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Trapp-Di María : on va enfin savoir
Recrutés cet été pour faire franchir un « cap en Ligue des champions » au PSG, Ángel Di María et Kevin Trapp seront surtout jugés sur leur match de ce mercredi soir. Pour l’Allemand, le point d’interrogation est plus prononcé que pour l’Argentin. Mais en football, tout va très vite. Surtout au PSG.
Ángel Di María, le facteur X
Pour gagner une Ligue des champions, ou au moins y faire bonne figure, il faut des clutch players. Des joueurs capables dans les moments chauds, décisifs, vitaux, de sortir le geste qui fera basculer une rencontre. Ángel Di María est de cette race, lui le MVP de la finale 2014. Lui qui, sur une accélération dévastatrice, avait permis à Gareth Bale de signer le but du 2-1 pour le Real Madrid. En balançant 63 millions d’euros sur le marché des transferts l’été dernier, le PSG a investi sur un garçon susceptible de faire chavirer un match. En Ligue 1, pas de souci, Di María est dans le tempo avec 9 buts et déjà 10 passes décisives pour sa première saison. Mais ce n’est pas sur la scène nationale que l’on va juger l’intérêt de l’investissement. C’est sur la scène européenne. Là où l’Argentin doit faire la différence. Pour l’instant, le garçon est dans le rythme : 7 matchs, 3 buts et 2 passes décisives, dont celle pour Edinson Cavani lors du match aller. L’homme aux 53 matchs de C1 (11 buts) sait qu’il est attendu, ce mercredi soir, à Stamford Bridge.
Blessé musculairement contre Reims, Laurent Blanc n’a pris aucun risque avec son numéro 11. Avant Montpellier, il a même avoué que son joueur « pétait le feu » . On l’a vu durant cette première période où le gaucher était partout. Parfois trop altruiste, mais constamment en mouvement. El Fideo est surtout venu au PSG pour flamber dans cette compétition qu’il a déjà gagnée. Avant le match aller, il avait même confié à L’Équipe que gagner cette coupe était « une obsession. De par notre qualité de jeu, la renommée des joueurs qu’il y a dans l’équipe, je pense qu’on a tout pour atteindre cette fameuse finale » . Face aux Blues, le gaucher sera attendu, scruté, observé. À l’aller, il avait mis une mi-temps avant de se mettre en route. Pour le seul joueur offensif parisien à avoir déjà disputé une demi-finale de Ligue des champions, le match contre Chelsea est donc un révélateur. Et pour le PSG, c’est une manière de voir si l’investissement humain et financier valait le coup. Après tout, cela faisait trois ans que QSI courait après Di María. Maintenant que l’union est officielle, il faut des résultats.
Kevin Trapp, du rire aux larmes
Nous sommes le 9 mars 2016, et personne n’est capable d’affirmer si Kevin Trapp est un bon gardien de but. Enfin si, il l’est, mais est-il fiable en toutes circonstances dans une équipe qui vise le dernier carré européenn ? Bonne question. Depuis le début de saison, l’Allemand collectionne les conneries : Bordeaux, Bastia, Reims, Angers, Troyes. Sans parler de sa sortie aux fraises contre le Real Madrid à Bernabéu qui a valu au PSG la première place du groupe en Ligue des champions, ou quelque chose comme ça. Membre de la fameuse école allemande, Trapp n’éblouit plus personne avec son fameux jeu au pied. Contre Montpellier, on l’a surtout vu faire des passes aux Héraultais. Mais au-delà de ça, le bonhomme a sorti des matchs de bonhomme : contre le Real, déjà, dans cette double confrontation bipolaire. Contre Chelsea aussi où il s’interpose deux fois sur Diego Costa, et puis en sept matchs de Ligue des champions, l’ancien de Francfort a gardé sa cage inviolée à cinq reprises. On est donc plutôt en présence d’un mec bipolaire. Capable de tout et de n’importe quoi.
L’avantage, c’est qu’on est constamment surpris. Sauf que le garçon devait apporter au PSG une vraie sécurité, une plus-value. En quatre saisons, Salvatore Sirigu n’a pas commis de boulettes aussi grosses que celles de l’Allemand. Mais à l’inverse, l’Italien n’a jamais été décisif dans un match de Ligue des champions à élimination directe. Son seul arrêt notable au printemps est sur Willian, l’an dernier, au match retour. Une parade qui donnera un corner et sur lequel Chelsea ouvrira la marque. Saloperie de destin. C’est salaud, car Trapp a déjà réussi son premier match a élimination directe avec ce match aller. Mais celui qui compte, c’est ce mercredi soir. À Londres, Trapp sera donc sur le devant de la scène aussi. Comment va-t-il gérer l’espace aérien ? La pression ? Les contres anglais ? Les coups francs de Willian ? Sirigu n’est pas loin, et Areola brille en prêt à Villarreal. Rien ne dit que Trapp sera toujours le numéro 1 du PSG en août 2016. Une grosse partie de son avenir se joue ce mercredi soir, là où Sirigu a pris quatre buts en deux matchs. Dans 90 minutes, ou plus, on saura si Kevin Trapp est un gardien aux épaules larges ou un Christophe Revault 2.0. Promis à un brillant avenir, l’ancien portier du Havre s’était brûlé les ailes à Paris un soir de déroute munichoise en Ligue des champions. Il en avait pris cinq…
Par Mathieu Faure