- Serie A – Napoli
Tu sais que tu supportes le Napoli quand…
Toi, tu aimes le bleu, tu trouves qu’un zèbre, c’est juste un âne avec des rayures, t’aimes les crêtes, les tatouages et Diego. Tu es pour le Napoli.
– Tu as Diego Armando tatoué dans le cœur.
– Tu as Diego Armando sur ton bras, sur ton épaule, sur ton torse, sur ta jambe, n’importe où.
– Tu as même Diego Armando dans ton portefeuille. Une petite photo, comme ça, à côté de celle de ton fils.
– Le soir, avant de t’endormir, tu pries pour trois personnes. Ta mère, Padre Pio, et Diego Armando.
– Tu n’aimes pas quand il pleut, ni quand il fait froid d’ailleurs. En fait, tu n’aimes pas le Nord.
– Non, vraiment, le Nord, tu n’aimes pas. D’ailleurs, dans toute l’histoire de ton club, il n’y a qu’un seul joueur anglais qui a porté ton maillot. C’était en 1926. Et il s’appelait Leslie, un prénom de fille.
– Tu as un scooter, que tu as peint en bleu. Mais tu n’as jamais acheté de casque. Et tu n’en achèteras jamais.
– Tu fais sécher tes affaires sur une corde à linge, de la fenêtre d’un immeuble à une autre, et tu te débrouilles toujours pour que ton beau maillot bleu se retrouve pile au milieu de la rue. Entre le pantalon délavé D&G et la chemise Cavalli.
– Tu as forcément, dans ton entourage, un pote qui a une crête. Peut-être même que toi tu en as une.
– Le tri sélectif, bah tu connais pas.
– Le tri tout court, bah tu connais pas non plus.
– Dans ta crèche de Noël, tu as remplacé Jesus par une figurine de Diego Armando, et les rois mages par Insigne, Hamsik et Callejon.
– Tes jeux vidéo préférés, ce ne sont pas FIFA et Football Manager, mais Mafia II et GTA.
– Tu vas au stade quelque soit l’ampleur du choc, l’adversaire, le temps, la division, la compétition. Et vous êtes 62 000 à faire la même chose.
– Tu as l’intégrale des films de Dino De Laurentiis, l’oncle.
– Pour ne pas faire de jaloux, tu as aussi acheté l’intégrale des films d’Aurelio, le neveu.
– Depuis 1985, tu as fait de Mars et Buitoni tes deux marques favorites. S’il n’y en a pas dans le Conad où tu fais tes courses, tu vas en face, chez Auchan.
– Dans ton équipe, tu as eu deux mecs qui s’appellent Fernando De Napoli et Arturo Di Napoli. Est-ce que la Juve, l’Inter et le Milan AC peuvent en dire autant ?
– Tu sais qu’à la 90ème minute, le match n’est pas terminé. Au contraire, il commence.
– Tu as une belle Rolex. Par contre tu ne sais pas d’où elle vient.
– Tu as une belle voiture. Avec une plaque d’immatriculation slovaque. Et tu prétends que tu ne sais pas d’où elle vient non plus.
– Dans tes jeunes années Caramail, tu t’es appelé « Pibe du 35 » et tu adorais quand les filles avec qui tu tchatais te demandaient si c’était ton prénom.
– Quand tu décides quelque chose, tu t’y tiens, comme ton équipe, qui a eu un maillot bleu depuis le jour de sa création. Pas comme les autres, qui ont commencé en rose.
– En 1998, quand la France devient championne du Monde, ça t’a énervé que tout le monde s’extasie sur Zizou. Car tu sais que les vrais tauliers de l’équipe, c’était Alain Boghossian et Laurent Blanc.
– Et tu aurais d’ailleurs rêvé que William Prunier soulève, lui aussi, la Coupe du Monde.
– Maradona, Sivori, Pesaola, Lavezzi, Ayala, Campagnaro… Ton cœur est argentin. Mais bon, quand même, à chaque fois que Careca plantait un but avec la Seleçao, tu étais super fier. En cachette.
– Tu as beau te rassurer en te disant que le plus fort des frères Cannavaro, c’est le petit (en âge), au fond de toi, tu sais très bien que c’est le grand (pas en taille). Et d’ailleurs, ça t’énerve un peu quand le grand (en âge) dit qu’il est amoureux du Napoli. Il était où, lui, pendant que Naples galérait en Serie B ?
– Andre Cruz, Cribari, Dirceu, Leandro Guerreiro, Toledo, Higuain… Oui, vraiment, ton cœur est argentin.
– Tu sais que le meilleur buteur de ton club en Serie A, ce n’est pas Diego Armando. C’est Antonio Vojak. Mi-autrichien, mi-hongrois. Le régime fasciste l’obligeait à s’appeler Vogliani. Rien que pour ça, tu l’aimes.
– Même si tu ne l’avoueras jamais, tu ne sais pas ce que veut dire « partenopei » . Mais tu sais l’écrire. C’est déjà ça.
– Bizarrement, tu chambres la Lazio, mais tu as oublié que Paolo Di Canio a porté les couleurs de ton équipe. 1993-94. Avec Lippi comme coach. Lippi le Turinois.
– Quand tu te réveilles au lendemain d’une victoire, tu fredonnes « ‘O Surdato ‘Nnammurato » . Et tu te sens bien.
Par Eric Maggiori
