- Euro 2012
Tu sais que t’es troisième gardien quand…
Tu es un peu comme le huitième slip qu’on prend en plus quand on part sept jours : un « au cas où ». Ça met pas ton nom sur les feuilles de match, mais, au moins, ça te permet de voyager et d’étoffer ta page Wikipédia.
– le coach des gardiens t’appelle par ton nom de famille.
– tu prends tes douches d’après-match juste pour le plaisir.
– peut-être que, toi aussi, tu as insulté ton entraîneur et L’Équipe, mais tout le monde s’en fout.
– une heure et demie, c’est long.
– comme les obèses, on attend de toi que tu sois toujours de bonne humeur.
– on ne sait pas trop si tu fais partie de l’équipe ou du staff médical, tellement ton rôle dépend des blessures.
– ni Dieu ni maître. Sauf Lionel Charbonnier.
– tu profites des hymnes nationaux pour te dégourdir les jambes.
– tu vises la carrière de Gianluca Pagliuca. Ni plus ni moins.
– si quelqu’un dit « On parle pas boulot, hein ! » , personnellement, ça t’arrange.
– tu as dit à ta mère de ne pas s’abonner à beIN Sport, c’était pas la peine.
– c’est pas le douzième homme qui fait la différence, c’est le vingt-troisième.
– Lionel Charbonnier soit loué.
– au moins, les matchs de merde, c’est pas de ta faute.
– la dernière fois que t’as mis des gants, c’est parce qu’il faisait froid.
– en conférence de presse, les journalistes te posent des questions sur les autres joueurs.
– tu as un poster de Dominique Dropsy.
– les titulaires te vouvoient.
– Nom de Lionel Charbonnier !
– l’important, c’est de participer. C’est bien ça, le problème !
– c’est surtout pour toi que les clubs continuent à distribuer des parkas.
– à l’entraînement, quand les chasubles rouges jouent contre les chasubles jaunes, toi, tu as une chasuble bleue.
– tu étais à ça d’avoir ta photo dans l’album Panini.
– tu galères un peu plus que tes coéquipiers pour entrer en boîte de nuit, c’est vrai.
– Lionel Charbonnier seul le sait.
– tu as autant de minutes de jeu qu’un enfant auquel on a donné une manette débranchée pour qu’il se taise.
– le nombre 23 te colle tellement à la peau que, toi aussi, tu es persuadé que tu finiras par tuer comme le détective Fingerling.
– petit, tu étais le dernier choisi lors de la constitution des équipes de ballon au prisonnier.
– tu sais qui est John Ruddy.
– chez toi, tu as des poupées Vaudou qui portent les numéros 1 et 16.
– pour l’amour de Lionel Charbonnier.
Par Noémie Pennacino