- Coupe du monde 2014
- Brésil
Tu sais que tu es arrivé au Brésil quand…
Enfin, tu y es. Après de longs mois d'attente et une année de boulot fatigante, tu as enfin posé les pieds sur la terre du football pour assister à la Coupe du monde. Évidemment, le pays n'est pas le même que dans tes rêves et tout ne se passe pas comme prévu. Mais c'est précisément ce qui fait le charme de ton séjour.
… t’as l’impression d’avoir atterri à l’aéroport de Grenoble vu la taille des infrastructures locales. Mais les 12 pénibles heures de vol que tu viens de vivre te ramènent vite à la raison.
… d’ailleurs, tu as les chevilles gonflées. Et ça n’a rien à voir avec ton égo.
… tu remarques que les gens dévisagent ton pantalon.
… le Français que tu es est perturbé par la courtoisie de ce peuple qui te dit « s’il vous plaît » , « merci » et te vouvoie sans cesse. Le tout en souriant.
… l’expérience que tu as acquise lors de tes cours de portugais s’avère très vite insuffisante. Saloperie d’accent brésilien.
… des gens sont payés pour appuyer sur les boutons d’un ascenseur. Non, ce n’est pas une blague.
… très vite, tu te rends compte qu’il sera difficile de survivre avec les seuls mots que tu connais : « tudo bom » et « obrigado » .
… tu te rabats donc très vite sur l’espagnol (ou l’italien, c’est selon). Petit joueur.
… même le dealer de la favela te demande « comment ça va » ? Juré, tu ne le connais pas pourtant.
… pas encore.
… du chauffeur de taxi au distributeur de billets piraté, tu te fais entuber dans tous les sens. Ça commence bien.
… en parlant de ce foutu distributeur, tu as mis une demi-heure à retirer tes premiers Reals. Le temps de comprendre cette machine dépourvue de logique.
… tu comprends que tu as plus de chances de survivre dans une favela de Rio au milieu de la nuit que sur les routes de São Paulo avec ces malades de motards.
… tu piges que tu as plus de chances de survivre sur une planche de surf à Nazaré que debout dans un bus brésilien dévalant une pente à 70 km/h…
… tu vois des gens aller à la plage en plein hiver.
… tu peux acheter du pop-corn et chips au bord des grands axes routiers des métropoles brésiliennes aux heures de pointe.
… du coup, tu songes à importer ce formidable concept à Paris, parce que tu te dis que notre périphérique n’a pas grand-chose à envier à celui de Rio ou São Paulo aux heures de pointe.
… tu te rends compte que la plupart des clichés sur le Brésil ne sont que des clichés. Enfin, pas tous.
… sauf celui sur les petits Brésiliens qui jouent au foot pieds nus sur des terrains moisis. C’est d’ailleurs l’une des premières choses que tu as pu observer en arrivant.
… les locaux te préviennent : « Après 35 ans, les femmes brésiliennes perdent leur fraîcheur. » Très peu de MILFs pour eux donc.
… en revanche, ils te confirment qu’avant cet âge-là, mesdemoiselles et mesdames sont fidèles à leur réputation.
… tu découvres la télévision brésilienne, faite de telenovelas, de football, de football, de football, d’un peu d’humour que tu as parfois du mal à saisir et de discours de Dilma qui essaye de calmer son peuple avant la Copa.
… tu as vu un sketch avec des supportrices déchaînées qui attendent Fred à l’aéroport. Une autre culture, ce pays.
… la première boisson alcoolisée que tu bois est évidemment une caipirinha au citron.
… tu manges autant de poulet qu’au Cameroun.
… et autant de riz qu’en Chine.
… et autant de haricots qu’à Castelnaudary.
… bref, tu as déjà pris un kilo.
… en croisant des journalistes français à l’aéroport, tu as compris que Didier Deschamps allait revenir avec quelques dossiers en plus.
… tu décides de marcher pieds nus. Tu sais t’adapter.
… tu comprends qu’ici on roule sans GPS. Le soleil est là pour te diriger.
… tu comprends que tu peux communiquer presque uniquement en levant ton pouce en l’air.
… tu demandes pourquoi on n’arrête pas de te dire « legal » . Mais c’est quoi qui est légal bon sang ?
… tu ouvres ta valise le matin, et tu découvres que tous tes habits bien pliés et repassés en France sont trempés. Saloperie d’humidité.
… tu te mouches environ sept mille fois par jour après avoir subi cette démonstration extérieure de richesse qu’on appelle la climatisation.
… il fait 15 degrés pourtant.
… la France ne te manque pas beaucoup pour l’instant.
Par William Pereira et la rédac, à Rio