- Culture Foot
- Musique
Triptik : « Les footballeurs ont un rapport très étrange à leur coiffure »
Triptik revient. Le groupe (Black’Boul, Dabaaz & Drixxxé), dont le dernier album TR-303 restera l’un des grands souvenirs hip-hop de la décennie 2000, rechausse le micro et les platines (avec le punkissisme Dj Pone) pour le plus grand bonheur de ses fans trentenaires, voire plus si affinités. Et ils ont deux ou trois choses à balancer sur le foot, et c’est Drixxxé qui nous assène la réplique.
La reformation, c’était pour éclipser le mercato du PSG ?Nan, c’était pour éviter que Gourcuff se tape trop l’affiche. On a fait diversion, du coup personne n’a trop parlé de son séjour éclair dans le groupe des 22.
Si le Qatar propose de financer un featuring de Jay-Z, vous prenez ?Non, parce que si les Qataris mettent leur nez dans nos affaires, ils vont vouloir changer les membres du groupe tous les 6 mois. C’est hors de question.
Le rap comme le foot, c’était cool dans les années 80, hardcore dans les années 90, n’importe quoi en 2000?C’est bien résumé, sauf que je vois mal Ginola revenir en équipe de France, alors que dans le rap, les anciens des années 90 peuvent revenir!
La mort de Thierry Roland vous donne-t-elle envie de rendre hommage à un punch-liner ?
Il n’y a rien qui ressemble plus à un Coréen qu’un autre Coréen, surtout habillé en footballeur. » Du grand art. Sérieusement depuis que je suis gosse, je l’entendais commenter les matchs, il faisait vraiment partie du décor. « Ils ne passeront pas leurs vacances ensemble » , « Il a avalé la trompette » , etc. Des classiques!
Vous avez écrit un des seuls raps potables sur Paris, c’est pour quand le hip-hop de qualité sur le foot ?Tu as oublié le duo Boli/Waddle ?
Le pire maillot de foot à porter sur scène, et interdiction de citer le Portugal ?Celui d’Évian est assez particulier. Celui de l’OM version orange est aussi très spécial.
Quand on a débuté en 1998, on n’a pas tendance chercher le consensuel à la Zidane ?Oui, on adore Zazie.
Le meilleur souvenir foot ? Sur le terrain ? Dans une tribune ?Devant le télé, ouais ! C’est pas hyper original, mais en ce qui me concerne, ce sont les quarts, demies et finale de la Coupe du monde 98. La finale de l’Euro 2000 aussi, surtout la fin ! Et le France-Brésil de la Coupe du monde 86 au Mexique, je m’en rappelle encore, un des plus beaux matchs que j’aie vus. Avec un Joël Bats héroïque. Sinon, dans une tribune, je suis allé voir PSG-Bordeaux, il n’y a pas longtemps. Hyper chiant.
Un stade pour fêter vos trente ans de carrière ?Le stade Louis II. Je nous donne 6 mois pour devenir monégasques. Miami, c’est has been.
Pour ce qui est des quotas, vous vous débrouillez comment ?Eh bien, nous avons été obligés de recruter Blackboul. On a organisé des auditions dans toute la France. Je me souviens que sa lettre de motivation nous avait émus aux larmes. Nous cherchons, à présent, une femme naine chinoise de confession musulmane.
Quand on a écrit Bouge tes cheveux, on se sent pas un peu coupable devant Ménez ?
Je ne comprends pas pourquoi les footballeurs se sentent obligés de faire n’importe quoi avec leurs cheveux. Et ça fait longtemps que ça dure, en plus ! Déjà, quand j’étais gosse, dans mes albums Panini, c’était un festival. Les footballeurs ont un rapport très étrange à leur coiffure.
Propos recueillis par Nicolas Kssis-Martov