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Troyes : la défaite par le jeu

Par Arnaud Clément
Troyes : la défaite par le jeu

Malgré un fonds de jeu loin d'être dégueulasse et des intentions non-négligeables pour un promu passé du National à la L1 en trois saisons, l'équipe emmenée par Jean-Marc Furlan a déjà une fesse dans la charrette. Et ce, au moins pour trois raisons.

« On ne peut pas espérer se maintenir. » Plus optimiste que le président troyen Daniel Masoni après la cruelle défaite contre le Stade rennais (2-3), tu meurs. Ces paroles prononcées en conférence de presse sonnent en tout cas comme un désaveu on ne peut plus violent. Et pourtant, comment blâmer un club qui, avec si peu de moyens et un bon centre de formation – le septième de France – qui fournit comme il le peut le squad de Jean-Marc Furlan, arrive à autant bouger ses adversaires. Si Troyes est un promu, on pourrait s’y méprendre dans les intentions tant les Aubois arrivent à décontenancer leurs adversaires balle au pied.

Il suffit pour cela de se pencher sur la feuille de stat’ de la correction subie à Paris (0-4). Si Zlatan est passé par là pour rosser la bande à Yohan Thuram-Ullien à lui tout seul, le PSG a pourtant moins centré que son adversaire (27 contre 25), moins possédé le ballon (51%-49%) et surtout envoyé moitié moins de frappes (15 contre 8). Il y a comme un problème dans l’équation non ? « C’est sévère, oui et non. On a des qualités, on s’efforce de jouer notre football, mais il nous manque quelque chose, contre ce genre d’équipe surtout, qui est l’efficacité dans les deux zones de vérité. Pendant une heure, on fait jeu égal, voire on est supérieurs ailleurs. Mais dans les zones de vérité, on est nul » , reconnaissait d’ailleurs un Jean-Marc Furlan lucide pour le coup.

Le César de la défense calamiteuse est attribué à…

Un problème dans les zones de vérité, voilà la première raison qui condamne l’ESTAC à cinq mois de l’épilogue. La vérité est criante offensivement, où le problème oscille entre manque de justesse et de baraka. Quand bien même la jeune promesse Corentin Jean semble s’affirmer comme un joueur en devenir – « Ce qu’il fait à 17 ans n’est pas commun, et croyez-moi, j’en ai vu des joueurs ! » , avouait même récemment son coach – force est de constater que Troyes est à chier dans ce domaine. Symbole de ce manque de soldats à l’esprit « born to kill » devant ? Douze des seize buts inscrits en championnat jusqu’à présent par Troyes l’ont été par des milieux de terrain, Benjamin Nivet trônant même au rang de meilleur buteur avec cinq filoches.

Derrière, les Troyens ont obtenu avant même l’examen de fin d’année leur master professionnel passoire spécialité but casquette. Du CSC de Rincon dans un match archi-dominé en ouverture de championnat contre VAFC (0-1) en passant par la frappe déviée – toujours par Rincon – contre Montpellier (1-1) ou encore, palme des palmes, le dégagement contré sur le talon de Rivière finissant petit filet opposé, Mathieu Saunier et le back-four ont montré qu’ils avaient plus d’un tour dans leur sac. Pas pour rien qu’ils se classent juste derrière les portes de saloon bastiaises au rang des lignes arrières les plus perméables. Et Benjamin Nivet de parfaitement cibler le problème mercredi dans L’Est Éclair, le journal local : « Il faut déjà qu’on arrête de prendre autant de buts. La seule fois où on n’a pas encaissé de but, on a gagné (1-0 contre Marseille). »

La montée : un cadeau empoisonné ?

Le deuxième argument justifiant cette hypothèse découle du précédent. Devant autant de carences et d’inexpérience, pourquoi avoir accepté de grimper en L1 ? Cette question précise, Daniel Masoni se l’est posée et l’a retournée dans tous les sens. « Lorsque nous avons accepté cette montée qui était une opportunité, nous savions que ça allait être compliqué. Il y a trois ans, nous étions en National. L’année suivante, nous avons sauvé notre peau de justesse en Ligue 2 et évité la catastrophe. L’année encore suivante, on accède. Tout est allé très vite. À l’intersaison, nous avions deux options : soit investir trois ou quatre millions d’euros sans aucune garantie de maintien et en risquant gros en cas de descente, soit partir avec un budget équilibré sachant que tout serait alors beaucoup plus difficile. C’est un choix que j’assume » , posait-il clairement dans L’Est Éclair ce jeudi, comme pour justifier la rechute à venir.

Troyes a donc choisi de faire confiance à ses jeunes ou à ses vieilles gloires qui ont longtemps écumé la L2, bien loin des exigences requises une fois dans le grand bain. Pour caractériser la jeunesse de son effectif, Jean-Marc Furlan avait trouvé une formule pleine de sens après le voyage au Parc : « Ils ne connaissent pas le vrai métier. » Comment le contredire si on regarde le vécu de ses ouailles au plus haut niveau hexagonal ? Alors que Nancy, accessoirement englué dans le même bourbier, présente un effectif qui affiche un vécu de 1629 journées de Ligue 1 aujourd’hui, l’ESTAC en propose, lui, 987, avec presque vingt joueurs affichant moins de 20 parties au compteur.

N’est pas Ajaccio qui veut

Enfin, la dernière raison de désespérer est à chercher dans les annales de la L1. Regardez de près les classements à pareille époque des dix dernières saisons et vous verrez à quel point les bleus-bites se sont mis dans de beaux draps. Un seul précédent fait état d’un sauvetage de l’extrême, celui d’Ajaccio l’an dernier, qui comptabilisait le même nombre de points et les mêmes problèmes offensifs et défensifs, avant de trouver la solution. Pour rappel, l’ACA avait pris 26 points lors de la phase retour et signé quelques jolis coups. Les points du nul acquis contre Bordeaux, Saint-Étienne ou Lyon et ceux des victoires contre Marseille ou Rennes avaient alors pesé lourd dans le décompte final.

Mais pour le reste, aucun des cinq précédents ayant un nombre de points égal ou inférieur à pareille époque n’a accompli sa mission divine. S’il fait beaucoup moins pâle figure que ses glorieux aînés dans le jeu, Troyes est aujourd’hui dans la même galère qu’Arles-Avignon en 2010-2011 (6 pts en 15 j.), Grenoble en 2009-2010 (3 pts), Strasbourg en 2005-2006 (7 pts) ou encore Metz en 2007-2008 (7 pts) et 2005-2006 (8 pts). Pire, il y a de quoi être inquiet en regardant les marques de Caen, Dijon et Auxerre l’an passé. Tous trois tombés plus bas que terre, ils comptabilisaient respectivement 19, 17 et 15 unités après quinze journées de championnat. Reste à espérer que le maintien ne se joue pas à 46 points comme en mai 2011, circonstance qui avait été fatale à Monaco. Auquel cas il faudrait que l’ESTAC adopte alors la posture de l’engagé Baleine dans Full Metal Jacket, à savoir passer du statut de troufion pathétique à celui de machine de guerre maléfique en un rien de temps.

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Par Arnaud Clément

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