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Un Brésil Costa Brava ou Costa Concordia ?

Par Chérif Ghemmour
Un Brésil Costa Brava ou Costa Concordia ?

Pas de panique ! Si la Seleção n’a pas capitalisé sur le plan comptable face à la Suisse (1-1), son but, ses temps forts et ses occases nettes attestent d’un bilan clairement positif. Mais ses nombreuses scories et insuffisances ont également pointé des ombres qu’il va falloir effacer dès ce vendredi face au Costa Rica.

Les amoureux transis de la Seleção ne retiendront que la poussette de Zuber sur Miranda qui aurait dû conduire à l’annulation de son but égalisateur à la cinquantième. La belle affaire ! Car les suiveurs de la Seleção, eux, retiendront d’abord que les Brazileirosont commis l’erreur de concéder un corner alors qu’en temps normal, ils évitent souvent de laisser pareille occasion à leurs adversaires tant ils tiennent à la protection absolue de leurs cages. C’est même une des séquelles du 7-1 de 2014… Or, on a retrouvé sur ce but le même péché de suffisance que lors du match amical contre le Japon lorsque Makino avait réduit la marque de la tête sur corner d’Ideguchi (3-1 pour le Brésil le 10 novembre dernier à Lille).

Un but sur corner qui fait tache

Bis repetita coupable pour une défense qui se faisait pourtant fort de ne concéder que très peu de buts depuis l’arrivée de Tite en juin 2016… Cette égalisation de Zuber a mis en évidence deux défauts brésiliens. Le premier, c’est cette douce euphorie qui leur fait croire qu’en menant, ils peuvent se montrer dilettantes jusqu’à attendre tranquillos l’heure de jeu où ils pourront marquer ou renchérir au score (comme les amicaux Brésil-Croatie et Brésil-Autriche). Or, la Coupe du monde regroupe des équipes beaucoup plus déterminées… Le deuxième défaut, plus inquiétant, c’est ce début de délitement du jeu marqué par des fautes techniques trop nombreuses et un effritement incroyable d’un bloc qu’on pensait inentamable. Dans le marasme, on a vu dimanche des Brésiliens étonnamment fébriles, presque perdus.

Casemiro à la peine

Tout le monde est coupable, mais le cas du Casemiro de seconde mi-temps interpelle. Déjà averti à la 47e pour un tacle à retardement – ce qui en soi est déjà préjudiciable –, le Madrilène a eu toutes les peines du monde à tenir la baraque au milieu. Or, un Casemiro en difficulté provoque un début de désorganisation de la Seleção. Tite l’a compris en le remplaçant prématurément à la 59e par Fernandinho. Casemiro sorti à l’heure de jeu, c’est un signe de faiblesse que la Seleção envoie, tant on sait son rôle tactique cardinal et son statut d’indéboulonnable en jaune et vert. Se pose alors aussi la question des leaders. Dans ses moments de flottement, on n’a pas trop senti la présence d’un vrai aboyeur capable de réveiller la bande de Miranda.

Ce n’était qu’un premier match qui peut exonérer l’ensemble de la Seleção, pas moins imperméable qu’une autre sélection à la pression et à la charge émotionnelle d’une entrée en matière de Coupe du monde. La chute de forme observée en début et milieu de deuxième mi-temps interpelle aussi. Ce Brésil, qui se croyait paré sur le plan physique, a pas mal dégusté face à des Suisses aussi rugueux qu’annoncé. On pourrait aussi s’expliquer ce passage à vide par la lente digestion d’une préparation physique lourde, qui ne portera sans doute ses fruits qu’à partir des huitièmes.

Coutinho au milieu : oui, mais…

En attendant, on peut aussi questionner le choix tactique de Tite d’aligner Coutinho au milieu. Sur le papier, c’était séduisant. En pratique, cette option s’est révélée payante au vu de son but splendide à la vingtième. Qui plus est, Coutinho offre sur le côté gauche un soutien avéré à un Neymar pas encore à 100%. Le problème, c’est qu’en alignant le Barcelonais au milieu (complétant le secteur offensif Willian-Jesus-Neymar), Tite déséquilibre quelque peu son bloc initial qui reposait sur un milieu à trois récupérateurs (Paulinho-Casemiro-Renato Augusto). Dans ce schéma, Coutinho occupait alors le flanc droit de l’attaque à trois avec Jesus et Neymar. Avec le Blaugrana replacé au milieu, ce Brésil offre visiblement moins de garanties défensives au milieu quand l’adversaire a le ballon.

Problème supplémentaire : le déséquilibre s’est accentué avec un flanc droit en difficulté. Rendement insuffisant de Willian, Paulinho décevant (et justement remplacé par Renato Augusto à la 67e), Danilo auteur d’un match moyen… Pour que l’option Coutinho paye, la Seleção doit remettre le pied sur le ballon. Car face à la Suisse, la possession brésilienne était en dessous de ses standards (54,8% contre 65% en temps normal). Sans une possession longue et maîtrisée, le Brésil se met en difficulté. Des Suisses plus inspirés auraient pu également faire très mal sur contre et sur les temps faibles auriverde. Tite annonce la même compo de départ contre le Costa Rica ? OK ! Mais il faudra alors resserrer les boulons d’un échafaudage qui a beaucoup bougé dimanche à Rostov.

La cible Neymar

Auteur d’un bon match, Neymar a au moins rassuré sur son souffle au vu des 90 minutes intégrales qu’il a disputées dimanche. Mais comme annoncé avant le Mondial, il est déjà devenu une cible évidente pour des adversaires qui exploitent sa faiblesse de blessé encore convalescent. Pas moins de dix fautes sur lui avec parfois la volonté malsaine de le voir péter les plombs face aux Helvètes… La petite alarme d’avant-hier qui l’a vu écourter la séance d’entraînement s’est certes éteinte d’elle-même par l’annonce, finalement, d’une douleur à la cheville droite après les coups reçus dimanche.

Mais cette alerte ne doit pas faire oublier que Neymar prend des risques à jouer avec un cinquième métatarse pas encore pleinement consolidé. Neymar s’est plaint à juste titre auprès de l’arbitre du « traitement de faveur » infligé par les Suisses. Les hommes en noir, en général bien briffés sur les enjeux de violence et de jeu dur, auraient tout intérêt à mieux sanctionner les tueurs à gages qui s’acharnent sur le numéro dix brésilien. Reste que le même jugement global s’impose pour Neymar. Avec une Seleção dominatrice et conquérante, les excès d’individualisme du Ney ne portent pas trop à conséquence. Mais dans des phases de jeu où le maillage collectif se distend, chaque perte de balle offre des opportunités de contres à l’adversaire…

Gardien et coaching à améliorer

Enfin, deux considérations plus ciblées. Le dur boulot de gardien de cette Seleção, très peu sollicité, mais indispensable sur des ballons très chauds : Alisson n’a pas bougé sur la tête canon de Zuber, à la fois engourdi par sa longue inaction lors des derniers matchs du Brésil (un seul tir vraiment dangereux face à l’Autriche, et de loin) et à la fois toujours aussi hésitant pour quitter sa ligne sur corner. Et le coaching de Tite, qui a peut-être manqué de réactivité : Willian en dedans maintenu jusqu’au bout et Paulinho remplacé un peu tard par Renato Augusto (67e). Idem pour Jesus, auteur d’un bon match, mais qui, au vu de son état de fatigue, aurait sans doute dû être remplacé avant la 82e minute par un Firmino qui a encore répondu présent… Réponses ce vendredi ?


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