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Tous les chemins interistes mènent à Big Romelu Lukaku
Avec déjà 31 buts inscrits toutes compétitions confondues, Romelu Lukaku réalise ce qui ressemble à la meilleure saison de sa carrière. Face au Shakhtar ce lundi, celui qui est devenu un pilier du système d'Antonio Conte tentera de qualifier l'Inter pour sa première finale européenne depuis une décennie.
C’est encore Antonio Conte qui en parle le mieux. Le 26 juillet dernier, l’Inter, portée par un Romelu Lukaku auteur d’un nouveau doublé en Serie A, piétinait le Genoa 3-0. Le Mister sortait alors sa boîte à compliments : « Romelu est un joueur atypique. Même s’il mesure 1 mètre 90, même s’il est imposant physiquement, il est aussi rapide. Il peut être un point d’appui en attaque, mais il peut aussi prendre la profondeur, comme un joueur de football américain. » Une nouvelle illustration de la chose ? Prenez ce quart de finale de C3, disputé lundi 10 août face à Leverkusen. Soit un match où le jeu en pivot exceptionnel de Lukaku, couplé à ses courses de bison énervé, a permis successivement à Barella d’ouvrir le score puis au Belge de doubler lui-même la mise.
Le cœur du système
« Atypique » est effectivement le terme adéquat, pour désigner ce zozo-là. Face au Shakhtar, en demi-finales de C3, c’est l’avant-centre nerazzurro qui monopolisera l’attention des défenseurs ukrainiens. À raison. Offensivement, le Belge est le point cardinal de l’Inter cette saison. Contrairement à Lautaro Martínez – tant brillant, tantôt hors sujet depuis la reprise -, Big Rom’ offre des garanties qui semblent presque infaillibles. Sur le plan statistique d’abord, avec 31 pions en 49 matchs, toutes compétitions confondues. Mais les chiffres seuls ne rendent pas justice à l’importance qu’a prise l’avant-centre lombard, dans le système et l’animation des siens. Si le tentaculaire 3-5-2 de Conte a aussi bien pris racine à Milan, c’est parce qu’il peut déployer ses branches à partir d’un tronc solide comme un chêne et imperméable à la tempête. Dernièrement, face à Getafe et Leverkusen en 8es et quarts de finale de C3, on a vu Lukaku multiplier les appels judicieux dans l’axe, enchaîner les déviations subtiles pour ses milieux et, bien sûr, faire remonter tout le bloc, grâce à son jeu dos au but et sa protection de balle, qui n’ont peut-être pas d’équivalent actuellement sur le continent. En bref : beaucoup d’intelligence, de sensibilité collective et de maîtrise technique, pour un type dont la présence sur le terrain reste toujours un spectacle à part entière.
Le meilleur est à venir
Pour le Shakhtar, adversaire de l’Inter ce lundi, une question va inévitablement se poser : mais qui peut aujourd’hui bouger Romelu Lukaku physiquement ? Mystère. Surtout que le Belge, que certaines mauvaises langues ont parfois enfermé dans un rôle réducteur de bourrin de service, semble s’affiner techniquement saison après saison. Conte croit d’ailleurs que son poulain peut encore améliorer sa qualité de pied : « J’ai insisté pour que nous achetions ce joueur, et je crois qu’il a encore une grande marge de progression. » Vrai. À 27 ans, Romelu Lukaku a encore le temps devant lui et une tête bien remplie, qui n’est manifestement pas près d’enfler comme une pastèque trop gorgée d’eau. À la suite de son match XXL face au Bayer, l’ancien d’Everton avait même préféré se mettre en retrait en soulignant l’excellente rencontre de son équipier Nicolò Barella : « Physiquement, on était bien. Mais mentalement, aussi. La défense a bien joué, mais pour moi, l’homme du match est Barella qui monte en puissance. » Un geste de classe qui en appelle d’autres, au sein d’une C3 que l’Inter attend de remporter à nouveau depuis 1998.
Par Adrien Candau
Tous propos issus de La Gazzetta dello Sport