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- Metz/PSG (3-2)
- Roulette de Pastore
Tu sais que tu es un Pastorix quand…
Toi, tu as toujours parlé des 42 millions de Javier Pastore. Autant de pognon pour un maigre qui cale des petits ponts, c'est pas ton football. Mais depuis vendredi soir et sa roulette entre deux joueurs de Metz, tu n'en démords pas : « Je vous l'ai toujours dit, ce mec est un crack. » Tu sais que tu es un Pastorix quand...
… tu aimes Manuel Valls, tu ne comprends pas François Hollande.
… ton football, c’est un 100m : des mecs qui courent vite sans réfléchir.
… tu aimes Banksy, Wes Anderson et Doisneau : tu aimes les artistes qu’il faut aimer.
… tu crois que Pizza Hut, Domino’s et la pâte épaisse, ce sont des pizzas. Tu n’as aucun goût.
… tu te sens très proche d’Éric Besson, d’Arnaud Montebourg et de Judas.
… ton film préféré, c’est L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford.
… soudain, tu aimes « Javier depuis Palerme » . Sans savoir que sa grande saison, elle était à Huracán.
… l’enfant de salaud qui dénonçait ses camarades qui trichaient en classe, c’était toi.
… à l’entraînement, tu cours beaucoup, tu transpires, tu es « le relais du coach sur le terrain » . Malheureusement, tu es nul.
… tu préfères les victoires sans panache de Chris Froome aux attaques fougueuses de Nibali.
… tu préfères le char d’assaut Tsonga au revers à une main de Gasquet.
… tu as passé tes années de fac à faire des fiches. Et tu avais des surligneurs.
… tu te rends compte qu’un album est un chef-d’œuvre à la 28e écoute.
… tu réalises qu’un film est grand lorsque tu le revois sur Canal Plus.
… t’as décidé de te laisser pousser la barbe il y a un mois, le jour de tes 35 ans. C’est pas mal la barbe en fait !
… tu apprécies Pascal Praud, un homme d’une grande stabilité d’analyse.
… tu apprécies d’ailleurs les vestes réversibles. C’est tellement pratique.
… tu décides d’aller voir un film en fonction des étoiles Allociné.
… tu n’aimes pas être triste.
… tu lis des livres de développement personnel. Le bonheur, ça s’apprend.
… tu divises la vie entre losers et winners.
… tu n’aimes pas la grasse matinée, tu n’aimes pas les siestes. En gros, tu n’aimes pas la vie.
… tu crois encore au retour de Nicolas Sarkozy.
… tu te tripotes sur Brazzer HD.
… ta femme reste avec toi uniquement pour ton argent.
… tu lis tes livres sur tablette.
… au péage, tu te mets dans la file où il y a des voitures alors que celle d’à côté est ouverte et vide.
… tu ne tombes pas amoureux à chaque fois qu’une fille te regarde dans les yeux dans le métro. Le romantisme, ce n’est pas ton truc.
… tu te fais livrer tes courses alors que tu es plus en forme que les livreurs de Carrefour City.
… tu n’aimes pas Alain Souchon, parce que c’est un homme tout le temps triste.
… tu as des problèmes d’argent, mais une femme de ménage.
… tu préfères les Rolling Stones aux Beatles.
… tu étais un Lucho Gonzalix.
… tu as fait catéchisme mais tu ne crois pas aux miracles.
… tu considères le foot comme un sport, et non comme un art.
… tu n’as aucune admiration pour Recoba ou Riquelme.
… tu aimes la Premier League.
… sur tes pâtes, tu es plus gruyère râpé que parmesan.
… tu n’apprécies pas le bon vin.
… tu trouves que le maillot de l’Ajax Amsterdam est le plus classe du monde.
… au collège, tu mettais des cœurs sur les points des « i » .
… tu ne craches jamais face au vent. Bien entendu, tu n’urines pas face au vent non plus.
… au lendemain d’un bon match, tu te justifies de tes critiques passées par un : « Il a du talent, c’est pour ça qu’il faut être exigeant avec lui. »
… il y a cinq mois, tu réclamais le retour de Guilavogui en équipe de France pour « stabiliser le milieu » et tu as dansé à la fin de France-Ukraine.
… tu vas au stade comme tu vas au peep-show : j’ai payé, j’en veux pour mon argent.
… tu penses que Miles Davis peut accompagner les Musclés.
… tu seras entraîneur, ta philosophie de jeu se résumera à « mouiller le maillot » et « gagner les duels » .
… tu deviens supporter de l’équipe de France à partir des quarts de finale de la Coupe du monde. Pour la phase des groupes, tu prétends avoir des ancêtres brésiliens, italiens, espagnols, jamaïcains et camerounais. … tu trouves que Luis Fernandez avait bien raison de laisser Ronaldinho sur le banc quand il avait passé la nuit à la Favela Chic.
… tu es fier de toi quand tu lâches l’expression : « Il choisit ses matchs. »
… ce qui compte pour toi, à la fin d’une carrière, c’est le palmarès.
Par la rédaction de SoFoot.com
NB : Article écrit en avril 2014, après le but de Javier Pastore contre Chelsea au Parc des Princes...