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- PSG-Lens (3-1)
Ugarte, le petit Manuel de la sentinelle
Si certaines voix avaient émis des doutes en voyant le prix de son transfert, Manuel Ugarte fait tout ce qu'il faut depuis son arrivée pour justifier les attentes placées en lui. Ce samedi, encore une fois, l'Uruguayen a rayonné dans son rôle de sentinelle en grattant un grand nombre de ballons et en donnant le ton dans les duels. Net, précieux.
Sur les coups de 20 heures, Manuel Ugarte a eu droit à l’attention de tout le Parc des Princes au moment de la présentation des recrues estivales. Une parenthèse de quelques instants, après laquelle l’Uruguayen a retrouvé l’ombre dans laquelle il se complaît. Pendant que les appels de Kylian Mbappé, les changements de rythme d’Ousmane Dembélé et les projections de Vitinha aimantaient les regards, le nouveau numéro 4 parisien a ratissé, harcelé et colmaté tout ce qu’il fallait pour faciliter la vie de ses coéquipiers. Ça ne surprendra personne, mais Ugarte a disputé l’intégralité des trois premiers matchs du PSG (comme Donnarumma, Skriniar et Hakimi). Indispensable, déjà.
4-1-5
L’activité de l’Uruguayen a permis à ses coéquipiers de se régaler contre Lens. Sobre et discipliné dans son rôle de sentinelle, il ne s’est ni éparpillé ni jamais aventuré trop loin de sa défense. Une caution déterminante dans l’animation offensive, puisqu’elle a permis à Vitinha ou Warren Zaïre-Emery de jouer avec plus de liberté et de se projeter. Les deux ont été très bons ce samedi, à l’image de l’action qui a mené au but de Marco Asensio où le Portugais a eu tout le loisir de combiner avec Kylian Mbappé et de remonter le terrain balle au pied. Le PSG a même basculé en 4-1-5 sur certaines phases de possession, avec Ugarte en garant de l’équilibre et Vitinha collé à la ligne comme un ailier.
Manuel Ugarte 🇺🇾 dans ses œuvres 🧑🍳 pic.twitter.com/Va5E3jZazA
— Ligue 1 Uber Eats (@Ligue1UberEats) August 22, 2023
Le champion de France a aussi retrouvé un milieu capable de mettre des boîtes et qui ne subit plus, là où il se faisait souvent marcher dessus la saison passée. « Ils ont gagné en intensité », notait justement Morgan Guilavogui, en zone mixte. Florian Sotoca, lui, n’oubliera probablement pas le coup d’épaule qu’il a encaissé au poteau de corner. L’Uruguayen n’a pas fait le voyage pour rien et a enchaîné par une ouverture de 40 mètres à destination de Kylian Mbappé, initiant l’une des plus grosses occasions du match conclue par un arrêt de Brice Samba devant le Kyks (30e). « Quand j’entre sur un terrain, la seule chose qui m’intéresse, c’est de récupérer le ballon au plus vite », confiait Ugarte, dans les colonnes de L’Équipe. Sotoca était peut-être passé à côté de cette interview, mais il s’en rappellera pour le match retour.
Un 6 à 10/10
Ugarte a laissé la créativité à ses coéquipiers, et a fait ce qu’il maîtrisait : gratter des ballons (dix, record du soir), gagner des duels (onze, personne n’a fait mieux là encore) et montrer les crocs. Trente secondes avant l’ouverture du score, il est à la couverture devant Abdul Samed auquel il résiste physiquement pour empêcher le Lensois de récupérer le cuir (44e). Le Parc a aussi salué son retour autoritaire dans les pieds d’Andy Diouf, à l’entrée de la surface (69e). Ajoutez à tout ça une fiabilité dans les transmissions – 93% de passes réussies après trois journées, et 89% dans la moitié de terrain adverse –, et vous comprendrez pourquoi le PSG a misé 60 millions sur l’ancien du Sporting. « On l’a vu, le public a profité de ce joueur et de tous les ballons qu’il a récupérés. Il a été remarquable, comme depuis qu’il est arrivé », a commenté Luis Enrique, en conférence de presse. Le coach espagnol n’était déjà pas avare en éloges après son premier match, contre Lorient : « Il a été magnifique, merveilleux avec et sans ballon. C’était fabuleux tout le long, il a récupéré des ballons, couru d’un côté à l’autre du terrain, filtré les passes adverses, intercepté… C’est un 10/10. » Interrogé sur la filiation potentielle avec Thiago Motta, que le PSG n’a jamais vraiment su remplacer, l’Uruguayen avait jugé le défi « magnifique » en émettant le souhait de « faire (sa) place et gagner l’affection des supporters comme lui ». C’est plutôt bien parti.
Par Quentin Ballue, au Parc des Princes