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Tu sais que tu as joué au foot dans la rue quand…
Des croûtes sur les genoux, des « qualifs » et surtout des potes. Pour toi, vacances rimaient avec football partout où c'était possible. Toi, ta consécration, ça a été de jouer avec « les grands ». Toi, tu as joué au foot dans la rue.
… tu n’avais pas besoin de portable : ton interphone marchait très bien.
… ta mère t’a plus dit « t’as pris tes clés ? » que « je t’aime » .
… tu as déjà perché une balle dans un arbre.
… tu en as même perché une deuxième en utilisant cette triste technique qui consiste à tirer avec une autre balle dans ta balle déjà perchée. Qui est le con qui l’a inventée, celle-là ?
… tu étais petit et maigre et c’est toi qui devait escalader / qu’on portait pour aller chercher la balle perchée.
… tu étais grand et fin et c’est toi qui allait chercher le ballon avec le bout de ton pied sous cette putain de voiture.
… tu étais gros et cool et c’est toi qui allait au goal.
… tu as joué sur des terrains carrés, ronds, triangulaires, ovales et hexagonaux. Tant que le ballon roule, c’est bon.
… tu n’as jamais été footballeur professionnel, pourtant, pendant les vacances, c’était réveil à 9h, petit-déjeuner, foot jusqu’à 12h, déjeuner, foot jusqu’à la nuit tombée.
… tu n’as jamais été footballeur international, pourtant, quand les grands t’ont proposé de jouer avec eux, tu t’es senti pareil que pour une première convocation.
… d’ailleurs, tu as pris la confiance le jour suivant et tu n’as pas joué.
… tu as connu un « phénomène » qui aurait dû signer à Auxerre alors qu’il n’était même pas licencié d’un club.
… tu as déjà fait un « chacun pour sa peau » .
… d’ailleurs, la peau était généralement écorchée vive par le bitume.
… tu avais des trous au niveau des genoux à tous tes joggings.
… tu es déjà rentré chez toi en pleurant.
… tu as déjà maudit la mère d’un pote qui est venue le chercher en plein match.
… tu as déjà fait un 20 contre 20 sans chasuble.
… personne ne voulait aller au goal alors il était volant. Nul mais volant.
… ton meilleur pied, c’est la semelle.
… tu as déjà fait un 60, un cul rouge, un petit pont massacreur/moulon, un goal à goal et un match suisse.
… d’ailleurs, au suisse, tu soupçonnais toujours le gardien de relancer dans les pieds de son meilleur pote.
… tu as aussi demandé à faire « une qualif » .
… tu as déjà joué avec une brique de jus vide.
… tu as un sens inné de la répartie. De toute façon, c’est ça ou tu n’existais pas.
… tu t’es fait ta première entorse de la cheville en loupant un trottoir.
… « Désolé madame. » Oui, tu as déjà tiré dans une mamie qui portait ses courses.
… tu connais le vieux qui se croit cool et qui voulait à tout prix te montrer qu’il savait faire deux jongles. Ça gênait tout le monde.
… aujourd’hui, tu as trente-cinq balais, mais quand tu vois des gosses jouer dans la rue, tu n’attends qu’une seule chose, même si tu es avec ta meuf : que la balle arrive par miracle vers tes pieds.
… le lavabo devenait noir « crasse » quand tu te lavais les mains en rentrant à la maison.
… tu as connu la voisine sympa qui te renvoyait le ballon même quand tu défonçais ses fleurs.
… tu as connu la voisine chiante qui disait qu’il y avait trop de bruit à 16h de l’après-midi.
… tu as déjà sprinté comme un dingue après le ballon qui courait vers la route, mais c’était trop tard : il a fini écrasé.
… tu as déjà sprinté comme un dingue après le ballon qui courait vers la route et tu l’as empêché d’y aller en talonnade.
… c’est le soleil qui décidait de l’heure à laquelle tu rentrais.
… tu faisais tes devoirs uniquement le dimanche soir. Très tard. (Quand tu les faisais).
… tu as déjà fait des buts avec deux pulls.
… tu t’es déjà fait engueuler par ton père parce que tu as oublié l’un de ces pulls.
… tu as déjà retrouvé ce pull plein de feuilles mortes le lendemain.
… tu as déjà dit « Trop haut, y a pas but » .
… tu avais un pote nul, un pote campeur, un pote tricoteur, un pote bon, un pote « en club » . Tu avais beaucoup de potes, quoi.
… ça te manque. Beaucoup.
Par Swann Borsellino