- Ligue 1
- 30e journée
- Troyes/AS Saint-Étienne (2-2)
Un bon Troyes contrarie les Verts
Auteurs d’un match plaisant, Stéphanois et Troyens se quittent sur un score de parité (2-2) au stade de l’Aube. Devant au score à deux reprises grâce à Aubameyang et Brandão, les joueurs de l’AS Saint-Étienne peuvent avoir des regrets, mais sont tombés sur de bons Troyens.
C’est bien connu : les meilleures soirées naissent de l’union subtile entre l’imprévu et l’alcool, pas de celle entre l’organisation sans faille et les costumes-cravates. Au petit jeu de la bonne surprise, cette affiche entre Troyes et Saint-Étienne a placé la barre assez haut. Tous les deux à la recherche des trois points pour des raisons bien différentes, le relégable et le candidat à la Ligue des champions ont régalé le public du Stade de l’Aube à défaut de régaler leurs coachs respectifs. Oui, ce soir, Jean-Marc Furlan et Christophe Galtier, qui se sont quittés dos à dos, après une très belle partie, se coucheront avec des regrets. Un ingrédient indispensable pour que la soirée soit belle.
Pas de round d’observation
Au petit jeu du « qui dégainera le plus vite » , les Verts ont une réputation de chaud lapin. En effet, ce sont les coéquipiers de Mathieu Bodmer qui plantent le plus de pions lors de la première demi-heure de jeu. Ce samedi, les Stéphanois, qui lorgnent très sérieusement sur la troisième place de l’Olympique de Marseille qui se déplace à Nice demain, n’ont besoin que de huit petites minutes pour frapper une première fois. Bien lancé en profondeur, François Clerc envoie un bon centre que la défense troyenne repousse dans les pieds de Yohan Mollo, de l’autre côté du terrain. Altruiste, le joueur prêté par Nancy sert Guilavogui en retrait. Le plat du pied du milieu stéphanois se dirige vers la lucarne de Thuram mais Aubameyang, opportuniste, met sa crête en opposition et prend le portier troyen à contre-pied. Pris à froid, les locaux ne se prennent pas la tête et profitent d’une défense stéphanoise peu pressante pour se créer des opportunités. Solides au milieu du terrain, Nivet et Camus combinent bien avec Jean, mais manquent de prendre un but en contre sur un bon centre de Brandão qu’Aubameyang ne peut reprendre devant le but. C’est finalement sur une ouverture de ce diable de Camus que Faussurier, dans un angle fermé, prend tout son temps pour ajuster parfaitement Ruffier et égaliser. Logique.
Records pour Brandão et Nivet
Prolifique, la première période n’a pas encore livré tous ses secrets. À la demi-heure de jeu, Brandão profite d’un centre parfait de Brison et d’un timing un peu aléatoire de Bréchet pour ajuster Thuram d’une tête décroisée imparable. Dixième but en Ligue 1 pour l’amulette de Saint-Étienne, son record. Record aussi pour Nivet, auteur de son huitième but de la saison une poignée de minutes plus tard, d’un coup de crâne chauve trop puissant pour Ruffier. À la pause, le constat est le même pour Galtier et Furlan : trop d’espaces offerts à l’adversaire, mais de bonnes choses offensivement.
C’est donc de manière presque inévitable que ce match, parti sur les chapeaux de roues, se calme un peu au retour des vestiaires. Secoués, les offensifs stéphanois abattent plus de travail défensif tandis que les Troyens, toujours aussi foufous, se ruent vers l’avant, quitte à être un peu désordonnés. La partie s’endort tranquillement jusqu’à l’heure de jeu, le moment choisi par les coachs pour effectuer quelques changements et relancer les machines. Cohade et Hamouma entrent pour les Verts, Bahebeck remplace Camus côté troyen. Dangereux sur phase arrêtée, les locaux se font prendre en contre. Aubameyang profite d’une erreur de Jarjat et d’un caviar de Cohade pour partir seul face à Thuram. Sentant Jarjat revenir dans son dos, le Gabonais claque une « Robben » , mais sa frappe enroulée termine dans les tribunes du stade de l’Aube. Le reste du match est une affaire de gardiens. Ruffier sauve les Verts sur un bon coup franc troyen, tandis que Thuram détourne parfaitement une magnifique volée de Romain Hamouma. Ce samedi soir, Troyes et Saint-Étienne se quittent dos à dos, et ça, ça n’arrange personne. Mais c’est aussi ça, une soirée.
Swann Borsellino