- Ligue 1
- J24
- TFC-OM (2-3)
Le Stadium a vibré en violet
La venue de Marseille sur les bords de la Garonne était une nouvelle fois l'occasion pour le public toulousain de démontrer sa ferveur retrouvée. Mission accomplie, même si le Stadium a parfois eu le cœur qui balançait.
« Depuis 1993, l’invasion continue. » Le message du tifo toulousain, déployé en bas du virage Brice Taton pour l’entrée des joueurs, était clair : sus à l’envahisseur marseillais, trop habitué à faire sa loi depuis de longues années dans un Stadium largement acquis à sa cause à chaque débarquement des Phocéens sur l’île du Ramier. Ce dimanche, dès l’arrivée du bus des Violets, accueilli dans un capharnaüm de chants, de fumigènes et de feux d’artifice, dans une belle réminiscence des matchs décisifs pour la montée du printemps dernier, le ton était donné. La soirée serait bruyante et agitée.
Votre 𝙛𝙚𝙧𝙫𝙚𝙪𝙧, vue de l'𝐢𝐧𝐭𝐞́𝐫𝐢𝐞𝐮𝐫 🔥📹 !#TFCOM pic.twitter.com/9MgK5kTTMi
— Toulouse FC (@ToulouseFC) February 19, 2023
Tout pour la Garonne
Le début de soirée ne laissait guère de place au doute : la bande de Philippe Montanier serait poussée par une ferveur impressionnante pour essayer de s’offrir pour la première fois le scalp d’un cador du championnat. Dès les échauffements, l’enceinte est pleine comme un œuf, et la première apparition des protagonistes sur la pelouse lance le début des hostilités sonores. Dans le sillage d’une communication pour le moins offensive de la part du club avant la rencontre, la « meilleure tribune du championnat » répond présent : un Stadium garni de presque 30 000 personnes, entièrement violet pour l’entrée des joueurs. Des décibels qui grimperont encore d’un cran avec l’ouverture du score précoce de Dallinga.
« L’ambiance au Stadium était magnifique, même avant le match, dans le bus. Toulouse est une ville de foot maintenant. C’est magnifique », se félicitait Branco Van den Boomen après la rencontre, malgré la déception du résultat. Une réussite globale pour un public qui a peu à peu retrouvé sa fierté à l’échelon inférieur la saison dernière, jusqu’au titre de Ligue 2. Avant de venir l’étaler en Ligue 1 cette année, à la face de tous. Un public qui espérait aussi ne plus revivre les scènes de buts olympiens célébrés jusqu’en virage Taton, symbole d’une ville où l’OM garde une grande popularité.
Du violet… et un peu de blanc, aussi
Un amour pour l’OM que le scénario de la seconde période est venu rappeler. S’ils n’ont provoqué aucune percée de tympans comme la volée tardive d’Onaiwu, les trois buts visiteurs ont fait se lever une large partie du stade. Preuve que malgré la politique de vente du club (avec une priorité d’achat donnée aux abonnés, notamment), l’envahisseur sévit toujours, au moins un peu. Soudainement, le parcage marseillais a réussi à se faire entendre aux quatre coins du brasier, tandis que le but de Cengiz Ünder provoquait une situation confuse. Après avoir vu leurs voisins au cœur bleu ciel célébrer, les Toulousains se levaient à leur tour et chambraient à la vue du drapeau tendu de l’arbitre assistant. Dernier mot sera donné aux Marseillais, derniers debout par petites grappes disséminées çà et là pour voir leur équipe prendre les devants.
« La couleur dominante était le violet ? Ça, on s’y attendait. On a eu un accueil du bus formidable, ils ont encore une fois réussi à nous donner toute cette énergie, soulignait à son tour Philippe Montanier en conférence de presse. Je pense que si les arrêts de jeu avaient été respectés comme il faut, avec nos supporters, on était prêts à revenir au score. Je suis déçu pour mes joueurs, mais aussi mes supporters, même si je pense qu’ils ont vu un beau match de leur équipe ce soir. » C’est là que se trouve la victoire du Téfécé : avoir réussi à faire de nouveau vibrer sa ville pour le ballon rond, derrière une équipe qui continue de progresser, jusqu’à chatouiller le PSG puis l’OM en l’espace de trois semaines. Côté tribunes, le cœur aura balancé jusqu’au bout. À l’image de ces supporters, maillot blanc sur le dos et heureux du dénouement, mais debout pour saluer chaleureusement la sortie du héros local, Branco van den Boomen.
Par Tom Binet, au Stadium de Toulouse