- Ligue 2
- 33e journée
- Monaco/Le Havre
Touré : « En Chine, on m’a fait manger du serpent »
Avec dix recrues engagées cet hiver et un nouveau propriétaire russe, Monaco renaît de ses cendres après avoir galéré dans les bas-fonds du classement. Une remontée que l’ASM doit en grande partie à son homme providentiel, Ibrahima Touré. De la Chine à Dubaï, en passant par le Maroc et l’Iran, le Sénégalais repéré par Jean Fernandez a vu du pays. Interview d’un oiseau voyageur qui vient de se poser sur le Rocher.
Peux-tu nous résumer un peu ton parcours ?
J’ai commencé ma carrière professionnelle en Chine ! Ensuite je suis parti au Wydad de Casablanca où j’ai joué deux ans. Puis quatre ans en Iran où j’ai gagné deux titres de champion et pour finir, Dubaï (six mois, ndlr) et Monaco depuis cet hiver.
Après le FC Metz, pourquoi être parti si jeune à l’étranger ?
En fait, Jean Fernandez est venu me chercher au Sénégal. Ensuite il m’a envoyé en Chine (Metz est partenaire de la Fédération chinoise de football, ndlr). Il y a des joueurs qui préfèrent aller en Europe, moi, j’ai préféré faire le contraire. Aller à l’étranger, jouer, avoir une autre expérience.
Tu avais plusieurs possibilités de transfert cet hiver, pourquoi avoir choisi Monaco ?
Oui, j’avais plusieurs propositions. Je pouvais aller à Lyon, à Dijon ou à Nice mais j’ai préféré venir ici. Monaco, c’est un club que j’aime depuis que je suis petit. Quand on m’a proposé, je n’ai pas hésité, j’ai signé.
Tu as évolué en Chine, que penses-tu de ce championnat qui se développe actuellement ?
C’est un niveau très élevé, surtout depuis que des grands joueurs comme Conca et Anelka sont arrivés. Il y a un bon niveau de jeu, c’est physique. La Ligue 2, c’est physique aussi, mais il y a beaucoup plus de tactique.
Parmi toutes les expériences que tu as connues, aurais-tu une anecdote à raconter ?
Je dirais le premier jour de mon arrivée en Chine, on a voulu me faire manger du serpent. En fait, on m’a invité à manger. Moi, je goûte ce qu’on me sert. J’ai demandé ce que c’était. On m’a répondu : « du serpent » . Je n’ai pas voulu finir.
Pour ceux qui ne te connaissent pas encore, pourrais tu décrire tes qualités ?
Je suis un attaquant qui essaie de marquer des buts. C’est un don pour moi. Pour le moment je n’ai pas eu l’occasion de le montrer mais j’ai de la technique. Là, je dois marquer. Je suis rapide aussi. Un modèle pour moi ? J’en ai plusieurs. Je dirais Adebayor, Georges Weah et… Marco Simone, qui m’apprend beaucoup de choses depuis que je suis ici.
La montée en Ligue 1, selon toi, c’est encore possible ? (Monaco compte 8 pts de retard sur le troisième, Troyes, à six journées de la fin)
Bien sûr, moi j’y crois. On peut monter. Dans le football, tout est possible, on ne sait jamais. Si on gagne 3 ou 4 matches encore, on va monter.
Il paraît que vous avez les plus grosses primes de victoire de France à Monaco (5000€/victoire/joueur), penses-tu que cela joue un rôle dans votre belle remontée ?
Je pense que ça donne une motivation supplémentaire. Ça permet aux joueurs de mieux se consacrer à leur match, au terrain.
Ton pronostic pour le match de ce soir face au Havre ?
On va essayer de faire le maximum, de prendre les trois points. Franchement le score ? Non, je ne sais pas, on va essayer de faire comme les matches précédents.
Propos recueillis par Dimitri Laurent