- Espagne
- Liga
- Barcelone
Trezeguet peut-il être le nouveau Larsson du Barça ?
Non content de son attaque virevoltante, Tata Martino veut du neuf. Et dans sa short-list d’attaquants de pointe, un nom ne laisse personne indifférent : David Trezeguet. Aujourd’hui en Argentine, Trezegoal a le profil recherché. Alors, David au Barça, bonne blague ou réelle option ?
Douze matchs officiels joués, dix victoires dans la musette, deux nuls pour un trophée, 28 buts en huit journées de championnat, cinq en deux de Ligue des champions… Le Barça de Tata Martinoc carbure plutôt bien. Car, outre l’appétit gargantuesque et toujours intact de Messi, l’intégration express de Neymar, la régularité de Pedro et la renaissance d’Alexis Sánchez offrent une multitude d’options offensives. Le système de rotation instauré permet, lui, de faire souffler des cadres le temps de 90 minutes. En résumé, des débuts réussis. Ce qui n’empêche pas Gerardo Martino de vouloir ajouter une corde à son arc. Sans numéro neuf de métier, le technicien argentin souhaiterait en recruter un dès ce mercato hivernal. Une short list de quatre noms serait déjà entre les mains d’Andoni Zubizarreta, directeur sportif de son état. Coincé entre Roque Santa Cruz, Nelson Valdez et Miroslav Klose apparaît le nom de David Trezeguet. Ce bon roi David, aujourd’hui attaquant des Newell’s Old Boys, pourrait disposer du profil espéré. Et ses 35 printemps sont loin d’être un inconvénient.
Larsson : « Selon moi, il y a deux options »
Pour accréditer cette thèse, un coup d’œil à l’effectif du Barça suffit. Sans attaquant de pointe de métier depuis le départ estival de David Villa, les variantes offensives sont réduites. Sous Tito Vilanova, la donne avait une importance minime, Messi jouant l’intégralité des matchs dans l’axe. Mais Tata est arrivé. Adepte d’un plus grand turn-over et d’un jeu plus direct, l’Argentin a redistribué quelques cartes. Le tiki-taka ne s’en porte pas plus mal et l’épouvantail catalan effraie de nouveau. Histoire de s’offrir d’avantage d’options offensives, l’ancien sélectionneur du Paraguay a émis le souhait de recruter dès cet hiver. Contrairement à l’idée reçue, pas de défenseur central sur la liste de Tata. Confiant sur le retour de Puyol et l’éclosion de Bartra, il souhaite une pointe, une vraie. À l’instar d’un Henrik Larsson entre 2004 et 2006, le profil recherché est celui d’un vieux briscard, habitué aux joutes internationales.
Interrogé par le Mundo Deportivo, le Suédois ne voit « que deux options » : « Soit un jeune en pleine progression, qui a envie d’apprendre et prêt à accepter un rôle moins protagoniste ; soit un vétéran du circuit, comme ce fut mon cas, qui accepte des conditions précaires. » Comme David Trezeguet par exemple. Car le Barça n’a pas les moyens financiers de s’offrir un espoir au talent suffisant pour faire l’affaire. Ni la patience nécessaire pour le voir s’épanouir avec un temps de jeu réduit à peau de chagrin. Reste alors la piste du vieux briscard. À ce petit jeu, on imagine mal la Lazio se séparer de Mirsolav Klose, le Celtic dire adieu à son Grec Samarás ou Bernd Schuster remplacer Roque Santa Cruz. Nelson Valdez, aujourd’hui exilé à l’Al-Jazira Club, a un profil moins excitant. Mais a l’avantage de très bien connaître Tata Martino qui l’a dirigé pendant quatre ans avec la sélection paraguayenne. Moins tueur qu’un Trezegoal, personne ne l’image pourtant dans ce rôle de « super-sub » à la catalane.
Barcelone, le serpent de mer de David
Pour en revenir au cas Trezeguet, un hypothétique départ vers Barcelone permettrait de couper la queue d’un serpent de mer qui l’envoie depuis 2003 chez les Blaugrana. Alors à la Juventus, le Français était dragué par le board du Barça. Finalement, l’intéressé n’avait pas bougé du Piémont. Après une saison à Alicante (2010-2011), le roi David est retourné au pays. En Argentine, il a régalé pendant un an River Plate avant d’atterrir en juillet dernier au Newell’s Old Boys. Tiens tiens… Une arrivée au Barça, financièrement tout à fait plausible, permettrait à David de travailler sous les ordres de Tata Martino. À titre individuel, David Trezeguet n’a plus rien à prouver. Ou plus grand-chose. Si ce n’est de remporter une Ligue des champions qui se refuse à lui (et ce tir au but raté en 2003 face au Milan AC). À 35 ans, l’homme aux 299 buts en carrière attend de relever un dernier défi. Aussi inattendu que prometteur peut-être.
Par Robin Delorme, à Madrid