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Traoré : « Faire taire les gens »
Blessé à la cuisse durant la CAN, Alain Traoré effectue son retour dans le groupe auxerrois pour le déplacement à Rennes (17h) mais refuse l’étiquette du sauveur. Pourtant, les performances du joueur frisson du début de championnat seront déterminantes dans la course au maintien de l’AJA. Rencontre après son match de reprise avec la réserve auxerroise, où il a planté deux buts en une mi-temps. Forcément...
Te penses-tu capable de rééditer ton excellent début de saison ?Bien sûr. Si j’ai réussi à le faire, pourquoi ne pas recommencer? Mais le temps presse et c’est à moi de retrouver mon niveau. Ça fait deux mois que je suis arrêté donc il va vite falloir retrouver le rythme.
Tu n’as pas peur que les gens t’attendent comme le sauveur ?Non, pas du tout. Je sais bien que tout seul je ne vais pas faire grand-chose. Mais tous ensemble, avec les anciens, je pense qu’on est capable de rééditer ce qu’on faisait en début de saison. Si ma présence peut donner confiance au groupe, je pense que ca sera une bonne chose. Mais je n’ai pas encore les épaules assez solides pour sauver l’AJA tout seul.
Que penses-tu du nouveau système très défensif mis en place par Laurent Fournier ?A l’heure actuelle, la situation est difficile. Il faut suivre la philosophie du coach. Il pense qu’en étant plus défensif, on arrive à prendre moins de buts. En ce moment, c’est un peu compliqué. Je vais essayer de revenir, d’être à 100% et de m’adapter à ce système.
Ce 4-3-3 a entraîné la « disparition » d’un vrai meneur de jeu. Quel rôle souhaites-tu occuper maintenant ?On va voir où le coach va m’utiliser. Peu importe la place où il va me mettre, je me mettrai au service de l’équipe. Je vais essayer d’apporter beaucoup d’activité dans l’entrejeu. Je vais me donner à 100% pour sortir le club du trou.
Comment as-tu perçu l’arrivée d’Olivier Kapo, qui évolue dans le même registre que toi ?C’est une référence pour nous, les jeunes. Il a fait des merveilles ici à l’Abbé-Deschamps. En plus de ça, c’est un mec qui parle beaucoup et qui donne de bons conseils. Franchement, ça me fait plaisir de le côtoyer.
Les contacts pris récemment par certains dirigeants de l’AJA avec d’autres entraîneurs, en vue de remplacer Laurent Fournier, ont fait beaucoup de bruit. Quel jugement portes-tu sur cette affaire ? Je pense que c’est un malentendu. Le président fait entièrement confiance au coach, qui a lui-même entièrement confiance en ses joueurs. Et nous, nous avons confiance en nos dirigeants et en notre entraîneur. Ce sont des petits trucs qui viennent pour pourrir notre groupe. On va tous essayer, avec le coach, de se sortir de la galère. On va tous tirer vers le haut pour réussir à s’en sortir et faire taire les gens.
Quel bilan tires-tu de ta CAN avec le Burkina Faso ? C’était un peu dur collectivement, mais individuellement j’ai fait une bonne CAN, si je peux le dire. Même si c’était difficile pour mon équipe, c’est une bonne expérience pour moi. C’est vraiment du haut niveau.
Jouer avec Bertrand, ton petit frère, a dû être un plaisir.Bien sûr. C’est toujours agréable de jouer avec son frère. Il a eu la chance de jouer une Coupe d’Afrique dès ses 16 ans. Moi j’ai dû attendre mes 23 ans. Aujourd’hui, il poursuit sa formation avec Chelsea et il va continuer à progresser.
En tout cas, ta fin de saison risque au moins d’être égayée par une nomination aux trophées UNFP avec ton but fantastique à Montpellier lors de la 1ère journée…Oui, peut-être. Mais ce n’est pas mon objectif, je ne pense pas à ça. Le plus important est de réussir à sauver l’AJA.
Justement, si l’AJA se sauve, seras-tu encore auxerrois la saison prochaine ?Ça dépendra du président et du coach. Et puis de l’effectif que l’on aura l’année prochaine. Pour le moment, je n’ai la tête qu’au maintien du club. Après, on ne sait pas ce qu’il se passera. On verra bien.
Propos recueillis par Alexandre Alain