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- 11e journée
Un Bayern record, le Borussia dans la gueule du loup
En attendant Mayence – Francfort et Fribourg – Stuttgart, on a vu Dortmund chuter à Wolfsburg, Leverkusen mettre plein de buts et le Bayern être invincible. Et puis plein de buts, des fautes, des gestes fous, des stades pleins. Quelle folie.
L’équipe du week-end : Bayern Munich, un seul deviendra invincible
Ce qui devait arriver arriva : le record de 36 matchs sans défaite du HSV des 80’s est tombé. L’ogre bavarois n’a laissé aucune chance à Augsbourg avec une victoire nette et sans bavure 3-0. Boateng, complètement oublié au second poteau sur corner, a ouvert le score dès la 4e minute, après une déviation de Dante et le tir en pivot le plus long du monde. Juste avant la pause, Kaiser Franck y allait de son petit coup franc à l’entrée de la surface, en pleine lucarne. Et enfin, Müller, remplaçant au coup d’envoi, clôturait le récital en transformant un pénalty bien généreux dans le temps additionnel. Rien à signaler en somme, 71% de possession en première mi-temps, 720 passes tentées, 657 réussies, soit 91% de réussite, Javi Martínez de retour en forme, Thiago sur le banc, un record, trois points dans la besace, et quatre d’avance en tête du classement. Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes pour les ouailles de Pep Guardiola.
Vous avez raté Leverkusen – Hambourg (et vous n’auriez pas dû)
Contrairement aux idées reçues, la Bundesliga n’est pas un championnat qui se joue entre deux mastodontes. Parce que derrière le Bayern et le BVB, le Bayer Leverkusen enchaîne lui aussi les succès. Dernière victime, le HSV de Van der Vaart, avec beaucoup, beaucoup de buts : 8 en tout, pour un score final de 5-3 en faveur des locaux. Et un scénario pas mal niveau suspens non plus : 1-0, 2-0, 2-1, 2-2, 3-2, 4-2, 4-3, 5-3. Ouf. Comme souvent, c’est un type qui jouait contre son ancien club qui s’est particulièrement illustré. Le Coréen Son (à ne pas confondre avec le Coréen Son) y est allé de son triplé, auquel il faut rajouter une petite passe décisive pour Kießling. En face, Beister a ravivé la flamme, et Pierre-Michel Lasogga a claqué un doublé. Pas suffisant, et c’est Castro qui a eu le dernier mot, d’un joli lob sur un Adler parti aux fraises. Le Bayer est toujours 3e, mais est à présent à égalité de points avec le BVB.
L’analyse définitive du week-end
Le championnat est-il déjà plié ? On est en droit de se poser la question après le nouveau revers du BVB, qui est tombé à Wolfsburg. Marco Reus a bien ouvert le score d’un superbe coup franc, mais Rodriguez lui a répondu sur le même exercice (en dégueulasse) avant qu’Olić ne donne l’avantage aux Wölfe. En plus, le BVB a joué de malchance : Subotić s’est pété le genou dans les grandes largeurs (plein de ligaments arrachés ou touchés), Reus a touché l’équerre sur un nouveau coup franc, PEA a été extrêmement maladroit et l’arbitre aurait pu (dû ?) siffler deux penaltys sur Lewandowski. Plus grave, les hommes de Klopp semblent clairement accuser le coup physiquement, au moment où le Bayern récupère tous ses blessés.
On risque d’en parler sur RMC
Le Bayern bénéficie-t-il de cadeaux du corps arbitral ? En effet, un penalty plus que discutable a été accordé à Thomas Müller. Sur l’action, Franck Ribéry percute dans l’axe et décale l’Allemand qui centre. Ostrzolek, sur la trajectoire, voit la balle lui arriver en pleine tronche et met les mains pour se protéger. L’arbitre indique le point de pénalty, dans la stupeur générale. Bon déjà, c’est limite de siffler là-dessus, mais en plus le pauvre défenseur était vraiment à la limite de la surface. Pendant ce temps-là, Lewandowski a été amené au sol deux fois de manière très virile dans les dernières minutes du match contre Wolfsburg. De là à y voir un complot, il n’y a qu’un pas. Surtout si on se souvient que l’Italie et l’Allemagne ont partagé bien des choses par le passé, alors pourquoi pas le scandale des matchs truqués.
Le Top 5
1 – Son Heung-min. Le salaud a prouvé à son ex qu’elle avait eu tort de le laisser filer. Un triplé, une passe décisive, des courses folles, de l’énergie à revendre. Le Son qui tue. 2 – Franck Ribéry. Cristiano Ronaldo a beau mettre des triplés, Francky est toujours là. Allez, un petit but qualificatif contre l’Ukraine et c’est bon. 3 – Pierre-Michel Lasogga. On pourrait mettre en avant ses huit buts en huit matchs. Mais honnêtement, son prénom mérite à lui seul sa place dans le top. Pourquoi pas quoi pas Jacques-Alaixys ou Pierre-Emerick ? 4 – Kevin-Prince Boateng. Ou Kevin-Prince tant qu’on y est. Doublé pour lui, et une victoire pour Schalke. 5 – Thomas Kraft. L’ancien du Bayern a été un mur contre Hoffenheim, ne s’inclinant que sur pénalty et coup franc. Par contre, sur ledit coup franc, il n’a vraiment pas bougé. Mais alors pas du tout. Un très grand moment de solitude.
Le Geste
La plus belle patte gauche de Bundesliga a encore frappé. Contre Nuremberg, Juan Arango a envoyé un amour de frappe, d’une douceur et d’une pureté incroyable, en pleine lucarne. Le Vénézuélien est un esthète. Le soir, sa compatriote Gabriela Isler est élue Miss Univers. Tout sauf un hasard.
Uli Hoeneß a dit
« Pourquoi devrais-je démissionner ? Il n’en a jamais été question, parce que j’ai le plein soutien des fans, des membres du conseil de surveillance et du directoire. » Serein.
La stat inutile : 28
Comme le nombre de buts inscrits par Hoffenheim, deuxième meilleure attaque de Buli derrière Dortmund. Comme le nombre de buts encaissés par Hoffenheim, deuxième plus mauvaise défense de Buli derrière Hambourg. Une histoire de verre à moitié vide ou à moitié plein.
Et sinon…
– Javi Martínez n’a toujours pas perdu avec le Bayern.
– Anthony Modeste ne marque plus. – Le match fou entre Nuremberg et Gladbach, à la limite de l’absurde, entre but contre son camp, pénalty oublié et but valable refusé. Un sketch.
– Subotić en a peut-être fini avec sa saison. Bonne idée d’avoir acheté Sokratis finalement. – Uli Hoeneß est toujours président du Bayern et n’est toujours pas en prison.
Résultats et Classements de Bundesliga
Par Charles Alf Lafon