Tu sais que c’est la fin de la saison quand…

– Tu recommences à avoir une vie le week-end. Et la mardi soir. Et le mercredi. Et le jeudi.

– Oui, sauf que le samedi soir, tu te surprends à trembler, un peu. Le manque, putain.

– Tu sais que pendant au moins quinze jours, tu vas avoir droit à des bilans, des top buts, des moments forts, des analyses. Et, le pire de tout, des rediffusions de matches. Que tu vas certainement regarder.

– Tu fais un petit tour sur YouTube pour regarder les meilleurs moments de la saison de ton équipe. Avec la musique de Pirates des Caraïbes, évidemment.

– Tu commences à fouiller sur le Net pour voir les mecs qui ont dessiné le potentiel maillot de la saison prochaine.

– Tu te dis qu’elle est quand même passée sacrément vite, cette saison.

– Tu dis au revoir à certains joueurs. Parce qu’ils vont changer de club. Ou juste parce qu’ils vont prendre leur retraite. Et t’écrases une petite larme, discrètement.

– Pendant les trois prochains mois, tu n’iras plus sur footao.tv, le site qui te dit quel match est diffusé sur quelle chaîne.

– Par contre, pendant les trois prochains mois, tu iras beaucoup sur tuttomercatoweb, footmercato et calciomercato.

– Et d’ailleurs, tu te rends compte que les tableaux « arrivées / départs » t’avaient presque manqué, pendant toute la saison. Et les abréviations folles aussi : « fc » , fin de contrat.

– Tu fais un petit tour sur soccerway pour parfaire ta culture. Ah ? Ludogorets est champion de Bulgarie alors que Hradec Králové est relégué en D2 tchèque ? Sacrées surprises.

– Tu commences à regarder ce que cette saloperie d’année impaire va pouvoir t’offrir. Même un Euro u19 ou un Mondial u20, tu prends.

– Tu fais semblant de t’intéresser à la Copa Libertadores. Bah ouais, elle, au moins, elle se joue jusqu’au 24 juillet. Soit deux semaines avant le début de la Ligue 1 2013/2014. Parfait.

– Tu fais aussi semblant de t’intéresser à Roland-Garros. Alors qu’en vrai, on s’en tape totalement, puisque c’est Nadal qui va gagner.

– Par dépit, tu commences même à t’intéresser au Tour de France. Et là, tu te dis que vraiment, ça va mal.

– Tu dis au revoir à Thomas Thouroude, à Messaoud Benterki, à Hervé Mathoux, à Nathalie Iannetta…

– Tu dis aussi au revoir à Alexandre Ruiz. Et ça, c’est peut-être le seul rayon de soleil de ta fin de saison.

– Tu vas jouer de plus en plus à FIFA.

– Barça, United, Juventus, PSG, Bayern, Porto, Ajax… Tu te dis que, cette saison encore, il n’y a pas franchement eu de surprises, hein.

– Tu fais le tour des joueurs qui arrivent en fin de contrat. Tu sais que t’en retrouveras au moins trois la saison prochaine dans l’effectif des Girondins de Bordeaux.

– beIN Sport et beIN Sport 2 ne servent plus à rien jusqu’à la saison prochaine.

– Tu ne vas plus organiser tes week-ends selon le programme footballistique. « L’anniv de Claire dimanche soir ? Bah, c’est chaud, y’a Lyon-PSG » .
– Tu t’énerves après des mecs sur FIFA en ligne parce qu’ils jouent encore avec des joueurs déjà transférés pour la saison prochaine. « Attends, le gars prend Dortmund et il joue encore avec Götze ? Quel tricheur… »

– Tu te rends comptes que certains joueurs ont totalement disparu cette saison. Oui, par exemple, Robert Acquafresca joue à Levante, et Gaël Kakuta au Vitesse Arnhem.

– Tu ne sais plus sur quoi parier. Du coup, tu fais des paris avec tes potes. Mais c’est tout nul.

– Tu fais des compétitions de statistiques. Quel joueur a le meilleur rapport minutes jouées / buts marqués. Quel joueur a joué le moins cette saison. Quel joueur a pris le plus de cartons jaunes. Quel joueur a eu le plus grand nombre de conquêtes. Bref, t’as deux mois pour tout apprendre.

– Tu t’abonnes au Twitter de Balotelli. Au moins, avec ça, tu es sûr de trouver de l’occupation.

– Tu regardes un peu les clubs promus. Histoire de voir de nouveaux noms de stades où Zlatan et Falcao iront jouer la saison prochaine. Le plus beau étant évidemment Zlatan au Roudourou.

– Tu cherches où ton club de cœur va faire sa préparation estivale. Ah ? En Auvergne ? Bah, ça peut être un bon argument pour emmener madame faire du camping là-bas.

– Mais quand même, tu t’emmerdes assez ferme. Et ça va durer, c’est ça le pire.