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Toute une âme aux Spurs

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Toute une âme aux Spurs

Ils l'ont fait ! Les Spurs ont enfin accroché une place dans le Big Four après laquelle ils couraient depuis exactement vingt ans. Une réussite aussi réjouissante que rafraichissante mais qui surtout ne doit rien au hasard. Décryptage.

Daniel Levy a quand même fait une légère grimace mercredi soir après le succès de Tottenham chez Manchester City (1-0). En octobre 2008, totalement flippé à l’idée que ses Spurs chéris filent tout droit en Coca Cola Championship sous la désastreuse baguette de Juande Ramos, le chairman du club avait signé un drôle de contrat avec Harry Redknapp, appelé à la rescousse pour tenter de sauver ce qui pouvait l’être. Parmi les termes de l’accord, une énorme prime en cas de qualification pour la Ligue des Champions dans les deux années à venir. Un mirage absolu à ce moment-là. Ce bon Levy croyait donc avoir signé un deal correct. Sauf que ce vieux filou de Redknapp a si bien mené sa barque que dix-huit mois plus tard, Tottenham a bel et bien conquis cette sacro-sainte quatrième place synonyme de troisième tour préliminaire de Ligue des Champions. Heureusement pour les comptes du club, peu de joueurs étaient concernés eux aussi par une bonification en cas d’accès à la C1. Quand on vous dit que les Nord-Londoniens n’y croyaient pas…
Quelque chose du PSG…
Il faut dire que les Spurs avaient fini par se voir comme ce qu’ils étaient : des perdants. Vingt ans pile que Tottenham n’avait pas fait partie du quartet majeur du royaume. D’ailleurs à l’époque, leur troisième place ne leur avait donné accès à rien : les règles de la Coupe des Clubs Champions faisaient encore loi (seul le champion national qualifié en C1) et l’Uefa n’avait autorisé qu’un seul représentant anglais en C3 (en l’occurrence Aston Villa, vice-champion d’Angleterre) pour le grand retour d’Albion dans le barnum continental après cinq ans de suspension suite au drame du Heysel. Troisièmes pour peanuts, vous avez dit losers ? D’autant que la suite allait se révéler consternante avec la plupart des saisons aux alentours du 10e rang (deux fois seulement à la 5e place), à peine éclairées par une FA Cup et deux League Cup. Une lose pas sans rappeler celle entretenue chez nous par le Paris-SG, voyez un peu le (mauvais) genre ? Pourtant, et c’est aussi cela l’ADN de ce club à part, Tottenham n’a jamais laissé indifférent. Mieux : il n’a jamais sombré dans le pathos façon Newcastle, autre géant populaire aux pieds d’argile.

Car contrairement aux Magpies de ces dernières années, il y a toujours eu quelque chose de rock’n’roll chez les pensionnaires de White Hart Lane, notamment dans cette façon quasi inconsidérée de partir à l’assaut de tous ses opposants, fussent-ils Manchester United, Chelsea, Liverpool ou Arsenal. Putain, Arsenal… Face au voisin honni, on peut dire que Tottenham a même carrément donné dans le burlesque. Plus de dix ans d’impuissance en Premier League face aux Gunners. Puis, Redknapp est arrivé et les Éperons ont cessé de tourner les talons : deux nuls l’an passé dont un 4-4 miraculeux (Arsenal menait 4-2 à la 89e) et enfin un succès (2-1) cette saison. Symbolique ? Non, prémonitoire : cette année, Tottenham était bel et bien prêt pour le grand saut.
Enfin une assise défensive
Si celui-ci a été rendu possible, ce n’est pas simplement grâce à la magie de “Dirty Harry”. Il a aussi fallu que le Big Four soit moins big que d’habitude. Et ça, c’était dans l’air du temps. Poussés à la fin de la course à l’armement qui les rendait intouchables, entre crise financière et endettement massif, MU, Chelsea, Arsenal et Liverpool sont redevenus accessibles. Surtout Liverpool à vrai dire. Il y avait donc enfin une place à prendre pour la première fois depuis cinq ans, avec la quasi certitude que pareil espace ne se représenterait pas de sitôt. Grosse pression pour les prétendants. Et c’est là le double mérite de Tottenham : avoir su prendre sa chance face à plusieurs candidats plus que crédibles. Car entre les nouveaux richards de Manchester City, la montée en puissance aussi progressive qu’inéluctable d’Aston Villa et la solidité avérée d’Everton, dernier “intrus” à avoir fait sauter la hiérarchie (4e en 2005 devant, déjà, Liverpool), la bande à Redknapp devait jouer serré.

Pour enfin toucher son Graal, Tottenham devait surtout trouver un équilibre, trop longtemps un gros mot là-bas. Sans renoncer à leur entrain offensif traditionnel, les Spurs ont su asseoir une vraie solidité défensive avec 37 buts encaissés, mieux que les trois autres aspirants au dégommage des Reds. Une des clés de cette stabilité arrière nouvelle aura été la saison pleine de Ledley King. Le capitaine des Spurs, spécialiste des saisons tronquées voire en pointillés, a enfin pu enchainer sur l’ensemble de l’année. Un gage de sûreté. Et comme Redknapp pouvait compter sur un milieu à la fois rapide (Bale, Lennon), technique (Modric, Kranjcar) et costaud (Palacios) ainsi que sur un trio d’attaque sans beaucoup d’égal (Defoe, Crouch, Pavlyuchenko), l’affaire ressemblait à du billard.
Mais prudence car le plus dur commence. Après avoir conquis la quatrième place, il faut déjà songer à l’autre question inévitable : comment la conserver l’an prochain ? Et là, ça pourrait être une toute autre histoire. Déjà Manchester rôde dans le coin, bave aux lèvres, prêt à kidnapper Modric et le Gallois Gareth Bale, la grande révélation londonienne de l’année. Oui, s’il n’y prend pas gare l’an prochain, Tottenham pourrait bien redevenir l’indépassable GO du football anglais. Celui qui, il ne faut pas s’y tromper, bien plus que cette quatrième place, a forgé sa légende.

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