- Insolite – Tu sais que
Tu sais que tu es mauvais perdant quand…
Pour toi, le sport n'est ni un jeu, ni un passe-temps. Allergique à la défaite et encore plus à tes mauvais coéquipiers, tu as plus souvent la voix cassée que des courbatures après un match. Toi, tu es un mauvais perdant.
… quand tu perds, « les équipes étaient déséquilibrées » ou alors « il y avait le petit » avec toi.
… « Bah ouais les gars, mais je ne peux pas tout faire tout seul, aussi. »
… tu as la voix cassée le lendemain du match et ce n’est pas parce que tu as trop fêté la victoire.
… d’ailleurs, tu as plus souvent la voix cassée que des courbatures.
… d’ailleurs, tes coéquipiers le savent, tu es schizophrène : le mec le plus cool du monde en dehors du terrain et la dernière des merdes dessus.
… tu as déjà juré que tu ne rejouerais plus au foot. Surtout pas avec ces tocards.
… « Le ballon n’était pas terrible quand même. »
… tu regardes ta chaussure après un tir raté, comme si c’était de sa faute.
… mais ton argument préféré reste le terrain, et cette motte de terre invisible.
… « Le foot à cinq, ce n’est pas trop mon truc, je suis plutôt un joueur de onze. »
… ton équipe se fait défoncer et sur un engagement, piqué au vif, tu tentes d’aller mettre un but tout seul. Puis tu te rappelles que tu as des qualités techniques limitées.
… le pire, c’est que plus tu t’énerves, plus tu es mauvais.
… mais tu es aussi le pire ennemi de l’arbitre. Un type dont tu dis qu’il est uniquement venu là pour prendre ses thunes.
… tu es le cauchemar de tes coéquipiers. Celui à cause de qui ils sont obligés de se battre. Jusqu’au jour où ils te laissent te démerder tout seul, parce qu’au fond, tu l’as mérité.
… parfois tu te sens bête, tu as envie de t’excuser. Ouais, pourrir ce type qui ne sait pas jouer au foot et qui est venu juste pour faire le nombre parce que tu lui avais demandé, c’est pas cool.
… « C’est pas dur un contrôle, merde » , « Appliquez vous ! » , « Pourquoi tu n’attaques pas ton ballon ??? »
… refuser une poignée de main est ton geste technique de prédilection.
… juste derrière celui de faire croire au capitaine adverse que tu as oublié les licences et que tu lui enverras les numéros par email, tout en sachant que tu le feras pas dans l’espoir que la fédé ne puisse donc pas comptabiliser le score du match.
… ce n’est pas que tu n’aimes pas perdre. C’est juste tu aimes gagner.
… Du coup, tu peux faire des trucs comme ça :
… en souffrance pendant toute la rencontre, tu ressens le besoin de t’inventer une gastro nocturne ou une gueule de bois pour te justifier.
… tu n’attends qu’une chose : que ton équipe fasse un poteau pour pouvoir te plaindre de la chance de tes adversaires.
… sur un coup de chaud, tu as déjà enlevé ton T-shirt à la Moundir. Puis tu t’es rappelé que tu étais gaulé n’importe comment, alors tu l’as remis.
… d’ailleurs, tu sais bien que ça monte vite, les larmes aux yeux. Surtout quand on est nerveux…
… tu te plains de tes coéquipiers à tes adversaires.
… tu sors dix minutes avant la fin du match. Tu as trop de rage en toi et surtout une belle envie de laisser tes partenaires dans la merde.
… au même titre que toutes ces petites bourgades de banlieue, ton vocabulaire mérite d’être élu « ville fleurie » .
… ta vie est nulle jusqu’à ton prochain foot.
… ça va que tu peux encore t’énerver à la console de jeu.
… d’ailleurs, ton budget manette est ton poste de dépense le plus important. Oui, devant la nourriture.
… tu aimerais bien qu’un match de football se joue sur un plateau de Risk. Au moins, quand tu es en galère, tu peux tout renverser, comme quand tu jouais contre tes cousins.
… dépité, tu as déjà tenté une frappe du milieu de terrain à l’engagement.
… tu as déjà envoyé une mine en guise de passe à un mec qui te demandait trop le ballon, aussi.
… on te dit souvent que tu es chiant, mais au fond, tu ne changerais pour rien au monde.
Par Swann Borsellino, mauvais perdant