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Un 14 juin en Coupe du Monde…
Si le 14 juin est la Journée mondiale du don du sang, d'autres ont versé de la sueur et des larmes (de joie) ce jour-là... Comme en 1938 et 1990. Années où le Brésil laisse entrevoir son futur statut de grand et où le Cameroun crée l'une des plus grandes surprises de l'histoire du Mondial. Rafraichissant.
14 juin 1938. Brésil-Tchécoslovaquie
Dans une coupe du Monde où l’Autriche, qualifiée, doit s’absenter pour de sérieuses raisons médicales, un Anschluss particulièrement virulent, l’universalisme “fifalien” n’est pas encore d’actualité. Un Mondial où seuls Cuba, le Brésil et les Indes Néerlandaises orientales (la future Indonésie !) s’incrustent parmi les Européens, les Sud-Américains ayant décide de boycotter cette seconde édition d’affilée sur le sol européen. Seul le Brésil se présente, avec la ferme intention de ne pas faire de la figuration. C’est dans ce joyeux contexte que se joue ce Brésil-Tchécoslovaquie. Un quart de finale joué à Bordeaux pour la seconde fois. Car deux jours plus tôt, les deux équipes se sont affrontées, au propre comme au figuré : une bagarre générale éclate à la fin de la rencontre pour un résultat digne d’un match de K1 : trois expulsions et cinq blessés, dont deux transportés à l’hôpital pour cause de fractures… Il paraît que “c’était mieux avant”.
Après un match nul 1-1, le quart de finale doit être rejoué, les tirs au but n’étant pas encore appliqués. Le match d’appui a lieu deux jours plus tard. La Seleçao remporte la rencontre 2-1, le premier but étant marqué par Leonidas, surnommé le “Diamant noir” et considéré comme l’inventeur de la “bicyclette”. Auteur du but brésilien lors de la première rencontre contre les Tchèques, finaliste de l’édition précédente, il récidive. Dans un compte-rendu d’une rencontre précédente par L’Auto, L’Equipe de l’époque, Leonidas est décrit comme « ce petit Noir, comédien du genre comique, sortait à tout instant de la mêlée comme un diable d’une boîte… » . Un journalisme dans l’air du temps, en somme. Le Brésil s’inclinera en demie contre l’Italie, tenante du titre et qui conservera le trophée. La Tchécoslovaquie, elle, ne se doute pas qu’elle sera démantelée trois mois et demi plus tard, victime de la même maladie que l’Autriche… Le Brésil, seule bouffée d’oxygène d’une compétition entrecoupée de saluts nazis, ne se doute alors pas qu’il accueillera l’édition suivante, en… 1950.
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14 juin 1990. Cameroun-Roumanie
Bari est la ville des surprises. Un an avant le sacre de l’Etoile Rouge contre l’OM, la ville des Pouilles sourit déjà aux “pouilleux”. Le Cameroun bat la Roumanie. Et cela après avoir battu le champion du monde en titre lors du match d’ouverture, l’Argentine de Maradona. Les Lions Indomptables remettent donc le couvert contre la Roumanie et son trio offensif Hagi-Lacatus-Raducioiu. Pas des manchots. Mais c’est un quasi grabataire, entré en jeu à la 58e minute, qui s’offre un doublé et qui leur pique la vedette, donnant naissance à l’une des plus belles légendes de la Coupe du Monde. Roger Milla, 38 ans et moustache de chanteur de zouk, permet aux Camerounais de l’emporter 2-1, contre toute attente. Une confirmation qui expédie le Cameroun en huitièmes, en tant que premier qualifié, toutes poules confondues. Pour leur seconde participation à la Coupe du Monde, Les Lions sont dirigés par un sélectionneur russe, Valery Nepomniachi, éclipsé par Milla. Un homme qui ne parlait que quelques mots d’anglais et pas un mot de français. Un problème de communication qui n’empêchera pas un nouveau doublé de Milla contre la Colombie en huitièmes. L’Angleterre mettra fin à l’exploit en quart après un match légendaire. Une première pour une nation africaine. Le Cameroun : le seul bon souvenir d’un Mondial 1990 par ailleurs terne et une Saga Africa attendue à nouveau par l’Afrique depuis 20 ans.
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