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Tresse, but éclair et lacet défait : Zlatan Ibrahimović est de retour
Zlatan Ibrahimović faisait ce dimanche son grand retour, après quatre mois d'absence. Il n'a pas tardé à briller. Six minutes après son entrée en jeu, le Z a marqué. Et tout ça avec un lacet défait. Les prémices d'une saison triomphale ?
Il ne pouvait pas manquer le rendez-vous. La veille, Cristiano Ronaldo avait planté un doublé pour son retour à Old Trafford. Il se devait de faire aussi bien. Alors, Zlatan a fait ce qu’il sait faire de mieux : du Zlatan. De retour sur le banc après 125 jours d’indisponibilité, à la suite d’une blessure subie contre la Juve le 19 mai dernier, le Z a patiemment attendu son heure. Face à la Lazio, ses coéquipiers étaient largement en train de faire le job, avec ce score de 1-0 à la pause. À l’heure de jeu, le grand moment arrive. Stefano Pioli le fait entrer à la place du buteur du jour, Rafael Leão. Avec un look de tueur à gages qui n’est pas sans rappeler Tao Pai Pai dans Dragonball (les cheveux tirés en arrière + la natte), il débarque sur la pelouse sous l’ovation de San Siro. Quelques secondes plus tard, il se créé déjà une première occasion. Et six minutes après son entrée, le moment-clef. Ibra est tranquillement en train de refaire ses lacets dans la moitié de terrain adverse, quand il voit qu’Ante Rebić est lancé sur le côté gauche. Tant pis pour le lacet, il file vers le but avec la fougue d’un gamin de 18 ans. Un appel dans le dos du défenseur plus tard, le voilà qui dépose le ballon au fond des filets. Avec son lacet défait, évidemment.
Opéré en juin, buteur en septembre
Faut-il encore balancer des chiffres ? Zlatan Ibrahimović aura 40 ans dans vingt jours. Face à la Lazio, il a inscrit son 565e but en carrière, club et équipe nationale confondus. En Serie A, il en est à 148. Des joueurs encore en activité, seuls Ciro Immobile (159) et Fabio Quagliarella (177) en ont marqué plus. Et depuis son retour à Milan en janvier 2020, malgré les nombreux pépins physiques, il tourne à une moyenne de 0,7 but par match. Encore ? Zlatan a donc marqué ce dimanche 12 septembre 2021, soit très exactement 21 ans, 10 mois et 13 jours après son tout premier but officiel, inscrit en championnat suédois avec Malmö, face au Västra Frölunda, le 30 octobre 1999. Rafael Leão avait 5 mois, Saelemaekers 4, Brahim Diaz 3, et Sandro Tonali n’était même pas né. Des chiffres qui en disent long sur la longévité au très haut niveau du bonhomme, que tant avaient donné pour fini lors de son départ au LA Galaxy en 2018.
L’exploit est d’autant plus éclatant que sa dernière blessure, survenue au genou en mai, laissait présager le pire. Se remettre d’une blessure au genou à 20 ans, c’est difficile, mais le corps le permet. À 40 ans, sur un corps déjà abîmé par 22 années de carrière sans se ménager, c’est déjà beaucoup plus compliqué. Après avoir, dans un premier temps, tenté de se soigner avec une thérapie conservatrice (une thérapie avec des médicaments ou une thérapie par le mouvement, qui aide à soulager les symptômes sans avoir recours à la chirurgie), le Z avait finalement décidé de passer sous le bistouri. Ainsi, le 18 juin, il était opéré avec succès à Rome (une arthroscopie) par les chirurgiens Volker Musahl et Fabrizio Margheritini. Dimanche soir, après son retour couronné d’un but, le roi a publié sur Instagram une photo de son genou prise le lendemain de l’opération. Et clairement, vu la gueule du genou, c’est quasiment un miracle de le revoir sur un terrain moins de trois mois plus tard.
Le retour en Ligue des champions
Au vu de la manière dont elle a commencé, la saison 2021-2022 pourrait véritablement être excitante pour Zlatan et son Milan. Le dernier Scudetto remporté par les Rossoneri date de 2011, il y a dix ans. L’attaquant s’appelait déjà, à l’époque, Zlatan Ibrahimović. Il était le leader incontesté de l’équipe coachée par Max Allegri, et l’idée de ramener le titre à Milan, rêve milanista, est évidemment un challenge à la hauteur du bonhomme. Et forcément, depuis hier, les éloges pleuvent. « Je connais bien Ibra, c’est son mental qui le rend encore aussi compétitif, l’ambition de vouloir être encore déterminant, a assuré Andriy Shevchenko, l’ancien bomber du Milan, à la Gazzetta dello Sport. Et il pourra être décisif, non pas pendant 60 matchs, mais ceux où il sera là, oui. Et il sera également important dans le vestiaire : c’est un meneur d’hommes, il sait comment guider les jeunes. » Propos corroborés par Fabrizio Ravanelli : « C’est un leader de vestiaire qui sait motiver tout le monde, son arrivée coïncide avec le retour en grâce du Milan. Il donne un apport fondamental à l’équipe, il est trop important pour ses coéquipiers, et sur le terrain, il est en mesure de faire bouger les équilibres. »
Autre challenge, et non des moindres : le retour de l’AC Milan en Ligue des champions, ce mercredi face à Liverpool. Le septuple vainqueur de la C1 n’a plus participé à la compétition reine depuis la saison 2013-2014. Zlatan, lui, a joué son dernier match de Ligue des champions le 22 novembre 2017, une sombre défaite de United sur la pelouse de Bâle, en phase de poules. Cette fameuse coupe aux grandes oreilles qui le fuit depuis le début de sa carrière, alors qu’il pointe tout de même à la neuvième place du classement des meilleurs buteurs de l’exercice avec 48 réalisations, soit une de moins que Di Stéfano et deux de moins que Thierry Henry. De quoi lui donner envie de se retrousser les manches. Et surtout de bien serrer ses lacets.
Par Éric Maggiori