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Tottenham veut passer la 4ème
Constamment catalogués comme une équipe de losers, les Spurs sont à quelques encablures d'une qualification en Ligue des Champions. Sérieux, appliqués, joueurs, les hommes d'Harry Redknapp pètent la forme. Aujourd'hui, c'est à Old Trafford que se joue leur avenir et une partie du championnat d'Angleterre.
1962, une année qui fait mal aux fans de Tottenham. Rien à voir avec la naissance de Jon Bon Jovi ou le sacre de l’Alsace de Bagnolet en basket, c’est la dernière fois que les Spurs ont foutu les pieds en C1. Une éternité…
En se déplaçant à Old Trafford, les hommes d’Harry Redknapp peuvent confirmer leur quatrième place ou tout perdre (City n’est qu’à un point, ndlr). Les Mancuniens doivent l’emporter pour aller chercher un quatrième sacre, les Londoniens, eux, doivent surtout ne pas perdre pour continuer de rêver. Après tout, Dirty Harry avait annoncé la couleur en octobre dernier : « Tottenham est un grand club. Espérons qu’il puisse un jour jouer la Ligue des Champions. C’est quelque chose que je veux réaliser pendant que je suis ici » . Et si c’était la bonne année ? En moins de dix jours, les Spurs viennent de corriger Arsenal et Chelsea sans que personne ne trouve rien à redire. Un signe envoyé à la concurrence.
Harry Redknapp n’est pas du genre à faire les choses à moitié. Le gaillard pèse près de 1200 matches sur un banc de touche. C’est bien simple, l’actuel coach des Spurs possède le meilleur taux de victoires au club depuis plus de 60 piges. Mieux, il est dans le top 3 des coaches du sérail derrière les ancêtres Frank Brettell (1898-1899) et Arthur Turner (1942-1946). Papy Harry tourne à 52% de victoires, respect pour un entraîneur qui peine à dépasser les 40% sur l’ensemble de sa carrière. Pourtant, les Londoniens n’ont pas été épargnés par les crasses. Les blessures tout d’abord : Woodgate, King (genoux en bois), Cudicini (accident de circulation), Modric (jambe cassée), Kranjcar, Jenas etc. Surtout, Redknapp a dû faire face à une pénurie de défenseurs centraux. Heureusement l’apport de Sébastien Bassong et l’excellente saison du vice-capitaine Michael Dawson ont colmaté les brèches (4ème défense du championnat).
Le retour des pestiférés
Tottenham peut surtout remercier ses bannis. Notamment son gardien Heurelho Gomes (ex-PSV). Son corps trop long et sa dégaine nonchalante en ont fait une cible privilégiée des tabloïds. D’autant que le Brésilien se trouait régulièrement. C’est simple, dans sa cage, il ressemblait à une poule ayant trouvé un couteau. Mais depuis le début de l’année, Gomes marche sur l’eau. Énorme encore contre Chelsea le week-end dernier, le portier est en train de valider, semaine après semaine, son billet pour l’Afrique du Sud. Gomes n’est pas le seul “come-back” du groupe.
Roman Pavlyuchenko, acheté un rein à Moscou, semblait prendre la même destinée que l’inutile Sergeï Rebrov. Depuis janvier, le Russe marque et fait marquer. Avec Peter Crouch, ils offrent un point d’ancrage important pour la gâchette Jermaine Defoe (18 buts). Younes Kaboul a préféré fuir la galère de Portsmouth pour se refaire la santé à White Harte Lane. Enfin, notons la forme éblouissante de Gareth Bale, catalogué très (trop) vite comme un crack. Après de nombreuses blessures, l’ailier gallois se révèle enfin sous le maillot des Spurs et attise les convoitises de Man Utd qui voit en lui un nouveau Ryan Giggs. Une belle armée de revanchards en somme. A leurs côtés, les seconds couteaux font le boulot (Huddlestone, Assou-Ekotto, Palacios).
Seulement, il y a un hic. Manchester United ressemble, grosso modo, à la bête noire des Spurs. En Premier League, les Red Devils restent sur une série de 17 matches sans défaite contre Tottenham (13 victoires, 4 nuls). Psychologiquement, ça fait mal. Autant dire que la bande à Harry passe un sacré test. La Ligue des Champions, ça se mérite. Même 48 ans après…
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