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Toulouse, le mal-aimé veut séduire
Alors que Capoue n’a toujours pas trouvé la porte de sortie, le TFC aborde cette nouvelle saison avec des bonnes résolutions. Comme jouer avec deux attaquants par exemple. Une folie. Mais il faut bien ça pour convaincre les Toulousains de revenir au Stadium pour autre chose qu’un match de Top 14.
Le bilan de l’été
On ne se moque pas. Après avoir cité le Barça comme source d’inspiration, Alain Casanova ne jure plus que par la Juve et son 3-5-2 et a remisé au grenier son cher 4-1-4-1 : « C’est un système qui m’a de suite plu. Qui correspond vraiment à ce que j’avais en tête depuis un moment. Attention ! On ne va pas se proclamer du niveau de la Juve. » Ça ne risque pas. Au pays d’Airbus, on a les deux pieds sur terre, on coche la case « maintien » à la rubrique « objectif » et on ne recrute pas cher et à l’étranger. Cet été, le directeur sportif Ali Rachidi (l’homme qui a « fait » Gignac, Elmander mais aussi Santander et Ratinho) a accumulé les Miles et ramené un « Vidić en puissance » avec Uroš Spajić (chargé de combler les congés maladies de Zebina), un milieu argentin perdu en D2 espagnole (Óscar Trejo) et un international roumain à l’œil. Auteur de trois buts en matchs de préparation, Mihai Roman avait déjà fait oublier le koala Daniel Braaten sur son côté droit. C’était avant sa rupture du tendon d’Achille et une saison déjà morte avant d’avoir commencée. Mais le principal problème du TFC reste le cas Étienne Capoue. Pas chaud à l’idée de rejoindre Cardiff contre les 10 millions exigés par Olivier Sadran, l’international a rangé ses rêves de Ligue des champions et fait comme si de rien n’était pour l’instant. Il existe un Toulouse avec Capoue et un autre sans. Et autant dire que le second a plus la gueule d’une équipe sans trop d’ambition. Au rayon des départs notables, Sadran a récupéré cinq millions d’euros en échange de Franck Tabanou. Bien joué. Le roi de la restauration aérienne a fermé la porte à double-tour pour Abdennour et Ben Yedder. Épaulé par Ben Basat dans le 3-5-2 turinois de « Casa » , la révélation de la saison dernière va occuper son meilleur poste, celui d’un 9 et demi. Pas de quoi encore remplir un Stadium qui boude une équipe qui ne mérite plus autant sa mauvaise réputation. Les matchs de préparation (trois victoires et quatre nuls) ont confirmé le bilan laissé la saison dernière : le TFC a débloqué son frein à main et a envie de séduire. Une révolution on vous dit.
Le coefficient de résistance au PSG
Javier Pastore adore Toulouse. Son Stadium, sa défense qui sait mettre en avant son talent, l’Argentin pense même acheter bientôt. Les Carmes, Saint-Georges ou le quartier des antiquaires, Javier hésite encore. Et si Paris lui manque, il sait qu’un avion décolle toutes les 20 minutes pour la Capitale. On va dire 5% pour faire plaisir aux « Marseillais » du 31.
Le portrait-robot
10% Jean-Pierre Mader « Elle danse tous les soirs » .
10% scolaire. Toujours utile pour remplir un stade.30% virage Brice Taton.
20% Twitter. Le meilleur compte officiel d’un club de Ligue 1.20% cette saison « on joue les coupes à fond » .
10% « il y a pas le Stade qui joue ce soir aussi ? »
La banane
Chez les Akpa-Akpro, on aime le foot et les prénoms composés. Après Jean-Louis l’attaquant doté « de qualités athlétiques exceptionnelles » selon sa fiche Wikipédia et Jean-Jacques (qui a écumé les clubs de la banlieue toulousaine), voici Jean-Daniel. Le dernier de la fratrie de Fonbeauzard est le couteau-suisse d’Alain Casanova. Latéral poussif, milieu défensif inquiétant, le voilà désormais appelé à remplacer le Roumain Roman comme ailier droit. Pour l’adjectif on hésite encore entre : maladroit, inoffensif ou inadapté.
Le type à suivre
Ali Ahamada. Il y a le joueur « moyen » qui aligne des 5 ou des 6 les bons jours et il y a Ahamada. Un type qui vit sa carrière comme des montagnes russes. Banane un jour, sauveur l’autre, le Comorien est aussi imprévisible qu’un putsch de Bob Denard. Alors on peut choisir sa tête renversée contre Rennes, ses cinq pénaltys arrêtés en même pas deux saisons de L1 ou plutôt s’attarder sur ses relances hommage à Apoula Edel, ses prises de balles savonneuses et ses « air » sorties. On a décidé de voir le verre à moitié plein et se dire que le potentiel est énorme et le mec attachant.
Ce qu’il va se passer cette saison
Au soir d’une victoire sur Bordeaux, Toulouse prend les commandes de la L1. Alain Casanova rappelle qu’il reste encore 36 journées. Pas s’enflammer. Même quand début janvier, le TFC est encore dans l’aspiration du maillot jaune monégasque. Pas s’enflammer même si le duo des « Ben » a plus scoré que la paire Cavani-Zlatan. Pas s’enflammer avant ce 32e de finale de Coupe de France contre le voisin de Colomiers. Après l’élimination aux tirs au but, Casa rappelle que « la Coupe c’est la Coupe » . Une série de douze matchs sans victoires plus tard (dont six sur Canal +), Toulouse tape Reims sur beIN Sport 5 et assure son maintien. « Même si je pense que l’Europe n’est plus accessible, j’appelle les joueurs à se remobiliser pour terminer la saison le mieux possible. » Message entendu. Le TFC termine 10e. Olivier Sadran déclare qu’Étienne Capoue aura un bon de sortie cet été.
La banderole du supporter
« Venez, il reste des places. »
« Cette année, on fait le doublé » . Une banderole oubliée par ces bourgeois du Stade Toulousain.
Le nom pourri du derby en ico
Le punk à chienico contre Montpellier. 1664 et Maitre Kanter pour tous.
La chanson
Claudine Longet – Nothing to lose
Par Alexandre Pedro