- Bundesliga
- J12
- Bayern Munich-Leverkusen (2-1)
Un Bayern asthmatique se défait du Bayer
Sur une pente très glissante, les Bavarois se sont imposés sans convaincre grâce à des buteurs peu orthodoxes (Thiago et Hummels). Friables, peu inspirés, mis à mal : Carlo a du pain sur la planche.
Bayern Munich 2-1 Bayer Leverkusen
Buts : Thiago Alcántara (30e), Hummels (56e) pour le Bayern // Çalhanoğlu (35e) pour Leverkusen
Un nul contre Hoffenheim, puis deux défaites étalées sur Bundesliga (Dortmund) et Ligue des champions (Rostov, bien moins pardonnable), et Rummenigge qui descend le mode de vie de Boateng. Le Bayern abordait ce match aussi proche que possible de la crise. Symbole s’il en est, Lewandowski et surtout Müller sont loin, très loin de leur véritable niveau. Si le Bayern de Carlo Ancelotti ne déjoue pas forcément, si les compositions sont cohérentes (4-3-3 avec des ailiers sur les ailes et des milieux au milieu), il souffre de la méforme de ses deux fers de lance. L’an dernier, au même stade, Lewandowski pesait quatorze pions et deux assists, Müller onze et trois, soit la bagatelle de trente pions. Cette saison, ces chiffres sont tombés à 7-2 pour l’un, 0-3 pour l’autre. Près de deux tiers en moins. Une paille. Incapable d’être tracté par son attaque, pénalisé par un milieu plus aussi dominant qu’auparavant, le Bayern manque d’air. Alors il doit se trouver de nouvelles bouteilles d’oxygène. Aujourd’hui, elles se nommaient Hummels et Thiago, dont les buts sont une rareté, et sur lesquels il est impossible de construire. Si cette victoire permet aux Bavarois de remonter vers la surface de la tête du classement, il faudra autre chose pour rattraper ceux qui volent.
À bout de souffle
Le début de match confirme ainsi les maux bavarois. Sur une remise de la tête de Thiago alerté par Lahm, Müller pousse son pied pour reprendre dans son style si dégingandé. À côté. Peu après, c’est Robert Lewandowski qui n’arrive pas à frapper dans la surface au duel avec Heinrich, et chute. Malgré les tentatives d’Hummels d’ouvrir, le Bayern ne s’en sort pas face au solide bloc de Leverkusen, tenu par un bon gros Tah. Alors Carlo tente une Pep : Xabi recule d’un cran, Kimmich prend le couloir droit, Lahm bascule dans le demi-espace. Toujours est-il que David Alaba, très remuant, reste le plus grand danger bavarois. Uli Hoeness, de retour, peut faire la tronche.
Mais parfois, le changement a du bon. Surtout que, incapable de trouver de l’espace devant, Lewandowski décroche beaucoup pour donner de l’air. Il finit par décaler encore une fois l’infatigable Alaba. Une partie de billard plus tard (une remise de Kimmich, une frappe de Lahm sauvée par Leno), Thiago marque de la tête à bout portant. Le Bayern peut respirer. Pas suffisant pour arracher un sourire à Carlo. Oxygéné, le Bayern se sent pousser des ailes, mais une nouvelle partie à trois bandes n’entraîne point le même résultat. Erreur. Le dicton « but raté, but encaissé » ne trompe jamais. Grandiose une-deux Çalhanoğlu-Brandt, au sortir duquel le Turc fusille Neuer. Carlo est maintenant assis. Impuissant, il assiste à la montée en puissance du Bayer, emporté par sa jeunesse : Brandt, Havertz, Henrichs. Si Mehmedi met son coude dans le visage de Javi Martínez, les sifflets descendus de l’Allianz Arena lui sont tout autant destinés qu’aux joueurs bavarois, avant que l’arbitre n’y aille aussi du sien.
Échec et Mats
Alors au retour des vestiaires, les Bavarois reviennent avec de bien meilleures intentions. D’abord sans conséquence, Leno captant sans problème. Puis il doit sortir le grand jeu face à Douglas Costa, qui a profité d’un mauvais alignement de Tah pour venir se présenter. Un avertissement non sans frais : sur le corner suivant, botté par Kimmich, Hummels s’envole et place sa tête. Son premier but bavarois. Ouf, de nouveau devant. Schmidt tente de réagir, sortant bizarrement Brandt et Mehmedi pour Chicharito et Volland. De nouveau au pied du mur, Leverkusen se remet à jouer et à attaquer, notamment via des combinaisons avec Çalhanoğlu. Pour profiter de ses espaces, Müller, tout interprète qu’il soit, cède sa place à un dévoreur nommé Robben. Bizarrement, c’est encore Kimmich qui amène le danger. Ribéry, lui aussi entré en jeu, ne fait pas mieux. Pire, Volland passe à deux centimètres d’égaliser de nouveau après une mésentente Martinez-Neuer. S’il lobe le portier, il ne peut trouver autre chose que le petit filet, gêné par le retour de l’Espagnol qui s’est bien aidé de la main pour pousser le ballon. Malgré des ultimes tentatives faussement dangereuses des deux côtés, des joueurs du Bayer qui se jettent dans la surface à la recherche d’un penalty, un ultime coup franc d’Hakan, on en reste là. Le Bayern finit avec trois points, Robert Lewandowski avec une seule frappe. Le Bayer n’avait pas ni n’était pas le remède.
Résultats et classement de Bundesliga Retrouvez toute l’actualité de la BundesligaPar Charles Alf Lafon