- C1
- 8es
- Barcelone-Arsenal
Tu sais que tu es fan du Barça de 2006 quand…
La finale de C1 Barcelone-Arsenal au stade de France, c’était il y a maintenant dix ans. Au-delà de te prendre un coup de vieux, tu n’oublieras jamais cette équipe pour laquelle tu as pu vibrer. Tu sais que tu es fan du Barça de 2006 quand…
… le Barça n’était pas encore une équipe au-dessus des autres. Du coup, tu ressentais encore de la pression avant tous les matchs.
… le Barça ne portait toujours aucun sponsor sur son maillot. Un signe Nike, l’écusson du club et des rayures verticales azulgranas. Propre.
… Sport + couvrait toute la saison de Liga, c’était ta messe du week-end.
… « Au bout de 25 minutes, je me suis rapproché de Frank Rijkaard et je lui ai demandé qu’il prête Messi à la Juve. » Lors du trophée Gamper, Fabio Capello venait de comprendre qu’un génie sortait de la Masia.
… un mois et demi plus tard, Messi marquait son premier but en Ligue des champions.
… tu pensais que Frank Rijkaard avait la carrure pour une magnifique carrière d’entraîneur. Une décennie plus tard, tu as revu ta copie.
… Guardiola passait ses diplômes d’entraîneur, Luis Enrique était à la retraite sportive depuis deux ans. Tout le monde s’en foutait.
… tu as beau chercher, tu ne vois pas une charnière centrale aussi classe que le duo Carles Puyol-Rafael Márquez.
… « Le résultat, c’est une défaite 2-1. Que pouvons-nous faire ? Allons-nous suspendre Messi parce qu’il fait du théâtre ? Oui, Messi fait du théâtre. La Catalogne, c’est un pays de culture, vous les médias, vous savez ce que signifie le théâtre… » Ta haine viscérale pour Mourinho s’est renforcée ce soir de victoire à Stamford Bridge.
… t’étais très heureux de taper Chelsea en huitièmes, même si tu as perdu Lionel Messi sur blessure pour le reste de la saison. Cette faute de Ricardo Carvalho sur Víctor Valdés la saison d’avant, tu l’as toujours bien en mémoire.
… tu as vu Ronaldinho se faire applaudir par tout le Santiago Bernabéu après sa démonstration en terre ennemie (0-3). Derrière, tu as dormi sur tes deux oreilles.
… tu as aussi vu le vrai Ronaldo faire la misère à ta défense et calmer le Nou Camp. Même en surpoids, le mec était beaucoup trop facile.
… tu n’as toujours pas compris cette expulsion injustifiée de Ronaldinho contre Saragosse en Coupe du Roi. Un crime de lèse-majesté.
… le match le plus dur à suivre en C1, c’était le quart de finale retour contre Benfica. Tu craignais cette maudite règle du but à l’extérieur, mais Samuel Eto’o a fini par te délivrer.
… l’Olympique lyonnais ne doit pas regretter son élimination contre le Milan AC de Pippo Inzaghi. Parce que derrière, il fallait affronter le Barça.
… tu respectes Ludovic Giuly, mais son but contre le Milan, c’est surtout grâce à cette passe exceptionnelle de Ronaldinho.
… d’ailleurs, tu avais de la peine pour Gennaro Gattuso et Andrea Pirlo ce soir-là. Les deux avaient dû subir les pires dribbles de Ronnie toute la rencontre.
… quand on évoque le match retour, tu te contentes d’un simple « c’est vrai, Shevchenko n’était pas hors jeu sur son but… Dommage ! » Rien de mieux pour faire enrager ton pote milanais.
… tu ne pouvais pas voir en peinture un joueur comme Gattuso, mais tu avais beaucoup d’estime pour Mark van Bommel. Gros paradoxe.
… en finale, tu voyais que Cesc Fàbregas était dans le camp d’en face. Un bon joueur, mais surtout un gros chat noir.
… de ton côté, tu laissais Oleguer Presas s’occuper du côté droit de la défense. En clair, tu défendais à trois et demi.
… Edmilson était préféré à Xavi dans le onze titulaire, et tu ne voyais pas où était le problème.
… tu avais confiance en cette nouvelle génération, notamment avec ce jeune milieu prometteur, un certain Andrés Iniesta.
… depuis sa parade décisive face à Thierry Henry d’entrée de match, tu porteras toujours Víctor Valdés dans ton cœur. Et tant pis pour ses atroces boulettes.
… tu en voulais à l’arbitre de la rencontre, qui avait préféré annuler le but de Giuly pour expulser Jens Lehmann après 18 minutes et te donner un simple coup franc. Tocard.
… Robert Pirès était le seul Gunner à partager ton avis.
… tu priais pour voir le Barça revenir, même si tout le monde autour de toi se prenait d’émotion pour « ces 10 morts de faim prêts à ne rien lâcher » .
… ta « grosse soirée avec piscine creusée » était remise en question si le score ne s’inversait pas.
… l’homme du match n’était ni Ronaldinho, ni Samuel Eto’o, ni Deco. C’était Henrik Larsson. Deux passes décisives pour lui.
… ton libérateur ne s’appelle pas Ronaldinho, Samuel Eto’o ou Deco, mais Juliano Belletti. Cette image les mains sur le visage sous la pluie, ça te fait toujours frissonner.
… tu as vite compris pourquoi Manuel Almunia était parti s’exiler en Angleterre, un championnat reconnu pour former des gardiens de qualité.
… tu as aussi compris avant tout le monde que Raymond Domenech était un homme rancunier. Se priver de Giuly pour le Mondial, sérieusement ?
… tu as aimé cette discussion durant la remise des récompenses entre Thierry Henry et Samuel Eto’o. Le Fils préparait le terrain, en bon entrepreneur.
… sans le Barça, Thierry Henry restait pour toujours à Arsenal, une Ligue des champions dans la poche, une finale de Coupe du monde en juillet et peut-être le Ballon d’or en fin d’année.
… avec le Barça, Thierry Henry part deux ans plus tard chez son bourreau du soir, gagne la Ligue des champions aux côtés de Lionel Messi et Samuel Eto’o, puis part conquérir les États-Unis d’Amérique. Réussite professionnelle certes, mais le football romantique vient de prendre un coup.
… Aleksandr Hleb était aussi sur les photos de 2009 à Rome, pour décorer.
Par Antoine Donnarieix