Tu sais que ton équipe a perdu de sa superbe quand…

– Tu dis souvent à des gamins : « Tu n’as pas connu ça, toi, mais à une époque, on avait la meilleure équipe du monde. »

– Lors des matchs contre les grosses équipes, tu te dis que ton club peut quand même faire un coup parce qu’il a « l’ADN des grands clubs » . Alors qu’au final, tu prends 4-0 comme tout le monde.

– Tu regardes souvent des vidéos YouTube de la belle époque. Et tu te dis que ça passe vite quand tu tapes une date antérieure à 2000.

– D’ailleurs, tu n’as ni Canal+ ni beIN Sport. YouTube te suffit.

– Tu en as ras le cul que tout le monde ne cesse de te rappeler tous les grands joueurs qui sont passés par ton club.

– Et tu en as également ras le cul qu’après t’avoir rappelé tous les grands joueurs qui sont passés par ton club, on t’énumère les joueurs qui y jouent maintenant.

– Et qu’on ajoute : « Avant, c’était ça. Maintenant, c’est ça. »

– Avant, tu étais déçu quand ton équipe ne gagnait « que » 2-0 contre une équipe de deuxième moitié de tableau. Aujourd’hui, un petit 1-1, tu signes tout de suite.

– Tu te dis toujours que ton club va recruter une star le dernier jour du mercato. Comme au bon vieux temps. Bah non, tu te retrouves avec un joueur libre de tout contrat.

– À partir du moment où un joueur monte en puissance et que sa valeur dépasse les 10 millions d’euros, tu sais qu’il n’est plus pour toi.

– Tu changes d’entraîneur tout le temps. Mais au fond, tu sais que même les entraîneurs qui t’ont tout fait gagné, à l’époque, ne feraient pas grand-chose avec l’effectif actuel.

– Comme les autres, tu dis « on » en parlant de ton club, sauf que la phrase qui suit est souvent à l’imparfait.

– À chaque fois que tes potes se moquent des performances actuelles de ton club, tu leur demandes : « Excusez-moi, c’est quoi l’étoile sur mon maillot ? Ah oui, c’est vrai, j’ai gagné ça. »

– Tu es marseillais, stéphanois ou, pire, rémois.

– Tu es milanais, laziale ou, pire, supporter du Torino.

– Tu traites tout le monde d’opportuniste alors que toi, tu as « un club de cœur » .

– Tu espères toujours qu’un super joueur préfère ton club à un autre beaucoup plus riche « pour son histoire » .

– Puis tu te rends compte que c’est totalement con et que ça n’arrive jamais.

– Tu as déjà dit : « Tu sais, le football, c’est une affaire de cycle. »

– Même si, au fond, tu as quand même la sale impression que ton équipe est la seule qui ne sortira jamais du mauvais cycle.

– Tu ne parles pas de foot avec tes potes, mais avec ton papy.

– Tu as déjà entendu : « Il reste qui, comme grands joueurs, en vrai, dans ton équipe ? »

– Ta femme est jolie, mais contrairement à tes potes, tu ne t’inquiètes pas de ce qu’elle deviendra à 60 ans.

– Avant, tu étais fier d’être l’équipe dirigée par une famille, avec des présidents qui se succèdent de père en fils. Aujourd’hui, tu pries le seigneur pour qu’un Qatari veuille racheter ton club.

– Tu es supporter du Deportivo La Corogne ou du Borussia Mönchengladbach.

– Tu es heureux quand un grand joueur qui était là à l’époque où ton club gagnait tout revient au bercail. Même s’il a dix ans de plus. Et qu’il court moins vite. Et qu’il marque moins de buts. Et qu’il se blesse au bout de cinq matchs.

– Tu ne changeras jamais d’équipe. Jamais… Mais quand même. C’était bien de gagner.