- Canicule sur la France
Tu sais que tu joues au foot en plein cagnard quand…
Même quand il fait très chaud, c'est toujours difficile de résister à l'envie d'aller taquiner le ballon.
… tu as ramené ta bouteille d’eau que tu as bien pris le soin de mettre au congélo avant pour qu’elle reste fraîche le plus longtemps possible.
… elle sera quand même chaude au bout de 20 minutes.
… le match dure moins longtemps, forcément.
… tu as déjà essayé de te mettre à l’ombre des poteaux des cages. Bah, ça ne marche pas, hein.
… tu as forcément été confronté au dilemme : se mettre torse nu et risquer le coup de soleil, ou bien garder son T-shirt et avoir beaucoup, beaucoup trop chaud.
… tu as forcément été confronté à l’autre dilemme : celui de la casquette. D’accord, elle protège du soleil, mais sous la casquette, ça bouillonne.
… « Les gars, il est où le robinet ? »
… il fait tellement chaud que tu évites même de faire le jeu où il faut courir pour aller toucher la barre et ne pas commencer au goal. On décide ça à la courte paille.
… tu as le visage tout rouge au bout de trois minutes.
… tu as aussi le boxer trempé au bout de trois minutes. Et qui dit boxer trempé, dit boxer qui remonte. Une sensation très, très désagréable.
… tu connais la sensation de l’horrible mal de tête d’après-foot en plein soleil. Causé par le duo chaleur + luminosité. Nurofen Flash 400 pour toi.
… tu te passes la tête sous l’eau, tu t’en mets sur la nuque, sur le torse, partout. Ça fait du bien, mais au bout de deux minutes, l’effet est déjà terminé.
… la seule technique un peu plus efficace étant de passer son maillot entier sous l’eau froide et de l’enfiler. Plaisir.
… tu bois tellement que tu as le ventre trop gonflé pour courir.
… tu proposes une pause « juste pour aller boire un coup » . Sauf qu’elle s’éternise, un mec se barre, et le match ne reprend jamais.
… il n’y a jamais eu autant de campeurs devant les cages. Revenir en défense sous un tel cagnard ? Tu parles.
… tu as déjà été au contact avec un type qui joue torse nu. L’une des pires sensations au monde.
… tu as forcément déjà eu un pote qui a fait un petit malaise. Premier réflexe : « Donnez lui de la flotte et du sucre ! »
… le début de match est toujours une grosse négociation pour savoir « quelle équipe aura le soleil dans la gueule » .
… bizarrement, c’est la seule fois de l’année où certains potes proposent qu’il y ait des remplaçants.
… c’est aussi la seule fois de l’année où ceux qui doivent constituer « l’équipe des torses nus » ne sont pas saoulés d’enlever leur maillot.
… en revanche, dans l’équipe des torses nus, il y aura forcément un con qui va faire une allergie au gazon.
… tous tes mauvais contrôles sont dus au soleil. Tes frappes non cadrées aussi d’ailleurs. Et puis quand tu t’es pris un petit pont aussi, tiens.
… l’herbe verte devient marron et sèche. Mieux vaut éviter de tomber.
… la douche d’après-match est peut-être l’une des meilleures choses que l’humanité ait inventée.
… impossible d’enfiler les gants.
… en revanche, le moment où tu remontes dans ta voiture, qui est elle aussi restée pendant deux heures en plein cagnard, est peut-être l’une des pires choses que l’humanité ait inventée. Le contact du cuir chaud avec la peau collante… L’enfer.
… tu évites les appels en profondeur et les déboulés sur l’aile. Du jeu dans les pieds, hein, c’est mieux.
… les chasubles sentent encore plus mauvais que d’habitude.
… tu ne pensais pas que ton cuir chevelu puisse être un jour aussi chaud.
… dans le vestiaire, il y a clairement un moment avant et un moment après que tout le monde a enlevé ses crampons.
… c’est le seul moment où tu vis la sensation affreuse de la sueur chaude dans les yeux, qui te fait voir flou.
… le match est terminé, tu rentres aux vestiaires. Et là, au moment de remettre ton pantalon, tu te dis : « Et si je gardais mon short de foot ? » Et tant pis s’il y a un verre en terrasse prévu avec les potes dans la foulée.
… tu chéris le moindre petit coup de vent.
… tu acceptes mieux la défaite que d’habitude. Car être allé au bout du match, c’est déjà une victoire.
… et si tu es dans les tribunes, tu espères vivre ça :
Par Éric Maggiori