- Italie
- Serie A
- AS Roma
Tu sais que tu supportes une équipe entraînée Zeman quand…
Il est connu pour ça. Zdeněk Zeman, c’est l’apôtre du jeu offensif, celui qui s’en fout d’encaisser 4 buts s’il en plante 5. Ça marche, ça ne marche pas. Il s’en fout. Pour le plus grand plaisir (ou pas) de ses supporters.
– Tu joues en 4-3-3. Point barre.
– Tu vas avoir la meilleure attaque du championnat. Peut-être même la meilleure attaque de tous les championnats européens.
– Dès qu’une équipe va afficher des performances physiques et athlétiques anormales, tu vas, dans un coin de ta tête, te poser des questions qui fâchent.
– Tu vas avoir la pire défense du championnat. Peut-être même la pire défense de tous les championnats européens.
– Tu vas certainement, une fois dans la saison, mettre une rouste à un adversaire, genre un 6-1 ou un 8-2. Un truc fou, où le public va prendre son pied comme jamais.
– La semaine suivante, tu vas peut-être prendre un 5-1 contre le dernier du classement. Mais ce n’est pas grave, parce que la semaine précédente, le public a pris son pied comme jamais.
– Tu sais qu’à un autre moment donné, toujours dans la saison, un mec de 18 ans totalement inconnu va venir planter un but important.
– Tu sais aussi que dans trois ans, ce même mec de 18 ans totalement inconnu sera meilleur buteur de Serie A avec le maillot de la Juve ou du Milan AC.
– D’ailleurs, tu es bien conscient que ton coach, dans sa carrière, a lancé des mecs comme Totò Schillaci, Beppe Signori, Gigi Di Biagio, Dan Petrescu, Igor Kolyvanov, Alessandro Nesta, Marco Di Vaio, Mirko Vučinić, Valeri Bojinov, Antonio Nocerino, Lorenzo Insigne ou encore Marco Verratti.
– Ton équipe mène 2-0 au bout d’un quart d’heure et domine outrageusement.
– Ton équipe ne mène plus que 2-1 au bout d’une demi-heure et domine un peu moins.
– Ton équipe fait 2-2 à la mi-temps et ne domine plus.
– Ton équipe perd 3-2. Mais tu n’as pas de regrets. Au moins, elle n’a pas cherché à faire de l’anti-foot en défendant ses deux buts d’avance.
– Et de toute façon, comme le dit ton coach préféré, « perdre n’a jamais été une humiliation » .
– Tu sais qui sont Roberto Rambaudi, Francesco Baiano, Vitali Kutuzov ou encore Marco Sau. D’ailleurs, à chaque fois que l’un de ces mecs a marqué (ou marque) un but, tu as l’impression d’être un privilégié.
– 5-4 n’est pas un score qui te choque. Au contraire, tu trouves ça plutôt excitant.
– Selon toi, il n’existe pas de « bon 0-0 » . Tout match qui se termine par ce score est un échec. D’une, parce que tu n’as pas marqué de but. De deux, parce que tu n’en as pas encaissé.
– Tu vas te claquer un paquet de clopes devant le match. Comme ça, en soutien au mister qui, lui, n’a plus le droit de fumer sur son banc de touche.
– Du coup, tu flambes ton budget vacances en cartouches de Pall Mall au duty free de l’aéroport.
– Tu lis encore Télé Z.
– À moins d’être en Serie B ou en Serie C, tu sais que ton équipe ne va rien gagner à la fin de la saison. À part peut-être un titre de meilleur buteur.
– Il va falloir te préparer psychologiquement à avoir un nouveau coach avant la fin de la saison. Un mec qui dira : « Zeman a fait d’excellentes choses ici, mais l’équipe a besoin de résultats. »
– Tu vas oublier ce que veut dire « sourire » .
– Tu aimes bien les polémiques.
– Tu penses que Francesco Totti peut toujours courir comme en 1998. Sauf que maintenant, il a 36 ans.
– Tu n’aimes pas la Juve.
– En fait, tu n’aimes pas le Nord. Toi, ton truc, c’est le Sud. Lecce, Salerne, Naples, Messine, Foggia, Avellino, Pescara. Le Nord, c’est pour les vendus. Et pour ceux qui n’aiment pas le soleil.
– Tu aimes les romantiques. Les histoires d’amour qui s’interrompent et qui reprennent 14 ans après, par exemple, ça te parle.
– De toute façon, ce n’est jamais de ta faute.
Par Eric Maggiori