Tu sais que la CAN commence quand…

Quand tu te dis « encore ! »

Quand Belleville prend son indépendance l’espace de quelques semaines.

Quand tu vois des équipes TV qui tentent de faire des micro-trottoirs supporters à la sortie du métro à Château Rouge ou à Barbès.

Quand tu repenses à Joël Tiéhi.

Quand Téléfoot a retrouvé le bus des Ivoiriens.

Quand Téléfoot a une interview exclusive de Drogba.

Quand Canal + a une interview exclusive de Drogba

Quand Orange a une interview exclusive de Drogba.

Quand Claude Leroy a un contrat de travail.

Quand tu te dis : « Ah ouais, ils entraînent encore, Henri Michel et Robert Nouzaret. »

Quand tu te dis que finalement y a pas tant de noirs que ça en équipe de France.

Quand tu ne te souviens pas du tenant du titre.

Quand tu vois quelqu’un lire Afrique Football dans le métro.

Quand les Algériens de ton club de foot chantent « One, two, three, viva l’Algérie » dans les douches.

Quand tes potes Marocains t’offrent des cornes de gazelle « maison » , pour que tu supportes les Lions de l’Atlas face à la Tunisie et l’Algérie.

Quand on parle plus des primes de match que des matchs eux-mêmes.

Quand la moitié des joueurs n’ont jamais vécu dans le pays pour lequel ils jouent.

Quand tu repenses à Thierry Roland en te disant que tu l’aurais bien vu commenter cette compétition.

Quand tu sais que tu vas te régaler parce que tu n’aimes pas Drogba.

Quand tu entends les Algériens klaxonner devant chez toi après un match nul

Quand tu entends les Tunisiens klaxonner devant chez toi après un match nul.

Quand tu entends les Marocains klaxonner devant chez toi après un match nul.

Quand l’ambiance sonore d’un stade se résume à un bourdonnement continu. Putain d’acouphènes !

Quand tu as sous les yeux des coupes de cheveux complètement folles, à base de tresses, de nœuds et de teintures chimiques fluo.

Quand tu écoutes le CD de Bisso Na Bisso.

Quand Alain Vernon est de retour sur le plateau de Stade 2 avec des reportages qui sentent bon l’émotion et la dénonciation.

Quand tu distingues dans les tribunes des posters de Bouteflika ou Dos Santos.

Quand tu relativises ta mauvaise foi footballistique en écoutant celle de ton pote algérien.

Quand le poivrot du coin, qui s’accoude au comptoir du troquet où tu mates pépère un petit Maroc-Afrique du Sud, délivre ses jolies opinions au son d’un splendide : « Ben putain, ça en fait, du Suédois au mètre carré… »

Quand tu te fais du souci pour le Stade rennais.

Quand tu retrouves les émissaires de l’AJ Auxerre dans les tribunes.

Quand tu te rends compte que tu es passé à côté d’une belle carrière de gardien de but international.

Quand tu n’oses pas demander à tes potes marocains les chances des Lions de l’Atlas.

Quand, sans savoir vraiment pourquoi, tu remets ton sweat Mafia K’1 Fry.

Quand tu découvres que Selim Benachour n’a que 31 ans.

Quand tu te rends compte que pour toi, Raï n’est pas un joueur, mais un film avec Tabatah Cash.

Quand tu te mets à vibrer pour un joueur de CFA2 jouant dans le Jura.

Quand tu préfères te mettre sur Eurosport pour regarder l’Open d’Australie.