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Trashorras : « Malgré mes 35 ans, la passion des gens me motive toujours »
Le Rayo Vallecano est encore impliqué dans la lutte pour le maintien. Le capitaine Roberto Trashorras, avec l’expérience de ses 35 ans, aborde avec nous cette fin de saison, avant un déplacement à Anoeta pour aller défier la Real Sociedad.
Ça a été comment de voir tes coéquipiers jouer sans toi, leur capitaine, face à une grande équipe comme l’Atlético ?Pfff, franchement, ça a été très dur ! J’ai vu que je ne pouvais pas aider mes coéquipiers en tant que capitaine et meneur de jeu, mais j’ai souffert aussi, car on est dans une situation très compliquée et il y avait beaucoup d’enjeu au Calderón. J’ai commencé à imaginer plein de situations potentielles différentes avec moi sur la pelouse, et surtout je suis resté un peu dégoûté par la défaite, car l’Atlético n’avait vraiment pas fait trop d’efforts pour gagner…
Au fait, cette saison, tu n’as raté que deux matchs, et le deuxième, c’était celui du Calderón pour avoir reçu un carton jaune contre le Real Madrid la semaine précédente…Ce match a été très difficile aussi, et je n’ai pas hésité à prendre un carton jaune quand il le fallait, car je savais qu’a priori, le match face à l’Atlético était plus dur que ceux contre la Real Sociedad et Levante. J’ai préféré arriver « propre » aux deux dernières journées et maintenant, je suis prêt pour lutter avec mon équipe.
J’imagine que ce match face au Real Madrid a été un grand regret pour toi…En effet ! On menait 2-0 et on n’a pas été capables de garder l’avantage. Mais j’ai aussi des regrets pour les matchs nuls à Gijón en février et à Málaga il y a deux semaines. Mais maintenant, il faut regarder en avant et donc au match de dimanche à San Sebastián.
C’est un match de vie ou de mort ?Non, je n’aime pas dire cela. Évidemment, il s’agit d’un match très important pour nous, mais cela ne reste que du foot, quoi ! Il y a plein de choses plus importantes que le foot, mais si on parle du Rayo, c’est clair que ce match est vital pour ne pas descendre, car si on gagne, on continuera à avoir notre destin entre nos mains…
Comment le Rayo peut-il gagner à Anoeta ?Avec beaucoup de tranquillité et de calme. Je suis certain que si on joue bien, comme on sait faire et on reste calmes, on peut remporter les trois points. C’est vrai que la Real Sociedad est une équipe très difficile à percer, car ils ont une bonne organisation défensive, mais notre idée de jouer l’attaque est la seule manière qu’on connaît pour gagner.
Rien à voir avec le jeu moins spectaculaire de l’Atlético de Madrid, l’équipe à la mode aujourd’hui…Personnellement, je respecte tous les types de football. Je vois que des équipes comme l’Atlético de Madrid et la Real Sociedad sont capables de gagner sans vraiment créer beaucoup de jeu, mais nous, on ne sait pas le faire. Le Rayo est fait pour bien jouer au foot et on va continuer avec notre philosophie de jeu.
Tu as de bons souvenirs d’Anoeta ?Oui, bien sûr. On a gagné là-bas la saison passée avec un but de Manucho et on avait gagné aussi il y a deux ans. C’est un grand stade avec une belle ambiance et une belle pelouse.
Une pelouse courte et mouillée pour bien faire bouger le ballon, comme Pep Guardiola aime bien ?Oui, c’est ça. C’est évident qu’une bonne pelouse favorise le jeu de ceux qui préfèrent la possession du ballon, mais je crois qu’il ne faut pas utiliser le mauvais état de la pelouse comme excuse après une défaite.
Le Rayo dépend de lui-même pour rester en Liga. Tu crois qu’il ne faut pas regarder ailleurs en espérant des faveurs d’autres équipes ?Pas du tout. Comme j’ai dit avant, on a l’avantage d’avoir notre destin entre nos mains et on doit compter sur nous-mêmes pour arriver à notre objectif, car avec 6 points sur les deux prochains matchs, on arriverait à 41 points, un total suffisant pour ne pas descendre. Notre travail, c’est de gagner à Anoeta et d’arriver à la dernière journée avec trois points de plus, c’est fondamental.
Il y a quatre ans, lors de la dernière journée, vous avez obtenu un maintien historique à Vallecas contre Grenade, avec un but de Tamudo à la toute fin du match…Cela fut une émotion énorme, car on était passés de la tristesse à la joie en une seule seconde. Je me rappelle qu’avant le but de Tamudo, les supporters étaient désespérés et en train de pleurer, je le voyais de près. Et après, soudain, la gloire. Pour moi, ce jour fut l’un des plus émouvants de toute ma vie de footballeur.
À 35 ans, tu trouves où la motivation pour lutter et éviter la chute du Rayo en Segunda encore une fois ? Dans les gens, dans les personnes qui font du Rayo la merveilleuse réalité qu’elle est. Je suis très motivé par la passion que les supporters du quartier me transmettent constamment, mais évidemment, je dois rester calme et je ne peux pas montrer la même impatience et la même nervosité qu’eux !
Dans ce cas, quel est le rôle de ta famille, avant un final de saison aussi compliqué ?Mes deux filles sont encore trop petites pour se rendre compte de ce qui est en train de se passer. En revanche, je sais que ma femme souffre à l’intérieur, mais après, elle me donne de la tranquillité et me soutient tout le temps, jour après jour.
Comment prépares-tu cette fin de saison aussi intense ?Comme une personne normale. Je respecte ma routine, je vais même jouer au tennis avec des potes pour me relaxer au maximum et rester tranquille. Je suis le capitaine et je dois démontrer que je suis calme et prêt à la bataille comme toujours.
Qu’est-ce qu’on ressent en arrivant à ce point de la saison avec un fort risque de descendre alors que, la saison passée, le Rayo a terminé onzième, à 6 points seulement de la Ligue Europa ?Cette saison a été dure et fatigante, pas seulement physiquement, mais aussi mentalement. En plus, on a eu plein de blessures musculaires et 6/7 blessures graves dans notre équipe. Mais maintenant, on est prêts à tout pour faire plaisir à nos supporters et réussir à obtenir ce que l’on veut. Il ne faut pas regarder en arrière et penser au passé. Ce qui importe maintenant, c’est le présent et le futur immédiat, c’est-à-dire les deux matchs qui nous attendent.
Dans cette édition de la Liga, tu es en vingt-deuxième place en ce qui concerne les minutes jouées parmi tous les joueurs (2938). Et aucun de ceux qui te précèdent, sauf Gorka Iraizoz qui est gardien de but, n’est plus âgé que toi. Pas mal pour un mec de 35 ans…(Rires) Je ne le savais même pas ! Franchement, je me sens bien physiquement et je suis prêt à tout donner pour le Rayo. En plus, je crois que pour survivre dans des moments difficiles comme celui-là, il faut utiliser plutôt la tête que le corps…
Propos recueillis par Antonio Moschella