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Toulouse ne change (presque) rien

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Toulouse ne change (presque) rien

Le TFC, 8ème la saison passée, aborde ce nouveau championnat avec la même ligne directrice. Casanova prolongé, le 4/5/1 valorisé, les jeunes conservés, le club de la Haute-Garonne aimerait en revanche marquer des buts.

« Toulouse a terminé 8ème. Dans quelques années, on pourra se dire que ce n’était pas si mal » , déclare un Étienne Didot souriant. On veut bien le croire. Mais si le TFC a conclu la saison passée à une place flatteuse, il a surtout connu un gros coup de pression quand il s’est retrouvé 14ème à sept journées de la fin, avec le stress d’être la mauvaise surprise dans la course au maintien. L’idée, pour la saison prochaine, serait donc de s’éviter un scénario dramatique un poil anxiogène.

Le club ne s’est d’ailleurs pas trop formalisé après une saison moyenne. Si le TFC ne va pas changer sa raison de vivre, il va simplement s’évertuer à mieux valoriser les atouts dont il dispose. Car le club est une machine assez simple qui, lorsqu’elle est bien huilée, n’est pas si loin des places européennes. Pour preuve, le Téfécé a réussi ses deux meilleures saisons récemment quand son bloc défensif tenait la route avec devant un seul attaquant qui pesait et claquait but sur but (3ème en 2007 époque Elmander, 4ème en 2009 époque Gignac). La problématique de cette nouvelle saison est donc toute trouvée. Il s’agira de trouver ce juste alliage entre une solidité défensive nécessaire et une efficacité offensive à renouveler.

Casanova ne cherche pas à séduire

Quatorzième attaque la saison écoulée, le TFC ne changera donc pas son identité tactique. Le TFC, ou plutôt Alain Casanova, prolongé il y a peu pour deux saisons supplémentaires. Alain Casanova est un homme de principes. Des principes lourds. Une défense à quatre, un milieu chargé, deux ailes et une pointe. Un 4/5/1 un peu pataud qui mute en 4/3/3 quand la musique est bonne. Ce qui fut rarement le cas l’année passée… Quand Santander, esseulé en pointe, galérait parfois tout un match durant avec des longs ballons ingérables, le coach toulousain ne s’en émouvait pas outre mesure. Tafer aurait pu lui tourner autour ; mais non, Alain Casanova a son système. Parfois critiqué dans les travées du Stadium pour sa frilosité, sa phobie caractérisée de faire entrer un deuxième attaquant, Alain Casanova n’en a que faire. La révolution culturelle, très peu pour lui. C’est donc aux joueurs de s’épanouir dans son schéma. Inflexible, il se justifie toutefois : « La saison passée, faute de qualité, il était parfois difficile de finir avec deux attaquants alors que les saisons précédentes, ça arrivait suivant le scénario du match » .

Cette saison, ça devrait donc être plus simple. Notamment parce que Casanova a eu ce qu’il voulait, à savoir un vrai renforcement de son arsenal offensif. Emmanuel Rivière, l’international espoir prometteur de Saint-Etienne, et Umut Bulut, honnête attaquant turque à 3 sélections qui a pas mal planté à Trabzonspor, sont venus enrichir un effectif léger que Santander a quitté à la fin de son prêt. Le club toulousain compte beaucoup sur ses deux renforts que Casanova va donc… mettre en concurrence en pointe même si Rivière peut également dépanner sur le côté. On le sait, au Téfécé, l’assise défensive tant souhaitée ne prend du sens que lorsqu’unserial buteur fusille les gardiens adverses. Rivière et Umut Bulut ont donc la pression. Mais ils seront deux à se la partager quand Santander était tout seul il y a peu, voire trois avec Pentecôte revenu de blessure, qui aura également sa chance, assure Casanova.

Réaliste, Étienne Didot se souvient de la transition tactique qu’a traversée l’équipe après le départ de Gignac l’été dernier et des difficultés rencontrées : « On avait fait une grosse saison en 2009 mais on s’était beaucoup appuyés sur André-Pierre Gignac. Dans la construction, c’était plus simple puisqu’il était en pleine bourre. Après, il a donc fallu évoluer dans notre jeu. On s’est mis à plus jouer, plus remonter le ballon mais souvent les résultats ne suivaient pas, donc c’était un peu difficile » . Toulouse s’est donc mis à jouer mais, précise Casanova, il manquait toujours « ce centre dangereux, cette passe créative, et on péchait souvent dans la finition » . Les joueurs ont donc les clés. Le milieu Capoue/Sissoko/Didot est l’un des plus attractifs de France. Tabanou progresse de match en match à gauche. Braaten, parfois branché sur courant alternatif, reste un sacré piston côté droit quand il s’y met. Un peu comme Machado. Ces joueurs ont donc une obsession : mettre Rivière et Umut Bulut sur orbite. Didot, en ancien, valorise le schéma maison, et, en tant que milieu relayeur, se responsabilise : « Les animations de jeu, ça ne change pas grand-chose. Quand on fait un bon match et qu’on gagne par deux ou trois buts d’écart, les gens disent qu’on a joué en 4/3/3 avec trois attaquants. Quand on perd 1-0, les gens disent qu’on a joué en 4/5/1, avec un seul attaquant. Ça dépend donc beaucoup des joueurs. Au milieu, si on tient bien le ballon, on défend moins, et les attaquants peuvent devenir des vrais attaquants » . La voix de la sagesse ?

La vie sans Cetto

Si l’effectif et l’inspiration tactique restent les mêmes, à quelques arrivées près, on peut tout de même observer un élément de rupture, outre les nouveaux maillots Kappa : le départ de Mauro Cetto à Palerme, chez ce déglingué de Zamparini. Toulouse perd là son leader défensif et son capitaine. Pour le jeu, le club a recruté deux solides internationaux qui devraient faire l’affaire, Pavle Ninkov (4 sélections avec la Serbie) et Aymen Adbennour (10 sélections avec la Tunisie). Quant au renouvellement charismatique du vestiaire, il se fera en interne, assure Casanova, qui a intronisé Daniel Congré nouveau chef de meute. Ce dernier compte d’ailleurs sur les autres jeunes de l’équipe pour l’aider dans cette lourde tâche : « Capoue a trois années complètes en Ligue 1, Sissoko quatre, MBengue trois. Ce sont des gars qui doivent tirer le groupe vers le haut » . Dans un club comme Toulouse, troisième centre de formation de France, rarement habitué aux folies sur le marché des transferts, et qui est remonté il y a peu de National avec des joueurs formés au club, cette responsabilisation paraît évidente : les jeunes de l’équipe actuelle doivent devenir des cadres.

Le Tef’ aborde ainsi cette saison avec l’envie de mieux faire, de se positionner pas trop loin du Top 5 et d’essayer pourquoi pas de s’y incruster au moment du sprint final. C’est en tout cas pour cette raison que Didot, qui aurait facilement trouvé preneur ailleurs, a prolongé pour trois ans en juin. Lucide sur le potentiel du groupe, le joueur y croit pleinement : « Le noyau dur a été gardé ici. Il y a des jeunes très talentueux qui maintenant ne sont presque plus des jeunes. Ce sont des années importantes pour eux afin de franchir un palier et aller dans les grands clubs européens. Tout le monde a donc quelque chose d’important à jouer cette saison. Il y a moyen de réaliser un joli parcours » . Même avec une seule pointe.

Antoine Mestres

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