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- Ligue 1
- 8e journée
- Toulouse/PSG
Toulouse accroche un petit Paris
Opposés à un Téfécé flamboyant en première période, le PSG n'a pas pu valider ses récents trois premiers points glanés à l'extérieur mercredi soir dernier face à Caen. Pire, le club de la capitale ne rassure pas et s'en tire même plutôt bien en repartant du Stadium avec un point, à l'aube de son match de Ligue des champions face au Barça au Parc des Princes.
W. Ben Yedder (5′) pour Toulouse FC , J. Bahebeck (32′) pour PSG.
Forts de leur premier succès à l’extérieur mercredi soir dernier face à Caen, Zlatan et compères se devaient de valider ces trois premiers points hors de leurs bases. Et pour cela, quoi de mieux qu’un nouveau déplacement, qui plus est face à Toulouse, une des victimes préférées des Parisiens depuis l’arrivée de tonton Nasser ? Avant le coup d’envoi donc, les hommes d’Alain Casanova paraissaient être des mets de choix pour un ogre affamé et contesté depuis le début de saison. À l’arrivée, la bête est restée sur sa faim (1-1), manquant d’appétit et bien bougée par des Violets très en jambes en première période.
Le schéma tactique expérimental de Laurent Blanc
À la recherche d’une dixième victoire consécutive face au Téfécé, Lolo Blanc décide de faire tourner son équipe, Ligue des champions oblige. Ainsi, Zlatan a encore mal au talon et Aurier, Camara ou Bahebeck sont titulaires pour former un 4-4-2 en losange synonyme d’expérimentation. De leur coté, les Toulousains affichent un 3-5-2 habituel et sont déterminés à faire trembler les soldats du Président, motivés par l’hommage rendu à Brice Taton en préambule de la rencontre. Motivation qui prend rapidement forme sur le pré. Dès le début de partie, le PSG a la tête dans le guidon, pris à la gorge par un milieu de Violets qui presse haut et récupère beaucoup de ballons. La deuxième minute et la tête de Ben Yedder sur un bon centre de Regattin sonne alors comme un avertissement pour des Parigots apathiques, qui ne tarderont pas à déguster. Trois minutes plus tard, Serge Aurier rate sa passe en retrait vers Sirigu, qui, trop court, se fait surprendre par un Wissam Ben Yedder chaud comme les trente degrés toulousains du jour. Le petit attaquant, bonheur offensif du Téfécé, parvient, tout en flair, à redresser un cuir fuyant dans le but vide pour ouvrir le score. Toulouse pose alors son empreinte sur la rencontre et est bien décidé à enfoncer le clou, notamment par l’intermédiaire de Pešić (19e ; 29e), mais sans réussite dans le dernier geste. La première demi-heure est abyssale pour le Paris Saint-Germain. Déstabilisés par des Toulousains talentueux, qui ont la possession, et par un tout nouveau système de jeu, les joueurs de la capitale piaillent auprès du Président, n’arrivant pas à mettre un pied devant l’autre. Jusqu’à la 33e minute. Oui, Paris est très fébrile, mais Paris a toujours des individualités. Comme Marco Verratti. Le jeune Italien profite d’un coup franc rapidement joué pour déposer la gonfle dans la course de Bahebeck, qui décroise bien sa frappe et trompe Zacharie Boucher. À la pause, les Parisiens s’en sortent mieux que bien, grâce à la seule erreur de concentration de leurs opposants en 45 minutes.
Le PSG pense à la Ligue des champions
Au retour des vestiaires, les Toulousains mettent moins de peps dans la partie, fatigués d’une première période on fire, pour tuer le PSG dans l’œuf. Mais dans le premier quart d’heure de jeu, Paris semble décidément avoir la tête à la Ligue des champions. Matuidi et ses copains ont en effet toutes les peines du monde à ressortir les ballons, et tombent dans le faux rythme imposé par le Téfécé. Alain Casanova sent alors le vent tourner et décide de renforcer son équipe, avec les entrées de Tisserand et Trejo à la 62e minute. Deux entrées qui redonnent un peu de forces aux locaux, qui manquent terriblement d’altruisme à la 69e minute. Pešić, peu en confiance devant le but, se retrouve en position de frappe, mais préfère chercher Ben Yedder en retrait. La passe est ratée et interceptée par Sirigu. Peu après, le coach toulousain sera imité par son homologue parisien, qui lui aussi pense, légitimement, à la coupe aux grandes oreilles. Lucas remplace ainsi Cavani, mécontent, Thiago Motta prend le relai de Cabaye, pour distiller les ballons derrière et Chantôme retrouve le Stadium en lieu et place de Verratti. Un triple changement qui semble faire du bien au PSG. Les nouveaux entrants se projettent bien vers l’avant, et Paris semble flairer le coup à faire. Mais Paris a chaud, Paris n’y arrive pas, Paris n’a pas envie et n’est tout simplement pas en mesure d’aller chercher les trois points en terres toulousaines. Et les cinq dernières minutes pendant lesquelles l’attaque parisienne aura tenté de mettre le feu n’y changera rien. Paris repart du Stadium en partageant les points (1-1), et est à des années-lumière de rassurer son monde, à trois jours de la réception tant attendue du Barça au Parc des Princes.
Par Maxime Nadjarian