Tu sais que tu joues ailier quand…

… tu n’avais pas vraiment envie de jouer au rugby. C’est ton père qui t’a inscrit, tradition familiale oblige.

… t’as dit que tu courais vite au premier entraînement.

… t’es vraiment trop mauvais. Alors on t’a mis là où tu peux causer le moins de problème.

… tu gueules toujours sur le 10 à la télé parce qu’il n’écarte pas assez.

… tu t’es fait tatouer « à l’aile, la vie est belle » sur le biceps.

… tu te rappelles un match où tu as touché le ballon. C’était chouette.

… tu te rappelles plein d’autres où tu l’as jamais vu. En revanche, t’avais froid et il pleuvait aussi parfois.

… un jour, ton 15 s’est intercalé, 2 contre 1 à jouer. Il t’a regardé dans les yeux, a feinté la passe pour finir par s’empaler dans le type en face. Jamais ton estime de toi n’a été aussi basse.

… tu es intouchable depuis que tu as fait un gosse à la fille du coach.

… tu déplores la disparition du coup de pied de recentrage.

… tu viens de l’athlétisme.

… tu connais le record de Sébastien Carat sur 100m.

… tu fais attention à ce que tu manges.

… tu déplores l’uniformisation des gabarits.

… tu es petit. D’ailleurs, ton maillot t’arrive aux chevilles.

… d’ailleurs, il est souvent propre.

… tu aimes beaucoup les oies.

… tu as perdu ta place au profit d’un Fidjien.

… tu as de la tendresse pour Vincent Planté.

… tu ne t’es jamais senti pousser d’aile.

… tu es un homme de cad-deb.

… tu aimes les wings.

… tu avais un poster de David Berty dans ta chambre.

… tes feintes de passe n’ont jamais trompé personne.

… tu aimes beaucoup les intercalaires.

… tu ne comprends pas la plupart des règles.

… tu n’es pas vraiment sûr de jouer au rugby. D’ailleurs, personne ne te croit quand tu dis que tu fais du rugby.

… tu as marqué plus de points que tu as touché de ballons.

… on t’appelle Jonah Lemou.

… tu discutes souvent avec l’arbitre de touche.

… tu cours toujours après les mecs qui percent plein axe même si tu les rattrapes jamais. Pour la forme.

… tu es capable de résoudre l’affaire Dominici.

… tu bois Saint-Yorre.

… tu forces souvent ton ouvreur à travailler son jeu au pied et ses sautés.

… tu as des rouflaquettes.

… tu n’as rien contre le show-biz.

… tu n’aimes pas trop ces types qui peuvent aussi jouer au centre. À l’arrière, tu tolères.

… mais si le mec dépanne en troisième ligne en infériorité numérique, c’est fini pour lui.

… pour toi, David Campese est le Pelé du rugby.

… tu ne sais jamais si tu es 11, 14 ou 22. Toujours une petite incertitude au moment de la compo.

… tu ne connais aucun lancement de jeu.

… tu n’as jamais fait de cellule.

… tu croises.

… tu entretiens une relation amour-haine avec la ligne de touche. Parfois tu la mords, parfois tu l’enjambes, parfois tu l’effleures, parfois tu l’évites, parfois tu y files.

… tu es contre la vidéo. Tu méprises aussi les poteaux de coin.

… pour toi, Underwood, ce n’est pas un nom de président des États-Unis dans une série.

… tu aimes bien les entraînements de pré-saison

… tu ne sais faire une passe que d’un côté.

… t’as pas de jeu au pied.

… tu concèdes au moins dix touches par match.

… tu connais au moins quatre manières d’aplatir. Le plongeon, la glissade, le superman et la flexion de jambes – prise de balle d’une main.

… l’hiver te paraît très long.

… tu as eu une pensée pour Laurent Leflamand quand tu es passé à Cherbourg. La Flamme, putain.

… tu restes dans ton coin en soirée, il y a bien une fille qui va finir par venir vers toi.

… parfois, le bus part sans toi, alors tu cours.

… on t’a déjà proposé de passer à 7.

… tu es aussi roux que Pascal Bomati.

… tu aimes les films de Philippe Guillard.