- Carabao Cup
- Quarts
- Arsenal-Tottenham (0-2)
Tottenham souffle sur l’Emirates
Incapable de s'imposer à l'Emirates depuis huit ans, Tottenham est allé y chercher mercredi soir sa qualification pour les demi-finales de la Carabao Cup (0-2) grâce à un grand Dele Alli.
Arsenal 0-2 Tottenham
Buts : Son (21e) et Alli (60e) pour les Spurs.
L’histoire veut que ce type s’ennuie lorsqu’il n’est pas sous pression. C’est la thèse défendue depuis plusieurs mois par son entraîneur, Mauricio Pochettino, dont les oreilles sifflent depuis plusieurs heures. La faute à un José Mourinho renvoyé de Manchester United, laissant ainsi à l’Argentin une place de choix numéro un dans le cœur des dirigeants mancuniens. Et alors ? Ça, Dele Alli s’en moque, le milieu de Tottenham avait un quart de finale de Carabao Cup à jouer et à gagner : c’est ainsi que se joue un derby, pas autrement. Alors, mercredi soir, Alli a pris les commandes du hors-bord, a délivré une passe décisive à Son en première période, glissé un ballon au-dessus de Čech en seconde et a même pris une bouteille sur la tronche. L’Anglais préfère en sourire : pour la première fois depuis huit ans, Tottenham tient un succès à l’Emirates.
Et je remets le Son
Leçon du soir : ne jamais énerver Unai Emery, au risque de le voir se transformer. Sans aucun doute piqué par la défaite du week-end à Southampton et excité à l’idée de retrouver Tottenham, le Basque a réveillé mercredi soir, dans sa zone technique de l’Emirates, le Jack Nicholson de Shining. Oui, celui qui range sa lèvre inférieure et sort les dents. La raison ? La bonne entame de match non convertie de ses hommes, un Mkhitaryan d’abord intenable venant buter sur Gazzaniga dans le premier quart d’heure après un bon une-deux avec Ramsey, là où le milieu gallois a allumé à côté un peu plus tôt. Résultat, Tottenham s’est progressivement redressé, bien emmené par une paire Eriksen-Winks en charge de la partie ambiance du premier acte et un Lucas affamé : après vingt minutes de jeu, le danseur brésilien a alors profité de la glissade de Sokratis pour filer une cuillère en or à Alli, lui-même chargé de la glisser dans le bec d’un Son clinique face à Petr Čech. Plombé, Arsenal n’a pas baissé la tête trop longtemps, sans pour autant réussir à toucher la mâchoire des Spurs, Aubameyang, Ramsey et Sokratis se montrant incapables de trouer les filets d’un Gazzaniga mi-limite, mi-héroïque.
Alli et dans le baba
Classique du Arsenal version Emery, le coach des Gunners est revenu de l’entracte avec un fluide mystère : cette fois, du Laurent Koscielny a été posé sur la table après avoir rangé le Mkhitaryan, histoire de réinstaller une défense à trois. Suffisant pour maintenir les bonnes vibes de la fin de première période, pas forcément pour couper les jambes d’Eriksen, au départ d’un bon coup franc détourné par Čech en début de période. Joueurs, Pochettino et Emery ont attrapé l’heure de jeu pour affûter leur pointe : Lacazette est entré d’un côté, Kane, annoncé malade, de l’autre. Un ballon aura suffi au second pour entrer dans son rôle de caparace verte, l’attaquant anglais contrôlant parfaitement un dégagement de Gazzaniga avant de laisser Alli finir en finesse dans le dos d’un Koscielny à l’alignement douteux. Dans les cordes, que faire ? Se débattre, pas le choix : dans la foulée du second but de l’ennemi intime, Alexandre Lacazette a alors touché le poteau des Spurs, et Emery a sorti la carte Nktetiah de sa poche, histoire d’éliminer le moindre regret tactique. Problème, Arsenal s’est heurté à la maîtrise adverse, à l’inefficacité de Maitland-Niles et Monreal sur les centres (zéro sur trois pour le premier, zéro sur deux pour le second), poussant ses supporters à balancer du plastique sur la tête d’Alli. L’international anglais se retourne et mime le score. Eriksen est proche de mettre un dernier coup de marteau sur la tête des Gunners, voilà le travail : Tottenham est en demi-finale de la Carabao Cup.
Arsenal (4-2-3-1) : Čech – Maitland-Niles, Sokratis, Xhaka, Monreal – Torreira, Guendouzi (Nketiah, 65e) – Mkhitaryan (Koscielny, 46e), Ramsey, Iwobi (Lacazette, 59e) – Aubameyang. Entraîneur : Unai Emery.
Tottenham (4-2-3-1) : Gazzaniga – Trippier, Alderweireld, Davies, Rose – Winks, Sissoko – Lucas (Kane, 58e), Eriksen, Alli – Son (Lamela, 79e). Entraîneur : Mauricio Pochettino.
Par Maxime Brigand