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Un Brésil niet et sans bavure ?

Par Chérif Ghemmour
Un Brésil niet et sans bavure ?

Ce soir, la Seleção affronte une Serbie encore en course pour les huitièmes. Tant mieux ! Car les hommes de Tite ont encore besoin d’une vraie adversité pour continuer de monter en puissance. L’occasion, aussi, de s’imposer avec la manière afin de préserver un statut de favori contesté...

Le calendrier du premier tour aura été assez bien agencé pour le Brésil. Du moins sur le papier… Débuts face à une Suisse accrocheuse, puis attaque-défense prévisible face au Costa Rica, et enfin finish avec une Serbie bien obligée d’attaquer pour préserver ses chances de disputer les huitièmes. Du coup, sur le papier toujours, le jeu devrait pouvoir s’aérer et offrir aux Brasileirosdes possibilités pour les dévoreurs d’espaces de devant. L’idéal serait que Jesus plante enfin (après sa tête sur la barre face aux Costariciens) et que Neymar récidive. La boucle serait bouclée pour une montée en puissance bien gérée : amicaux gagnés, puis trois matchs de poule négociés au mieux avant les matchs couperets. Mais tout ça reste très théorique : rien n’est écrit face aux Serbes.

Tite à la hauteur

Globalement, il faut d’abord rappeler que ce Mondial est un baptême du feu pour Tite, novice dans l’art de bien gérer une grande compétition internationale. Le match contre le Costa Rica a été riche d’enseignements au vu du coaching gagnant du boss. Et ce n’est pas sa chute gag après le but de Coutinho qui va contredire sa vision assez claire de la gestion tactique générale échafaudée pour son groupe…

Déjà, Tite a été prompt à remplacer à la mi-temps un Willian encore décevant par un Douglas Costa plus en jambes. Même s’il a par moments ralenti le jeu par ses nombreuses touches de balle et qu’il n’a pas répondu aux appels de Fagner, parfois bien décalé et lancé sur sa droite. Surtout, toujours à 0-0 à la 68e, Tite a fait entrer Firmino à la place de Paulinho et maintenu Jesus en 9. On résume : Neymar, Jesus, Douglas Costa, Coutinho et Firmino. Soit cinq joueurs à vocation offensive. Prise de risques culottée… Bien sûr, Firmino et Coutinho étaient censés jouer les relayeurs devant Casemiro. Ce qu’ils ont fait. Mais en se portant quand même devant.

Discrète évolution

Tite avait adopté depuis son arrivée un double schéma tactique avec la Seleção : un 4-3-3 habituel qui se mue en 4-1-4-1 à la perte du ballon avec une bonne dose de milieux défensifs (Renato Augusto plus Paulinho ou Fernandinho). Là, il a introduit une nuance audacieuse avec un 4-1-4-1 plus porté vers l’attaque. Casemiro toujours devant leback-four, une ligne de quatre (D. Costa, Firmino, Coutinho, Neymar), et enfin Jesus devant. Tite est donc capable de forcer le destin sans déséquilibrer son bloc.

Pour maintenir la pression et forcer la décision, Casemiro est enfin monté d’un cran pour jouer au mieux les seconds ballons, voire même placer sa tête dans la surface. À tour de rôle, Miranda et Thiago Silva sont eux aussi montés pour apporter le surnombre dans la surface adverse. Bien sûr, c’était le Costa Rica en face. Mais un Costa Rica coriace, truqueur, qu’il a fallu faire plier à la toute fin, tant il pensait le 0-0 de l’exploit à portée de main. Ainsi, ce Brésil polymorphe sait se réinventer tactiquement tout en maintenant une possession majoritaire et une cohésion d’ensemble démentie seulement lors des flottements de deuxième mi-temps face à la Suisse.

Indispensable Coutinho

Une option tactique tout à fait remarquable de la part de Tite a consisté à préparer Firmino au poste inhabituel de relayeur face, justement, à des blocs regroupés et compacts. Même si le Redn’a pas été directement mis en situation à l’entraînement, il avait été avisé par son coach. Et il valait mieux tester tout ça contre le Costa Rica. Examen réussi ! De plus, Tite profite d’un Coutinho XXL en ce début de tournoi, capable d’organiser vers l’avant et de colmater au milieu. Et il marque ! Déjà deux buts splendides pour le Barcelonais, qui offre une superbe alternative en leader offensif à un Neymar encore en rodage.

Mais gare à la surchauffe ! Coutinho ne va pas pouvoir porter la Seleção à bout de bras tout au long du tournoi. On verra d’ailleurs si Tite ne le fera pas sortir pour souffler un peu en cas de résultat confortable face aux Serbes. Aussi, ce Brésil finit toujours très fort, preuve de sa bonne préparation physique. Seul point faible : ce côté droit, où en l’absence de Dani Alves, ni Danilo ni Fagner n’ont vraiment enflammé ce couloir. Ceci dit, la Seleção s’est enfin déployée sur les deux côtés en deuxième mi-temps contre le Costa Rica, provoquant des occasions nettes venues enfin de bâbord et tribord.

Le Ney s’agace et agace…

Sur le plan individuel, on notera le retour en grâce quasi institutionnalisé de Thiago Silva, capitaine aboyeur et guide plus affirmé que Miranda ou Marcelo. Ses montées énergiques et tranchantes dans le jeu aérien dans la surface adverse affirment une autorité qui ne se dément plus. Et Neymar ? Il va de mieux en mieux selon les médecins, puisqu’il a pu multiplier les courses à haute intensité face au Costa Rica. Surtout, il a marqué… Pour un dingue de stats comme lui, être devenu avec 56 buts le troisième meilleur buteur de la Seleção derrière Pelé et Ronaldo lui permet de démarrer son Mondial en entrant dans l’histoire du foot de son pays. C’est du côté de la tête que ça se complique : fébrile, impatient, trop perso par moments, râleur… Le Neymar antipathique était bien de retour. Avec, pour couronner le tout, ces pleurs dans le rond central au coup de sifflet final.

La pression gigantesque qui pèse sur lui ? Bien sûr ! Mais pourquoi vampiriser à ce point l’image de la Seleção en focalisant sur lui les caméras et objectifs du monde entier ? Tout simplement parce qu’il n’a pas été l’homme du match. Et là, danger ! La force de cette Seleção que Tite a patiemment bâtie, c’est son sens du collectif qui ne tolère qu’en partie que le Ney en soit la vedette. On le redit : le numéro 10 auriverdene peut pas se permettre en sélection les écarts de conduite qu’on lui autorise au PSG… S’il persiste, Neymar se fera tôt ou tard recadrer par le coach ou par les autres tauliers du groupe… Puisqu’on parle de Paris, on pense à Marquinhos : ne serait-il pas finalement la meilleure alternative en latéral droit à Danilo et Fagner ? Un couloir qui ne pourra pas compter sur Douglas Costa, forfait à cause d’une douleur à la cuisse droite. De quoi faire dysfonctionner le plan ?


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