- Turquie
- Süper Lig
- 5e journée
- Galatasaray/Fenerbahçe
Tu sais que tu aimes le football turc quand…
Les stades en fusion, rougis par les fumigènes et pleins de supporters qui hurlent à gorge déployée, c'est un truc qui te parle. Toi, tu aimes les frissons, la ferveur et tu es guidé par ta mauvaise foi. Toi, tu as trouvé babouche à ton pied sur les rives du Bosphore et au-delà. Toi, tu aimes le football turc.
… tu as toujours préféré Titi à Gros Minet.
… ta barre de céréales préférée, c’est « Lion »
… tu t’habilles en « Aigle » .
… tu aimes les Haribo. Notamment les crocodiles.
Bursaspor (Turkey) new stadium will have the format of a crocodile…!!! pic.twitter.com/rA034k0UTX
— Carlos De Sousa (@cdssoccer) 16 Avril 2014
… tu n’aimes pas payer trop d’impôts.
… tu n’aimes pas les Suisses.
… tu es déjà entré dans un Döner Kebap pour prendre un sandwich à emporter. Finalement, tu as pris une assiette sur place pour pouvoir mater la rencontre en cours.
… tu sais compter jusqu’à trois : bir, iki, üç
… tu sais faire un compte à rebours.
… tu aimes les has been. Les joueurs, comme les entraîneurs.
… le nombre « 61 » t’excite plus que le « 69 » .
… tu t’es déjà baigné dans la mer Noire. La mer Noire ? La mer Noire. … tu aimes le patinage artistique.
Ilhan Mansiz kiedyś: https://t.co/YxBS9JSFa4 | Ilhan Mansiz teraz (via @arek_zbrog) : pic.twitter.com/9GFBZFh8oU
— Filip Kóniczuk (@filipkoniczuk) 10 Octobre 2014
… tu aimes entendre les médias français sortir le classique : « Qu’il est dur de jouer en Turquie » . Même si la plupart du temps, les clubs turcs ne passent pas les barrages des compétitions continentales.
… tu te vantes encore de la Coupe de l’UEFA de Galatasaray en 2000…
… même si tes rivaux de toujours considèrent que le trophée le plus important qui ait été jamais remporté par un club turc est la Coupe Harrington.
… tu considères que le joueur le plus sous-coté de la planète, c’était Alex de Souza.
… bon, y a aussi l’artiste Gheorghe Hagi.
… sans oublier le grand, le sublime Pascal Nouma.
… tu détestes ton président encore plus que celui de tes rivaux.
… tu n’as aucun problème à changer d’identité : Dündar Siz, Mehmet Aurélio, Mert Nobre, Gökçek Vederson…
… tu détestes qu’on te parle des « 4 grands de Turquie » alors que pour toi, il n’y en a qu’un.
… tu attends depuis des années qu’un club batte le « record » du Beşiktaş. Un 8-0 encaissé en Ligue des champions. Bon, ça risque de prendre un peu de temps.
… peu importe quel club tu supportes, tu dis toujours que tes supporters ont « battu le record mondial de décibels dans un stade » .
… peu importe si c’est Diyarbakirspor ou le Real Madrid, quand tu joues à domicile, ton équipe doit mettre une fessée. Du coup, tu es souvent déçu à la fin.
… tu flippes quand ton équipe se déplace à Eskisehir ou Bursa, mais t’es en confiance quand tu vas à Old Trafford ou Bernabéu. Paraît-il que les clubs turcs « jouent mieux contre les gros » .
… dès que Galatasaray est en crise, tu sais que le téléphone de Fatih Terim va bientôt sonner.
… dès que Beşiktaş est en crise, tu sais que la rumeur Lucescu va encore et encore revenir.
… dès que Fenerbahçe est en crise… Ah bah non : Fenerbahçe est TOUJOURS en crise.
… même quand t’es aux portes des demi-finales de LDC ou bien que tu finis champion, tu changes de coach.
… tu rigoles quand on te parle du « Fergie time » . Toi, tu as fait vivre l’enfer aux Red Devils. Dès l’aéroport.
… tu sais que le meilleur attaquant du championnat, c’est pas Demba Ba, Burak Yılmaz, Cardozo ou Moussa Sow. Le meilleur, c’est Theofanis Gekas. Un Grec.
… tu vois que même les Uruguayens, pourtant pas les derniers quand il s’agit de titiller une cheville, trouvent qu’il y a trop d’engagement dans ton championnat.
… tu sais faire la différence entre les frères Altıntop.
… tu connais au moins 20 clubs dont le nom se finit par « -spor » .
… tu n’hésites pas à faire preuve de galanterie : bagarre dans un stade et hop ! Les femmes et les enfants visitent ton enceinte préférée pour pas un rond (ou presque).
… tu détestes la sélection nationale parce qu’ils prennent que « les joueurs pistonnés des trois clubs d’Istanbul » .
… mais tu dois être la seule personne à 400km à la ronde à avoir kiffé la Coupe du monde 2002.
… tu te vantes des résultats de la branche volleyball féminine quand ton équipe de foot va mal.
… tu aimes l’expression « la crise de la quarantaine » .
… tu apprends à chaque fois de nouvelles insultes quand tu regardes un match dans un café.
… tu connais parfaitement tous les dirigeants de ton club. Mais par contre, tu ne peux citer aucun joueur de l’équipe réserve.
… tu ne laisses personne salir le nom de ton club. Que ce soit en football, ou dans une autre discipline.
… tu as beau te creuser la tête, tu ne sais pas quoi penser d’un mec comme Emre Aşık, qui a joué pour les trois grands clubs du pays.
… ton Tim Wiese national, c’est Alpay Özalan.
… tu es fier de tes stades et de tes ambiances, même si sur le terrain ça ne suit pas toujours. Mais tu t’en fous : on ne juge pas sa famille. En tout cas, pas devant les autres.
Par Ali Farhat, avec Ceyhun Kaplan