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Tout le monde (ou presque) devrait être là
Quelques habitués de la CAN ont validé leur qualification pour l’édition 2019 (15 juin-13 juillet au Cameroun), dont le Maroc, l’Algérie, la Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Mali ou la Guinée. La Mauritanie, qui vivra sa première phase finale est à ce jour un des deux nouveaux, avec Madagascar. En revanche, le Gabon, le Burkina Faso et la RD Congo vont devoir se sortir les doigts pour voir le Cameroun dans sept mois.
La dernière journée des qualifications pour la CAN, en mars prochain, sera aussi celle de quelques finales et de duels à distance, où s’obtiendront les derniers billets pour la CAN camerounaise. Et la liste est longue : Burundi-Gabon (groupe A), Bénin-Togo (groupe D), Libye-Afrique du Sud (groupe E), Zimbabwe-Congo et RD Congo-Liberia (groupe G), Botswana-Angola et Burkina Faso-Mauritanie (groupe I), Guinée-Bissau-Mozambique et Zambie-Namibie (groupe K), Tanzanie-Ouganda et Cap-Vert-Lesotho (groupe L). Lors de la 5e journée, huit sélections (Maroc, Algérie, Guinée, Mauritanie, Mali, Ouganda, Côte d’Ivoire, Nigeria) se sont épargné un dernier tour forcément éprouvant en rejoignant, outre le Cameroun, qualifié d’office, ceux qui avaient bouclé leur dossier au mois d’octobre (Sénégal, Égypte, Madagascar, Tunisie).
Première pour la Mauritanie, le Burundi touche au but
Avec les Malgaches, la Mauritanie sera donc la deuxième nouveauté de la CAN. À Nouakchott, les joueurs de Corentin Martins ont fait le nécessaire en battant le Botswana (2-1) grâce à un but inscrit dans les dernières minutes par Diakité, un des rares joueurs à évoluer dans le championnat local (ASAC Concorde). Jusqu’à cette qualification historique, les Mourabitounes n’avaient participé au Championnat d’Afrique des nations qu’en 2014 et en 2018. La dernière journée pourrait permettre à deux autres équipes de se hisser pour la première fois en phase finale de la CAN : le Burundi, net vainqueur au Soudan du Sud (5-2) et qui pourra se satisfaire d’un match nul à Bujumbura face au Gabon, et le Lesotho. Les Likuena (Crocodiles) ont battu la Tanzanie à Maseru (1-0), laquelle avait pourtant l’opportunité de se qualifier en cas de victoire. Mais les Lesothans devront s’imposer au Cap-Vert, toujours en course, ou y obtenir un match nul à condition que l’Ouganda s’impose en Tanzanie.
La situation est également très ouverte dans le groupe K, où seule la Zambie, pourtant championne d’Afrique en 2012 sous les ordres d’un certain Hervé Renard, est éliminée. La Guinée-Bissau, déjà présente au Gabon en 2017, pourra se satisfaire d’un match nul à domicile face au Mozambique, sans se soucier du déplacement de la Namibie à Lusaka. Le groupe G reste un des plus ouverts, puisque les quatre équipes qui le composent peuvent encore se qualifier. Le Zimbabwe et la RD Congo, qui recevront, sont en ballottage favorable, même si les Warriors peuvent se contenter d’un simple match nul, alors que les Léopards n’ont pas d’autre choix que de s’imposer. Et puis, il y a le groupe F, où le Ghana s’est imposé (2-0) en Éthiopie grâce à un doublé du revenant Jordan Ayew. La Sierra Leone, suspendue par la FIFA, compte désormais trois matchs de retard. « Je ne sais pas ce que la CAF va décider, car faire jouer ces trois rencontres avant la prochaine date FIFA en mars semble impossible. On verra si elle déclare matchs perdus à la Sierra Leone, auquel cas cela nous qualifierait » , explique le Français Sébastien Migné, le sélectionneur du Kenya, absent de la phase finale depuis 2004.
Gabon, RD Congo : victoire impérative en mars
Entre samedi et dimanche, hormis l’élimination de la Zambie, aucun autre champion d’Afrique n’a été éjecté de la course à la qualification. Mais certains ont clairement intérêt à ne pas se louper dans quatre mois. Outre les cas du Congo et de la RDC, l’Afrique du Sud, tenue en échec par le Nigeria (1-1) devra prendre un point à la Libye, qui s’est éclatée aux Seychelles (8-1). Les Libyens, qui recevront probablement en Tunisie, avaient déjà accroché les Bafana Bafana à l’aller (0-0). D’autres habitués de la phase finale sont également en difficulté. Le Burkina Faso, finaliste en 2013 et troisième en 2017, s’est sérieusement compliqué la tâche en s’inclinant en Angola (1-2). Les Étalons devront battre à Ouagadougou la Mauritanie et espérer que les Lusophones ne s’imposent pas au Botswana dans le même temps. Pour le Gabon, privé d’Aubemayang, et qui a cédé à Libreville face au Mali (0-1), la rédemption passera par une victoire au Burundi. Même obligation pour le Togo de Claude Le Roy, qui se déplacera au Bénin. Les futurs ex-Écureuils, retournés en Gambie (1-3) après avoir longtemps mené, pourront même se satisfaire d’un seul point, à condition que les Gambiens ne gagnent pas en Algérie.
L’Algérie assure à Lomé
Sinon, les gros bras seront là, ce dont la CAF, soucieuse de la bonne exposition de sa compétition phare, ne peut que se réjouir. En octobre, le Sénégal, la Tunisie et l’Égypte avaient pris un peu d’avance sur le reste de la troupe. Depuis, le Maroc, le Nigeria, la Côte d’Ivoire et l’Algérie – tous d’anciens vainqueurs – ainsi que le Mali, l’Ouganda et la Guinée les ont rejoints. Les Fennecs algériens y ont même ajouté le panache en essorant le Togo à Lomé (4-1), avec un doublé de Ryad Mahrez, dont le dernier but en sélection remontait au 15 janvier 2017 face au Zimbabwe (2-2) lors de la CAN au Gabon. Le Maroc, dans un groupe où le Cameroun était qualifié d’office, avait fait le taf en dominant les Lions indomptables 2-0 (doublé de Ziyech) le 16 novembre. Le lendemain, les Comores battaient le Malawi (2-1) et qualifiaient les Lions de l’Atlas. Au Cameroun, on reverra aussi le Nigeria, absent des deux dernières éditions, et qui a pris le point qu’il fallait en Afrique du Sud (1-1). L’Ouganda, revenu sur la scène continentale en 2017, a remis le couvert grâce à son succès face au Cap-Vert à Kampala (1-0), alors que le Mali s’est mis hors de danger en s’imposant au Gabon (1-0). Enfin, Guinéens et Ivoiriens n’ont pas eu trop à s’en faire, puisque le match nul entre le Rwanda et la Centrafrique (2-2) les qualifiaient avant même le coup d’envoi de ce derby d’Afrique de l’Ouest (1-1)…
Par Alexis Billebault