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- France-Australie (2-1)
Umtiti, le petit minet
Coupable d'une faute de main complètement incompréhensible qui aurait pu coûter très cher, Samuel Umtiti n'a pas rassuré avec les Bleus. Il est pourtant grand temps de convaincre.
« Ce sont des choses qui arrivent. » Voici les mots de Samuel Umtiti, hilare, au micro de Frédéric Calenge, juste après le coup de sifflet final. Une décontraction qui fait clairement tache. Parce que commettre une faute de main si grossière en Coupe du monde, quelques minutes après l’ouverture du score des siens dans un match si compliqué, quand on est le défenseur central titulaire du FC Barcelone, non, ça ne doit pas faire partie « des choses qui arrivent » . Ce samedi midi, les Bleus ont galéré contre l’Australie. Et alors que l’on pensait que les Français avaient fait le plus dur en ouvrant le score grâce à Antoine Griezmann sur penalty, l’ancien Lyonnais est venu tout gâcher en sortant cette main de nulle part. Heureusement, ça n’a pas de conséquence, mais ce n’est pas une raison pour faire l’autruche.
Trop tendre
Il y a deux ans, Samuel Umtiti remplaçait Adil Rami au pied levé en plein milieu de l’Euro 2016. Une prestation hors norme plus tard contre l’Allemagne en demi-finale, et il était porté aux nues, considéré comme le futur patron des Bleus en défense centrale. Pourquoi pas. D’ailleurs, il s’est depuis imposé en tant que titulaire au Barça et a tout de suite été très performant. Sauf que ces derniers mois, l’ancien Lyonnais accuse le coup. Depuis son interview accordé à Canal Plus en mars – où il expliquait qu’il n’était pas pressé pour entrer en négociations avec le Barça concernant sa prolongation –, ses prestations sur le terrain sont moins convaincantes. Et ça commence à se ressentir en équipe de France. Pendant la préparation, déjà, son association avec Raphaël Varane posait quelques questions. Ce samedi midi pour l’entrée des Bleus dans la compétition, les questions sont toujours là.
Manque de concentration
Face à une équipe australienne limitée, la charnière, bien que peu sollicitée, a trouvé le moyen d’être fébrile. Alors qu’on reproche souvent à Raphaël Varane de tarder à s’imposer comme un vrai leader, de ne pas être assez méchant, les mêmes reproches peuvent être adressés encore davantage à Samuel Umtiti. Pire, il semble sujet à des sautes de concentration, là où Varane a au moins le mérite de toujours être à l’affût. Lors des six derniers matchs, les Bleus ont donc concédé deux penaltys. Les deux par Umtiti. Il a pris la place d’Adil Rami il y a deux ans ? Attention à ce que les rôles ne s’inversent pas lors de cette compétition. Car si le Marseillais est très probablement moins talentueux, lui n’aura certainement pas peur d’aller au combat.
Par Kevin Charnay