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- Revue de presse
Un Barça à bout de souffle
Indigeste offensivement, accablant défensivement, Barcelone prend une soufflante générale de la part de la presse espagnole. Une gueule de bois qui va laisser des traces.
Cela faisait un demi-siècle que le Camp Nou n’avait pas vécu une telle soirée : se ramasser à deux reprises sur une double confrontation européenne. En ce jeudi matin, la presse espagnole a trouvé une relève au Dundee United. Trop physique, trop rapide, trop technique, ce Bayern était trop tout pour ce Barça trop fragile, trop diminué. Bref, trop faible. « En face se trouvait le meilleur Bayern, et les Blaugranas n’étaient pas les meilleurs. La défense, incomplète ; le milieu de terrain, sans Busquets ; l’attaque, sans Messi. Conséquence : une humiliation » , résume La Razón. En ce jeudi matin, le quotidien généraliste est loin d’être seul à parler de punition. Entre « L’épouvantail munichois » , « L’impuissance du Barça » , et « Le naufrage » , aucun journaliste espagnol ne trouve la moindre excuse à la bande à Tito. L’absence de Messi au coup d’envoi ne saurait pardonner 90 minutes indigestes. Car comme le souligne El País, la demande de Piqué avant-match, « invitant les supporters barcelonais à rêver d’une possible remontée sur le Bayern Munich » réclamait « une grande participation de Messi » : « Mais Messi n’a pu sortir sur le terrain car son état physique ne le lui permettait pas » .
Chronique d’une mort annoncée
Emmitouflé dans sa doudoune, Lionel Messi a donc assisté en spectateur à la mauvaise partition blaugrana. « Le Barça n’a, à aucun moment, donné la sensation de pouvoir remonter. Sans aucun doute, le Bayern est la meilleure équipe de la compétition. Mais cela ne peut justifier son écrasante supériorité face à des Azulgranas qu’elle a maniés à sa guise durant 180 minutes » , tranche le pourtant très supporter Sport. Même topo chez « l’ennemi » Marca pour qui un Bayern « rapide, agressif, vertical, termina chaque accélération avec un mano a mano face à Piqué » . Un Piqué décidément au four et au moulin. Sitôt le récital munichois terminé, le central barcelonais ne fanfaronnait pas en zone mixte : « Nous devons nous améliorer et penser à quelques ajustements » . En appelant à du changement, Gerard Piqué pointe du doigt les carences du FCB et appuie sur l’épicentre du problème. Mangé dans tous les compartiments, le Barça doit se réinventer. Et digérer grâce à une nouvelle Liga, sans trop de saveur, qu’il devrait empocher ce dimanche. Mais pour le moment, l’heure est au Spasfon et à la gueule de bois. « La remuntada était un mirage comme l’a démontré le match retour » , récapitule le Mundo Deportivo dans sa « Chronique d’une mort annoncée » . Le roi est mort, vive le roi.
Par Robin Delorme, à Madrid