- France
- Ligue 1
- 15e journée
- Brest/Marseille
Tu sais que ton équipe joue le dimanche à 14h quand…
On aime tous la bonne routine, mais pourtant, le Qatar vient de briser la tienne. La meilleure en plus, celle du dimanche. Toi, maintenant, tu es obligé de te lever à 13h59 après ta cuite du samedi. Toi, ton équipe est nulle et tes joueurs lents. Toi, ton équipe joue à 14h le dimanche.
… c’est tout récent, mais t’as bien compris que ton équipe avait de fortes chances de faire match nul.
… à 15h45, quand ton équipe a perdu, tu dis : « Ouais, mais c’est normal, on jouait à 14h. »
… enfin ça, c’est quand tu as réussi à te réveiller. Ouais, parfois, c’est un peu dur de prendre l’antenne à la bonne heure après cette folie du samedi soir.
… cela étant, quand t’y arrives, c’est quand même un meilleur moyen de débuter la journée que d’aller chercher des croissants à la boulangerie bondée du coin pour ta douce.
… malgré ton réveil dominical, t’as raté la première demie d’heure. Mais le gigot d’agneau de 7 heures de ta mère méritait un bon digestif.
… tu ne te mens plus. Tu as bien compris que ça te condamnait à passer toute ta journée devant le foot. Bah ouais, de 14h, on arrive très vite à 15 et la Serie A, puis à 17 et à 20h45.
… et encore, ça, c’est parce que tu ne regardes plus Téléfoot.
… en caleçon devant ton bol de Chocapic, tu as une pensée émue pour ces personnes qui étaient fraîches devant Téléfoot trois heures plus tôt. Des enfants, forcément.
… d’ailleurs, tu te dis que les Français sont des râleurs et des tafioles. Oui, en Italie et en Angleterre, ça fait un bail qu’on joue en début d’après-midi sans vomir son plat de pâtes.
… à chaque journée, tu as une chance sur dix de devoir inventer une excuse pour expliquer à ta grand-mère pourquoi tu n’es pas venu prendre le thé.
… d’ailleurs, tu n’en as plus, alors tu l’as abonnée à beIN Sport.
… tu te mets bien après ta messe.
… tu te rends compte que tes joueurs préférés sont comme toi : ils ne sont pas du « matin » .
… tu te dis que toi, sur ton synthétique pourri avec tes potes le dimanche à 10h, sans avoir pris de petit dej’, tu es vachement plus vif.
… ambiance familiale, pelouse ensoleillée, tribunes clairsemées… Curieux, ce match amical en plein milieu de saison.
… tu te demandes qui a eu cette idée à la con. Encore un mec qui ne respecte pas Walker Texas Ranger sur TF1, sans doute.
… tu fais comme les joueurs, tu bouffes tes spaghettis deux heures avant le match.
… tu as fait une croix sur ta longue carrière de stoppeur à l’ESD Montreuil où tu officiais depuis 1987 avec ton bandage qui tenait ta rotule. Comme Juan-Sebastian Veron.
… avant, tu emmenais tes mômes au jardin d’acclimatation avec ton chien, ce petit cocker appelé Chocho. Mais ça, c’était avant.
… pour la première fois de ta vie, tu peux regarder Stade 2 sans regarder ta montre.
… tu hésites à mettre des tongs, ta chemise hawaïenne et à te faire un mojito avec un fond de Perrier. Puis tu réfléchis, et tu te dis que tu t’es levé y a 43 minutes.
… à la mi-temps du match, tu es perdu parce que le speaker n’annonce pas les buts des autres rencontres.
… peu importe le score, tu pourras profiter de la réduction de 20% sur toutes les viandes de l’Hippopotamus parce que tu auras la dalle à partir de 16h.
… c’est la première fois de ta vie que tu arrives au stade avec la gueule de bois. D’habitude, tu es ivre au moment de la palpation. Ça te change.
… tu es très inquiet de voir ton latéral droit s’enfiler un couscous en même temps que toi à midi.
… les matchs en nocturne, c’est surfait.
… t’es un peu éco-citoyen dans l’âme. Tu te dis que les projecteurs ne serviront pas et qu’une famille de pingouins a été sauvée.
Par Swann Borsellino, Mathias Edwards, Mathieu Fau