Un bon coup de Martínez pour réveiller Manchester United

« C’est un warrior, et je pense que les fans vont l’admirer. Il a une bonne mentalité, un esprit combatif, et nous avons besoin de ce genre de joueur. » Au moment de livrer ses premières impressions sur le recrutement de Lisandro Martínez à Manchester United, Erik ten Hag avait le sourire jusqu’aux oreilles au micro du club. Et pour cause, le tacticien néerlandais retrouve là une ancienne connaissance. Pilier du onze ajacide pendant deux saisons sous les ordres du nouvel entraîneur mancunien, Martínez arrive à 24 ans dans le nord-ouest de l’Angleterre avec la confiance du banc, quelques arguments à faire valoir et la ferme intention de faire oublier les errances défensives d’Old Trafford.

Martínez à page

« Au début, j’avais envie de rentrer chez moi et de pleurer. » En ce jour d’été 2019, Lisandro Martínez a le souffle court. Celui qui est alors appelé à remplacer Matthijs de Ligt dans le groupe d’Erik ten Hag rentre presque anéanti du premier entraînement sous les couleurs de l’Ajax Amsterdam. « Les premières semaines ont été horribles », confie même le défenseur argentin dans un entretien pour La Nacion. Tout juste débarqué de l’élite argentine, où il avait excellé pendant deux belles années dans les rangs de Defensa y Justicia, le natif de Gualeguay découvre alors des séances « complètement différentes » de ses habitudes, « plus intenses, où les transmissions n’ont absolument rien à voir » avec celles de l’autre côté de l’Atlantique. Mais si, au départ, le défenseur argentin a du mal à suivre, il finira vite par trouver ses marques dans un jeu rythmé et offensif. Après une saison tronquée par la Covid-19, Martínez explose lors de l’exercice 2020-2021 en raflant le championnat, la Coupe des Pays-Bas et en étant logiquement nommé dans le onze de l’année.

Et comme si ce n’était pas assez, l’Argentin se fait même appeler « le boucher d’Amsterdam » par ses supporters. « Il apporte de l’agressivité dans le jeu. Et ça, dans le bon sens du terme. Et nous en avons grandement besoin », a assuré Ten Hag lors de la petite interview de présentation. « Nous, les Argentins, faisons tout avec passion, a récemment expliqué le principal concerné dans les colonnes du Mirror, tentant de justifier son surnom. Dès que je fais un pas sur le terrain, je me bats sur chaque ballon. Si je dois enjamber des cadavres, je le fais sans réfléchir. » En sélection, Martínez gagne en expérience en prenant part à la glorieuse aventure de l’Albiceleste lors de la Copa América au Brésil, avant de surfer sur cette dynamique la saison suivante. « Il est juste dans les zones à risques, il est habile avec le ballon et en plus de cela, il est gaucher », se vante presque Ten Hag, déjà impatient de rentrer de la présaison en Australie pour retrouver son petit protégé.

Vole comme Cannavaro, pique comme Van Dijk

À son retour de Melbourne, Ten Hag va pouvoir commencer ses grands travaux et tenter de trouver les solutions aux soucis défensifs mancuniens. La saison dernière, les Red Devils ont encaissé 57 buts en championnat. Un bilan lamentable, le pire du Top 6. Pour résoudre ces manquements de longue date, Manchester United a toujours renforcé ses rangs dans ce secteur de jeu : Éric Bailly à l’été 2016, Victor Lindelöf en 2017, Harry Maguire en 2019, et Raphaël Varane il y a un an. En vain. Les lacunes restent toujours aussi nombreuses. Pas plus tard que vendredi dernier, les supporters ont fortement hué le défenseur central anglais, complètement dépassé sur l’unique but de Melbourne en match de préparation (1-4). Bref, au regard des performances de Maguire, la charnière Varane-Martínez semble être la solution la plus probable et la plus complémentaire. Si l’Argentin n’a pas un gabarit imposant, il semble avoir suffisamment d’armes pour effacer les errements de l’ancien joueur de Leicester, notamment dans le jeu de passes. Plus rapide, Martínez est pour preuve le joueur à avoir complété le plus de passes par rencontre dans l’élite néerlandaise la saison passée (83) et le deuxième à toucher le plus de ballons par match (108 en moyenne). « Malgré son manque de taille, Fabio Cannavaro était fort. Je suis comme lui, je peux rivaliser avec plus grand que moi, garantissait Martinez il y a quelques semaines. Par exemple, je préférerais ne pas être comme Virgil van Dijk. Sa taille est certainement un gros avantage, mais si vous n’avez pas les autres qualités, cela ne vaut rien. » 175 centimètres d’ambition qui ne seront pas de trop pour Manchester United.