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Tu sais que ton équipe joue un match de dingue quand…
On n'a pas tous le même maillot, mais on a tous la même passion. Alors, quand notre équipe s'apprête à jouer un match de folie, d'un derby ultra bouillant à une finale de Ligue des champions, on se retrouve tous derrière des petites manies et des petits rituels inexplicables. Oui, tu sais que ton équipe joue un match de dingue quand...
… tu ne sais jamais quel maillot porter le jour dit. Celui de ton premier match ? Celui de ton joueur fétiche ? Celui de l’année d’une grande victoire ?
… au final, tu finis souvent par tous les superposer pour ne pas avoir à choisir.
… tu fais face au même dilemme quand tu regardes tes innombrables écharpes.
… tu passes ta matinée à regarder sur Youtube les vidéos des grandes victoires de ton équipe.
… ton après-midi aussi, en fait.
… tu regardes aussi les vidéos des plus belles ambiances de ton kop. Pour te mettre dans l’ambiance.
… tu révises tes chants de partout : sous la douche, dans ta tête au bureau, dans la voiture/le métro pour le stade.
… t’as beau dire que « ça va être chaud quand même les gars » , il y a toujours une petite partie de toi qui y croit dur comme fer.
… d’ailleurs, cette petite partie devient plus grande de verre en verre.
… tu essayes de te préparer à affronter la défaite en imaginant à quel point tu seras dégoûté si ton équipe perd.
… et tu contrebalances ce sentiment nul en imaginant la joie que ce sera si ton équipe gagne.
… tu ne peux pas aller au stade, tu te demandes s’il vaut mieux aller regarder le match chez un pote ou au bar.
… tu sais qu’en cas de victoire, tu vibreras plus dans un bar.
… mais tu sais qu’en cas de défaite, tu n’as surtout pas envie d’entendre les « J’vous l’avais dit » des vieux cons accoudés au bar.
… tu épluches toutes les statistiques des joueurs adverses.
… tu te mets à croire à des tas de prémonitions toutes plus stupides les unes que les autres : « Je les ai battus à FIFA/PES, ça devrait aller » , « Je me souviens, quand on les avait joué l’an dernier, j’avais vu un nuage qui avait exactement la même forme, ça va le faire » , « J’avais les mêmes chaussures la dernière fois ! Elles portent bonheur, ça va le faire ! »
… t’as toujours un pote qui te fait part de ses visions. « Je te le dis mec, David Luiz va marquer en fin de match de la tête sur un corner sortant. »
… ton rythme cardiaque va crescendo à mesure que le coup d’envoi approche.
… t’as eu des envies de meurtres quand ton/ta conjoint(e), ton père ou ta mère t’ont demandé « Mais, il est si important que ça, le match de ce soir ? »
… et puis tu as failli passer à l’acte, après lui avoir répondu, quand il (elle) t’a dit : « Oh, ça va, c’est QUE DU FOOT, pas la peine de se mettre dans cet état ! »
… tu te prépares à toute éventualité : tu as une liste de liens streaming de qualité au cas où ta télé te lâche.
… ou si tu n’as pas de télé.
… ou si tu as une télé, mais pas les chaînes payantes.
… tu ne raterais pour rien au monde l’avant-match.
… pendant le match, tu refuses catégoriquement d’aller pisser. Peu importe le nombre de bières que tu as bues avant et pendant la rencontre.
… si tu as la chance d’aller au stade, tu t’y pointes trois heures avant le coup d’envoi.
… après avoir vérifié pendant les trois dernières semaines que tu avais bien tes billets dans ton sac.
… au stade, il n’y a qu’une règle : celui qui s’arrête de chanter ne mérite pas d’être ici. Et tant pis pour tes cordes vocales, le lendemain.
… tu félicites tes joueurs tout le temps, même après une simple passe.
… tu insultes les joueurs adverses tout le temps, même après une simple passe.
… à chaque corner concédé par ton équipe, tu stresses comme s’il s’agissait d’un penalty.
… à chaque corner joué par ton équipe, tu le sens, il va se passer quelque chose.
… d’ailleurs, ton pote est là pour hurler : « Oh putain, c’est là ma vision, on va marquer ! »
… et quand sur sa 13e annonce, ton équipe marque enfin, il fanfaronne.
… tu te lances des paris stupides tout le long du match : « Si tel joueur marque, je fais le tour du terrain à poil et j’embrasse ta mère. »
… d’ailleurs, plus le temps passe, et plus ces paris sont stupides.
… tu ne sais pas quoi répondre quand un pote te pose un « tu préfères » de l’enfer : « Tu préfères que ton équipe gagne la Ligue des champions ou que ta moitié ne te refuse plus de faire l’amour pendant les trois prochains mois ? »
… tu sais que quoi qu’il arrive, tu t’en souviendras, de ce match.
Par Gabriel Cnudde