- Serie A
- 38e journée
- Inter/Udinese & Cagliari/Lazio
Udinese/Lazio, l’histoire sans fin
Depuis trois ans, l’histoire se répète lors de la dernière journée de Serie A : l’Udinese et la Lazio se disputent à distance un billet pour l’Europe. Les deux premières fois, c’est l’Udinese qui est sortie vainqueur du duel. Jamais deux sans trois ?
La Lazio va finir par en faire des cauchemars. Voilà trois ans que le même scénario se répète inlassablement lors de l’ultime journée de Serie A. L’Udinese se retrouve devant les Romains, toujours avec deux points d’avance, et les empêche d’obtenir l’objectif qu’ils se sont fixés. Les deux années précédentes, les Frioulans leur ont « piqué » la qualification au tour préliminaire de la Ligue des Champions. Cette année, ce n’est plus la C1, mais l’Europa League qui est en jeu. Comme d’hab, l’Udinese compte deux points d’avance sur la Lazio (on dirait presque qu’ils le font exprès) à 90 minutes du terme. Or, si lors des deux derniers exercices, la formation biancoceleste a toutefois pu se consoler avec une qualification en Europa League, cette année, il n’y aura pas de lot de consolation pour le perdant de cette lutte à distance. De fait, en Italie, la sixième place ne donne accès à rien du tout. En terminant sixième (ou septième, puisque la Roma est en embuscade), la Lazio se rajouterait une pression supplémentaire pour la finale de Coupe d’Italie, à disputer dimanche prochain contre… la Roma, justement. L’enjeu serait alors complètement dingue : un trophée, la suprématie de la ville, un billet pour la C3, et l’ennemi juré privé de toute compétition européenne. Rien que ça.
Toujours le même refrain
Petit rappel des faits sur les deux dernières saisons. En 2010/11, la Lazio et l’Udinese sont à la lutte pour la quatrième place qualificative pour le tour préliminaire de C1 (la dernière année où l’Italie avait 4 places à disposition). A trois journées du terme, l’Udinese remporte la confrontation directe (2-1) et prend deux points d’avance sur la Lazio. Lors de la dernière journée, les Laziali s’imposent à Lecce (2-4) tandis que l’Udinese fait 0-0 à domicile contre un Milan AC déjà sacré champion d’Italie. Les deux équipes terminent à égalité. Les confrontations directes étant en parfait équilibre (3-2 pour la Lazio à l’aller, 2-1 pour l’Udi au retour), c’est finalement la différence de buts qui permet à l’équipe de Guidolin de se qualifier pour la C1. La saison suivante, rebelote. La Lazio est troisième, l’Udinese quatrième. Lors de la 35e journée, les deux équipes s’affrontent au stadio Friuli. C’est encore l’Udinese qui s’impose, cette fois-ci 2-0. La bande de Di Natale prend deux points d’avance, et les conservera jusqu’à la fin du championnat, malgré les victoires finales de la Lazio face à l’Atalanta et l’Inter. L’Udinese ravit la troisième place, la formation de Reja se contente de la quatrième, désormais qualificative pour la C3. La poisse.
Nous voilà donc en 2012/13. Le pitch ? Toujours le même. Pendant toute la première partie de saison, la Lazio cavale en haut du classement. Toujours sur le podium, les biancocelesti se retrouvent même à deux points de la Juve, un soir de janvier 2013. Tout ça pendant que l’Udinese réalise un début de saison tout pourri, et navigue dans le ventre mou du classement. Et puis, l’hiver et le printemps ont des conséquences bien différentes sur les deux équipes. La Lazio s’écroule complètement, tandis que l’Udinese remonte la pente. A partir du 3 mars, les bianconeri, emmenés par le duo Muriel-Di Natale, se mettent en mode invincible : une folle série de sept victoires consécutives (dont la traditionnelle victoire contre la Lazio lors de la confrontation directe), qui lui permet d’aborder cette dernière journée, encore et toujours, avec deux points d’avance sur son éternelle rivale à distance. Dans 90 minutes, on saura si oui ou non l’histoire se répète pour la troisième fois d’affilée.
Sortez les calculettes
Ce soir, donc, c’est une oreille tournée vers le match de l’Udinese que la Lazio devra tenter d’assurer l’essentiel face à Cagliari. Le match se dispute à Trieste, puisque Cagliari n’a toujours pas le droit de jouer dans son propre stade, en Sardaigne. De son côté, l’Udinese se déplace à San Siro, pour y affronter l’Inter. Sur le papier, cela semble évidemment beaucoup plus compliqué pour l’équipe de Guidolin. Mais vu l’état actuel de l’Inter, rien ne semble impossible. Les nerazzurri ont en effet perdu 5 de leurs 7 derniers matches de championnat, et 4 de leurs 5 dernières rencontres de San Siro, forteresse imprenable du temps de Mourinho. L’Inter est déjà assurée de ne pas être européen la saison prochaine, et le seul minuscule objectif qui leur reste, c’est de finir devant Catane, actuellement huitième avec un point d’avance, afin de finir dans les huit premiers. Quel intérêt ? Juste celui de débuter la prochaine Coupe d’Italie au stade des huitièmes de finale, et de ne pas se taper les deux premiers tours préliminaires, au mois d’août et de novembre. Certes, ce n’est pas l’objectif du siècle, mais c’est déjà ça.
L’Udinese, pour sa part, a tout à gagner, mais aussi tout à perdre. Cette année, et contrairement aux deux années précédentes, si l’Udinese et la Lazio terminent à égalité (c’est possible avec le scénario « match nul de l’Udinese et victoire de la Lazio), c’est bien la Lazio qui se qualifie pour la C3, grâce à des confrontations directes favorables. Si tel était le cas, et que l’Udinese terminait sixième derrière la Lazio, elle aurait toutefois encore une chance de se qualifier pour l’Europe. Il faudrait que la Lazio remporte la Coupe d’Italie contre la Roma, ce qui permettrait à la sixième place de devenir qualificative pour la C3. Si c’est la Roma qui s’impose, la Louve se qualifiera pour la C3, et l’Udinese n’aura rien du tout. L’autre cas de figure, c’est donc que l’Udinese s’impose ce soir à San Siro, et se qualifie pour l’Europa League. Les deux équipes romaines termineraient alors à la sixième et la septième place, et joueraient leur avenir européen sur la finale de Coupe d’Italie. Un match que les joueurs de l’Udinese regarderaient alors avec un certain sentiment de puissance. Allez savoir pourquoi.
Par Eric Maggiori