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Tu sais que le Classico approche quand…
La défaite contre Nancy ? Rien à foutre. La défaite face à l'Olympiakos ? Rien à battre. En vrai, depuis quelques jours, tu ne penses qu'au match de dimanche soir. Et tous les éléments s'y mettent.
– Quand tous les titres de presse s’empressent d’avoir Luis Fernandez pour qu’il raconte son arrivée au Vélodrome sous protection policière
– Tu regardes Canal juste pour voir les bandes-annonces du match. Les cons, ils comparent Pastore à Ronaldinho. Bon bah toi, tu finis par y croire.
– Parce que c’est la seule fois de l’année où Sinik et Soprano s’offrent un featuring. En bois.
– A la machine à café, tu évoques à tes potes du boulot la fois où tu avais insulté Jérôme Leroy quand il rate son centre en 2003. Pour rappel, son centre, en fait un tir, a fini dans les filets.
– Soudainement, tu redoutes des choses incroyables. « Imagine je reste coincé dans l’ascenseur avant le match » .
– Tu prends les escaliers.
– Peu importe l’heure à laquelle tu rentres, tu tombes toujours sur l’annonce de Canal Plus annonçant le match de l’année. Tu te sens poursuivi.
– Tu sais déjà quelle pizza tu vas désosser dimanche soir. D’ailleurs t’as déjà bien découpé tes coupons réductions à remettre au livreur.
– Tu t’es mis à dos la moitié de ton répertoire. L’autre, ça sera dimanche soir, entre 23 heures et minuit.
– La presse va passer la semaine à te bassiner avec les mesures de sécurité et le classement du match à hauts risques, alors que tout le monde sait qu’il ne se passe plus rien depuis 2009.
– Tu revois, encore et encore, le but mégalo de Basile Boli.
– Sur FM2012, tu n’envoies pas ton entraineur adjoint pour la conférence de presse d’avant classico. Tu y vas toi-même. Pour clasher tout ce qui bouge.
– Tu as demandé à ta femme de laver, repasser et de mettre sur cintre l’intégrale des maillots de ton club. Oui, même celui de 1997.
– C’est la seule fois de l’année où tu repenses à Fabrizio Ravanelli.
– Tu te rappelles de la composition de l’équipe de l’OM, le 5 mars 2006. Le soir des Minots.
– Tu ne feras pas l’amour de la semaine. T’as autre chose en tête. Mais tu te rattraperas peut-être dimanche soir; ça dépend du score.
– Tu avais complètement oublié le doublé de Boskovic au Vélodrome.
– Heinze et Cana, des mecs qui avaient tout compris. Avant tout le monde.
– Fabrice Fiorèse te fait marrer. Jérôme Leroy aussi.
– Tu attends le verbatim à la hussarde de José Anigo.
– Tu as envoyé un texto groupé à tes potes du camp d’en face après l’ouverture du score de ton équipe comme ça, naïvement, sans penser aux représailles de l’égalisation.
– Tu as une boule au ventre le lundi, le mardi et le mercredi.
– Tu ne dors pas le jeudi et le vendredi.
– Tu respires dans un sac en papier le samedi.
– Ta femme te fait bien rire, à te parler de son marathon de neuf mois pour avoir un mioche. Toi, ta semaine, elle en tuerait plus d’un.
– Des gens qui ne s’intéressent absolument pas au foot se foutent de ta gueule le lendemain de la défaite.
– Tu hésites à aller à l’école/au bureau/au supermarché le lundi, de peur qu’on se moque de toi. Du coup, tu vas rester tranquille chez toi pendant trois jours à rejouer le match sur PES 5, le meilleur de la série. Juste derrière le 6.
– Tu te consoles en te disant « le prochain, il est pour nous » . Au pire, celui d’après.
– Tu te demandes encore ce qui a bien pu passer par la tête de Zenden pour monter sur le carré en carton d’Orange.
– Tu laisses un petit post-it dans l’ascenseur pour tes voisins : « Prière de m’excuser pour les cris étranges entre 21h et 22h45 » .
– Si ton équipe perd, tu pratiques la méthode que tu as savamment appelé « l’autruche médiatique » : interdiction de regarder Infosport, L’Equipe TV, d’écouter RMC ou de lire L’Equipe et le Parisien.
– Tu t’es rendu compte que cette technique avait des limites quand David Pujadas est venu remuer le couteau dans la plaie le lundi à 20h, alors que tu pensais être peinard, entre une affaire de viol et la crise.
– Tu te demandes déjà quel pantalon tu vas mettre avec ton maillot au boulot, lundi matin.
– Tu as des nouvelles de personnes à qui tu ne parles jamais.
– Tu sais très bien ce qui te retient d’allumer la mèche sur Facebook…
Par Mathieu Faure et Swann Borsellino