- Ligue 1
- 35e journée
- Nice/Lille
Tuiles De Melo
En déplacement avec son LOSC sur la pelouse de Nice (19h00), Tulio De Melo est l’un des hommes en forme de cette fin de saison. Très important dans le dispositif de Rudi Garcia, le Brésilien revient bien, mais revient de loin.
Il est là, le grand Tulio. En train de traîner sa grande carcasse soigneusement rangée dans un K-way, sous la pluie fine qui inonde le domaine de Luchin. A l’entraînement comme en match, le LOSC joue bien. Et vite. Dans une opposition où les joueurs ne doivent pas effectuer plus de deux touches de balle, la tige brésilienne est à l’aise. Déviations, jeu de tête, appels et contre-appels mais surtout, des contrôles solides. Bien loin de Brandao et ses amortis à l’américaine, le natif de Montes Claros demeure toutefois une énigme. Arrivé au Mans en 2005, en provenance du Danemark, le beau gosse du LOSC a tout connu dans l’Hexagone. Buts, passes décisives, rires, larmes, cet amoureux de la vie et de la France a surtout souffert de trop nombreuses blessures. Handicapé par un genou droit fragile, l’attaquant brésilien n’a jamais pu exprimer tout son potentiel. De retour en grâce à la pointe de la meilleure attaque de Ligue 1 (avec le Paris Saint-Germain), Tulio De Melo connaît, à 27 ans, un nouveau souffle dans sa carrière. Un énième rebondissement.
Un chemin de croix
12 matchs joués pour un total de 595 minutes passées sur le terrain. Pour beaucoup, un tel temps de jeu paraît ridicule. Pas pour Tulio De Melo. Depuis son arrivée à Lille en 2008, le Brésilien n’a jamais joué plus de 1000 minutes sur une saison. La faute à son statut de joker, évidemment, mais aussi à des blessures à répétition qui rythment la carrière du grand gaillard. Février 2006, le Brésilien, auteur d’une bonne première saison sous le maillot du Mans, se fait les ligaments croisés du genou droit à l’entraînement. Un véritable coup d’arrêt pour Tulio, qui manque la fin de saison et le début de l’année 2006-2007.
De retour sur les pelouses en septembre, il est victime d’une rechute qui l’éloigne des terrains jusqu’en janvier 2007. Auteur d’un bon come-back, le Brésilien, en fin de contrat, s’en va voir du côté de Palerme, si l’herbe est plus verte en Sicile. L’herbe palermitaine, De Melo ne la voit pas beaucoup. Pas dans les plans de l’entraîneur rosanero, Stefano Colantuono, il ne passe que six mois sous le soleil sicilien et s’engage avec le LOSC le 31 août 2008. Le début d’une nouvelle jeunesse ? Si on veut. Après un doublé pour sa première à domicile face à Auxerre, De Melo est opéré du genou au mois de décembre 2008 et ne revient que pour le dernier match de la saison…
Le vrai Tulio
Des entorses et des petits bobos, le Brésilien s’en fera encore beaucoup. Au final, 2010-2011 est sa première saison complète depuis 2007-2008. En 29 sorties sous le maillot des Dogues en Ligue 1, De Melo ne marque que quatre buts. Un problème statistique qui est toujours d’actualité, mais que ce bourreau de travail sait faire oublier. Pour le joueur de 27 ans, la saison 2011-2012 a véritablement commencé lors de la réception de Valenciennes, le 18 mars 2012. Titulaire pour la première fois depuis le 26 novembre 2011, Tulio se rappelle de ce match comme un match extrêmement important. « Quand j’ai su que j’allais jouer contre Valenciennes, je voulais à tout prix ne pas avoir de regrets. C’est ce que j’ai réussi à faire. Et puis, ce match-là est intervenu à un moment clé. On était obligé de faire un résultat. J’avais ça en tête, et j’ai tout donné » confie un De Melo buteur à L’Equipe, après la victoire tranquille du LOSC (4-0).
Depuis ce match, le Brésilien a été titulaire cinq fois, pour le plus grand bonheur des supporters et de ses partenaires. Car à défaut d’être buteur, ce grand dadais est devenu en cette fin de saison, une pièce indispensable du dispositif lillois. Précieux dans le jeu aérien, domaine dans lequel il a martyrisé la défense parisienne le week-end dernier, De Melo est également un gros travailleur. Très vif pour son gabarit, l’un des meilleurs pilotes lors des sorties karting du LOSC donne tranquillement la réplique aux techniciens que sont Hazard et Payet. Une aptitude à se fondre dans le moule précieux des Nordistes et des bonnes prestations qui lui offrent le droit de sortir du flou au niveau de sa situation contractuelle. En effet, selon La Voix du Nord, le Brésilien devrait se voir proposer un contrat d’un an supplémentaire avec un an en option. Avec peut-être, enfin, une saison pleine à la clé. Pour le plus grand bonheur du LOSC.
Par Swann Borsellino