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Umtiti, l’amulette blaugrana
Auteur d’une intégration supersonique pour un défenseur central au FC Barcelone, Samuel Umtiti enfile, qui plus est, le costume d’amulette catalane. Pour sûr, jamais défait lorsqu'il est aligné, le Français s’installe durablement aux côtés de Gerard Piqué.
Les week-ends en short se suivent et se ressemblent pour Samuel Umtiti. Pour sûr, au terme d’une nouvel après-midi réussi, le FC Barcelone d’un central français titulaire s’impose face à l’Athletic Bilbao. Quelques jours plus tôt, c’est au tour du faux frère des Leones, l’Atlético de Madrid, de subir la loi du talisman blaugrana en demi-finales aller de la Copa del Rey. Car lorsque Luis Enrique aligne d’emblée le natif de Yaoundé, le Barça ne perd jamais. Mieux, avec Umtiti dans le onze, le taux de victoire avoisine les 90% de succès quand, lorsqu’il est absent, ce taux frise les 40% (cinq succès, six nuls et deux défaites). Des chiffres sans équivoque, donc, d’autant plus que le Lyonnais n’en est qu’à ses premiers mois au Camp Nou et qu’aucun autre élément de l’escouade des Culés ne s’approche de cette réussite. « Parfois, nous recrutons un joueur en espérant qu’il ait le même haut rendement que dans son équipe précédente, mais quand il arrive au Barça ou au Real, chez les grands, son rendement se dilue, affirme son entraîneur asturien. Dans le cas de Sam, il ne maintient pas son rendement, il l’améliore. »
Robert Fernandez : « Son adaptation est rapide, peut-être même trop »
L’une des clés de voûte de cette réussite fulgurante renvoie à l’intégration express de Samuel Umtiti. Sitôt l’Euro terminé, sitôt débarqué sur la côte méditerranéenne, sitôt installé dans sa maison d’Esplugues, il entame des cours intensifs de castillan et, mieux, de catalan. Des efforts notoires qui ne passent pas inaperçus au sein d’un vestiaire rempli d’ego, mais aussi de jeunes comparses à la blague facile. De fait, à l’intérieur des installations de la cité sportive Joan Gamper, il tisse illico des liens d’amitié avec les deux Brésiliens Neymar et Rafinha. Rapidement, cette intégration auprès de ses acolytes est rejointe par une autre incorporation : celle des préceptes du jeu blaugrana. « Son adaptation est rapide, peut-être même trop, sentence mystiquement Robert Fernandez, directeur sportif à la manœuvre lors de son recrutement. Nous avons presque eu peur, car nous savons que la moindre erreur défensive se paie cash. » Pour le plus grand bonheur des palpitants de la direction barcelonaise, les boulettes n’arrivent jamais et laissent place à une réussite presque insolente tant les compliments pleuvent à chaque prestation de l’ancien Gone.
Si bien que quelques semaines après le coup d’envoi de la saison, Samuel Umtiti est élu, par un sondage du quotidien Sport auprès de socios azulgranas, meilleure recrue estivale. Pour ainsi dire, a contrario de Lucas Digne, André Gomes, Paco Alcácer et Denis Suárez, il est le seul à afficher un rendement immédiat que valident de nombreuses statistiques. Quand il prévient lors de la conférence de presse de sa présentation « aimer sortir proprement le ballon depuis la défense et ne jamais dégager même sous la pression » , il affiche une moitié de saison plus tard le meilleur pourcentage de passes réussies (91,5%) et le second meilleur total d’interceptions (5,7 par match) juste derrière son comparse Piqué (6,7). Du pain béni pour Luis Enrique qui ne tarit pas d’éloge sur l’international français : « Il s’est intégré à la perfection dans le club et dans le vestiaire grâce à ses qualités physiques, techniques et tactiques. Et je suis persuadé qu’il sera encore meilleur dans le futur. » Autant de qualités louées qui faisaient déjà partie du rapport de la direction sportive ventant ses mérites : « Personnalité, jeunesse, qualité et prêt à venir. »
Rafinha, Neymar et Umtiti le requin :
Tiburón Umtiti @UmtitiSam ! pic.twitter.com/W6fulLD3T3
— Rafinha Alcántara (@Rafinha) 20 octobre 2016
Une hiérarchie enfin chamboulée
Au Camp Nou et sur les Ramblas, la hype autour de Samuel Umtiti ne s’affaiblit donc plus depuis le coup d’envoi de l’exercice. Si une date dans le calendrier symbolise son changement de dimension, il faut remonter jusqu’à la réception européenne, mi-octobre, de Manchester City. Face à un adversaire atypique – Agüero sur le banc, De Bruyne en neuf –, Big Sam réalise une prestation monstrueuse, agrémentée de trois ovations du Camp Nou, malgré les blessures coup sur coup de Jordi Alba et Piqué. Dès lors, il remet en cause une hiérarchie bien établie depuis l’arrivée sous la guérite blaugrana de Luis Enrique. Pour la première fois depuis sa prise de fonctions à l’été 2014, Gerard Piqué connaît un complément préférentiel autre que Javier Mascherano dans l’axe de la défense. Mieux, après les catastrophes industrielles Vermaelen, Chyhrynsky ou Cáceres, un central de métier donne enfin satisfaction. Cette réussite des premiers mois ouvre donc des perspectives succulentes à Samuel Umtiti qui fait de l’ambition son credo : « Je sais qu’il y a de très bons joueurs à mon poste, mais j’ai des objectifs élevés : je ne le cache pas, je veux toujours jouer. » Et ne jamais perdre.
Par Robin Delorme