- France
- 11 ans de la mort de Thierry Gilardi
Tu sais que Thierry Gilardi te manque quand…
Il y a onze ans, Thierry Gilardi s'éteignait brutalement à la veille d'un France-Angleterre au-dessus duquel il devait s'installer pour livrer son commentaire. Reste que toi, tu es un nostalgique, un vrai. Et qu'aujourd'hui, tu sais que Thierry Gilardi te manque quand...
… aucun buzzer ne peut être pressé de ta part, aucun fauteuil ne peut être retourné, ni même aucun poil hérissé depuis que tu ne peux plus entendre SA voix.
… tu ne comprends toujours pas comment il pouvait décrire un match avec autant de rythme tout en étant aussi décalé au moment de pousser la chansonnette.
… un « Vas-y mon petit » résonne dans ta tête dès que tu cours derrière ton bus ou pour choper un métro déjà à quai.
… tu as informé tes proches que ton épitaphe sera « oh non pas ça, pas aujourd’hui, pas maintenant, pas après tout ce que tu as fait ! » Même si, finalement, c’est une phrase que tu entends à ton égard le plus souvent après des soirées trop alcoolisées.
… moins vulgaire que Thierry Ardisson, moins chauvin que Thierry Roland, moins boule noire que Thierry Beccaro, moins ridiculisé que Thierry Moreau, tu sais que ta référence avait pourtant tout en plus que les autres Thierry du PAF.
… tu as saigné après avoir entendu les « malin comme un camion de singes, le petit Lahm » , les « attention à ce joueur, il est très dangereux, il joue à Évian » , les « Marcello Lippi a l’air très triste, regardez ces sourcils, ils sont en accent circonflexe ! » ou encore les « Carroll, avec sa démarche de bad boy, me fait penser à Lilian Laslandes » . Sacré monsieur Jeanpierre.
… tu songes au fait que c’est grâce à lui que tu as découvert Mélissa Theuriau. Même s’il fallait se lever de bonne heure et allumer LCI.
… la dernière fois que tu as vibré pour du rugby, c’était avec lui. « Élissade… C’est fini ! Il faut aller jouer en touche, Jean-Baptiste ! »
… tu sais que ce n’était pas une mince affaire, en plus, de communiquer avec cet ours de Thierry Lacroix.
… tu es convaincu qu’on l’aurait gagné, cet Euro à la maison, avec lui au micro, car après avoir vu ça, on aurait pu mourir tranquille… Enfin le plus tard possible.
… après lui, il ne pouvait y avoir que le silence.
… et pour une fois, tu n’avais pas pu vanner Franck Ribéry pour son orthographe.
… désormais, c’est Frédérique Lantieri qui accompagne ton dimanche soir.
… le 13 avril 2005, tu as détesté le monde de l’arbitrage. Quoi ? Monsieur Nielsen n’a toujours pas sifflé faute sur Nilmar ?
… tu n’avais rien à foutre de la caïpirinha. Pour toi, le dimanche matin était un voyage sur un canapé. Avec Thierry, tu pouvais partir à Londres, à Madrid, à Milan et même à Montceau-les-Mines. D’ailleurs, il devient quoi Christophe Alidor ?
… tu t’appelles Raymond Domenech et que tu aimais bien ces parties de guili-guili médiatiques.
… tu te souviens avoir vu Michel Denisot s’effondrer sur le plateau du Grand Journal lors d’une émission hommage à ton phare.
… tu sais qu’un « geste de génie » , c’est un lob de Pauleta sur Barthez, pas un numéro glissé à l’arrache dans un répertoire.
… tu étais avec l’OL à Old Trafford le 4 mars 2008. Il y a pire comme fin.
… tu es nostalgique de ces soirées avec Michel Platini où l’on pouvait mitrailler le monde sans jamais se faire pincer.
… tu es Denis Brogniart, que tu es descendu de ton poteau et que ton prof à l’école, bah c’était Titi.
… tu es un soldat rose. Et Louis Chedid n’a rien à voir dans cette histoire.
… tu as supporté Charles Biétry et que tu te demandes d’ailleurs ce qu’il est allé foutre dans la jupe de Gérard Lopez.
… tu es électricien et que tu sais que ton métier n’a aucun sens. La lumière, c’est avec une touillette dans le bec qu’elle se déclenche.
… tu insistes encore auprès des ignorants : le roi David n’est pas fautif, c’est la barre transversale qui a renvoyé le ballon.
… on te demande désormais de vibrer avec Christophe Josse.
… tu aimes la vie, simplement.
Par Maxime Brigand et Mathieu Rollinger