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Tu sais que tu as joué au football avec un Portugais quand…
Toi, ton football se situe quelque part entre odeur de nourriture et de gel, cris sur le terrain et chants dans la voiture. Toi, comme tous les footballeurs amateurs français, tu as adoré et détesté le Portugal. Toi, tu as déjà joué au foot avec un Portugais.
… tu pensais avoir une famille aimante, puis tu as vu 126 personnes venir voir ton pote pour un match de district.
… tu reçois moins de passes que d’habitude. Bizarre.
… tu t’es déjà fait crier dessus par son père. Mais c’est pour le bien de l’équipe.
… la technique du « je fais semblant de boiter après une passe ratée » est quelque chose que tu as déjà vu à l’œuvre.
… tu as compris que le sparadrap et les boucles d’oreilles, ce n’est pas seulement dans les clips de Nelly.
… tu sais que l’Elastoplast aux chevilles, c’est pour les protège-tibias, et que l’élastoplast aux poignets, c’est pour la gourmette.
… tu n’as jamais vu un homme prendre autant soin de sa paire de Mercurial Vapor à 300 boules.
… par contre, tu as vu un homme regarder une motte de terre invisible après un corner loupé.
… tu sais bien que le 94 et le 77 n’ont pas le monopole du Portugais. Le football français amateur est lié au Portugal et c’est très bien comme ça.
… tu portes bien le jogging, mais beaucoup moins bien que lui.
… tu as bien aimé le maillot à damier de Boavista.
… tu connais aussi bien la Liga Sagres que les journalistes de A Bola.
… tu as vu des maillots du Sporting, du Benfica ou de Porto, mais tu n’as plus besoin de ça pour différencier un Benfiquiste d’un Portiste. On appelle ça de l’expérience.
… tu faisais toujours en sorte d’être en voiture avec lui pour les déplacements. Oui, Tony Carreira et l’accordéon, ça te parle.
… à la sortie de la voiture, une Golf ou une Seat, tu te rendais compte que ton sac avait fait le voyage avec un gros bout de presunto et des bouteilles de vin du bled. Bah ouais, on ne sait jamais.
… tu commences à maîtriser la langue portugaise: « obrigado« , « caralho« , « vai te foder« , « filho da p***« , etc. sont autant d’expressions que tu connais.
… tu ne connais pas sa maîtrise de la syntaxe, mais en revanche, côté virgules, il n’a pas de souci.
… d’ailleurs, c’est le seul mec qui se marrait au début de l’entraînement au moment de jongler.
… tu connais ce déodorant.
… ces caleçons aussi.
… toi, tu avais ton gel douche à l’arrache dans ton sac. Lui, il avait une trousse de toilette Prada. Enfin, Prado.
… tu as vu un homme refuser une tête pour des raisons capillaires. Du coup, il était balèze de la poitrine.
… tu as pris des leçons de célébrations de but.
… tu connais un Nelson. Il a toujours refusé de défendre. Il n’a jamais refusé un verre.
… tu ne sais pas qui tu emmènerais en cas de Troisième Guerre mondiale, mais tu sais très bien qui tu choisirais s’il y avait une guerre du pique-nique.
… d’ailleurs, tu n’as jamais manqué de Sumol, de poulet ou de pommes de terre (oui, celles qui sont cuites à la perfection).
… tu as eu beaucoup de mal avec le serre-tête, mais tu avais tellement de respect pour Nuno Gomes que tu la fermais.
… il se moquait tellement de toi et du foot français que tu as mis des années à lui avouer ton amour pour Manuel Rui Costa. La classe internationale.
… d’ailleurs, tu t’es longtemps demandé comment Manuel et ton pote pouvaient partager la même nationalité.
… du coup, tu ne t’es pas gêné pour lui faire beaucoup de mal après l’Euro 2000.
Par Swann Borsellino et William Pereira