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Tottenham se rebiffe, United s’éfritte
Guardiola qui donne la leçon à Mourinho, Eriksen qui danse à Stoke, Mazzarri qui gratte ses premiers points et Klopp qui assure sa com'. Mais aussi West Ham qui se saborde ou Chelsea qui doit apprendre à terminer. Le quatrième acte de Premier League a livré quelques petites choses, entre caramels et un peu de tendresse.
L’équipe de la journée : Watford
Walter Mazzarri est un dinosaure. Sous son regard froid et ses costumes tirés, le quinqua italien n’a jamais changé. Il ne s’adaptera pas aux joueurs qu’il a entre les mains, mais eux doivent se faire à ses principes et son 3-5-2 inamovible. En Angleterre, le pari est beau et la volonté de remettre un bout de tactique au cœur de la Premier League est louable. Sauf que lors de ses premières semaines, l’ancien coach de Naples se cassait la gueule avec aucune victoire, une leçon lors de la première mi-temps contre Arsenal (1-3) il y a un peu plus de dix jours, des approximations et peu de résultat malgré quelques phases intéressantes. Puis, soudain, le pragmatisme a pris le dessus sur le contrôle au stade olympique de Londres contre West Ham samedi (4-2). Et Mazzarri tient sa première victoire depuis son arrivée à Watford en mai dernier après avoir été mené 2-0 sur un doublé d’Antonio à la demi-heure de jeu. C’est simple : les Hornets ont marqué – dont un nouveau but de Capoue – sur chacun de leurs tirs, là où West Ham a croqué malgré la présence de Zaza en pointe. Du brouillon, des erreurs défensives incroyables, des buts magnifiques et, au final, trois points pour lancer le bordel.
« We can now build great things » – Mazzarri looks to future after first #watfordfc 16/17 win: https://t.co/vBEvS9d5qC pic.twitter.com/Bp7eeWfU5T
— Watford FC (@WatfordFC) 11 septembre 2016
Le joueur de la journée : Christian Eriksen
Mark Hughes rêvait de faire taire les supporters de Tottenham en déplacement au Bet365 Stadium de Stoke. Mauricio Pochettino, de son côté, attendait plutôt des preuves. De la part de son groupe déjà, souvent accroché depuis le début de saison, alors que la Ligue des champions débute mercredi contre l’AS Monaco, mais aussi et surtout de la part de certains cadres courtisés cet été. Christian Eriksen en est le symbole. Après le temps des spéculations, l’international danois a finalement prolongé son contrat la semaine dernière avec les Spurs. Et quoi de mieux pour répondre aux rumeurs qu’une prestation parfaite ? Le match livré par Eriksen samedi lors de l’éclatante victoire de Tottenham (4-0) à Stoke est de cette catégorie. Tout simplement car le milieu offensif a été partout, créatif sur ses missions pour libérer les espaces à Son, qui a inscrit un doublé, et auteur de deux passes décisives. L’an passé, l’ancien gamin de l’Ajax avait claqué treize passes décisives alors qu’il semble cette saison avoir remis ses idées en place avec un positionnement plus avantageux pour son expression personnelle. Et la saison ne fait que commencer. Pour Tottenham et Kane, également buteur, il était temps.
Le but de la journée : Christian Benteke
Le coup de tête vers un nouveau chapitre. Au départ, Christian Benteke ne savait pas vraiment où il foutait les pieds. Puis, il a compris qu’il faudrait rebrancher les fils pour relancer une carrière au point mort depuis un transfert à Liverpool en demi-teinte. Et Crystal Palace a décidé de s’aligner sur l’offre des Reds pour faire débarquer l’ancien buteur d’Aston Villa aux côtés de Zaha, Puncheon et Andros Townsend. L’histoire retiendra que l’aventure en buts de Benteke avec Palace a débuté samedi à Middlesbrough ( 2-1). Rien de bien fou, un bon coup de boule et le reste n’est encore que promesses.
La déclaration
« C’est gentil de scander mon nom, mais ce n’est pas nécessaire. Ce serait vraiment sympa s’ils s’arrêtaient. C’est un peu comme célébrer un penalty avant de le marquer. » Jürgen Klopp, le coach de Liverpool, après le succès des Reds contre Leicester (4-1).
La musique n’est que trop bien connue. Il y a eu un succès bizarre à Londres contre Arsenal (4-3) et une froide défaite à Burnley une semaine plus tard (0-2). Il y a aussi eu ce nul à White Hart Lane face à Tottenham, mais au final que peu de certitudes. Le Liverpool de Klopp avance, mais ne sait toujours pas où il va, et ce, depuis toujours, alternant entre le très bon et le catastrophique. Face à Leicester samedi, alors qu’Anfield découvrait sa nouvelle version, les Reds se sont amusés en largeur avec un doublé de Firmino, une boulette de Lucas Leiva et un shot de plaisir face à un champion en titre qui implose en ce début de saison (1V, 1N, 2D). Alors Jürgen a appelé au calme pour mettre d’abord en avant le « travail de ses joueurs » . Joli geste alors qu’Anfield chantait son nom. L’école allemande.
L’analyse définitive : Chelsea ne sait toujours pas conclure
Cette fois encore, le coup aurait été parfait. Alors que Chelsea avait l’occasion de grimper avec City dans le cercle privé des clubs à quatre victoires en quatre matchs, les hommes de Conte ont cassé leur série de succès avec un nul rageant du côté de Swansea (2-2). Les semaines passent, le schéma se précise, mais les Blues continuent d’avancer avec leur incapacité à tuer un scénario, alors que Diego Costa avait rapidement ouvert le score. Il y a un an, Chelsea débutait sa longue marche dans sa saison de champion en titre chaotique avec une défaite contre Palace (1-2) dès la quatrième journée. L’histoire est aujourd’hui différente, même si Fàbregas et Batshuayi ont une nouvelle fois pris place sur le banc, alors que Conte a relancé son 4-2-4 avec tous les défauts que l’on lui connaît. Blue Moon.
La polémique autour de la théière : c’est quoi ce bordel au stade Olympique ?
L’Angleterre est une terre de tradition. Le stade est une église, le pub du coin sa succursale. La vie n’est pas compliquée, mais il ne faut surtout pas toucher aux principes d’un supporter. Si bien que l’image d’un stade Olympique en partie vide lors des dernières minutes contre Watford (2-4) samedi a posé des problématiques : les problèmes de placements, les querelles entre groupe, de la baston avec quelques stadiers et le manque de Boleyn Ground. Après les incidents, le club a annoncé que « des suspensions à vie pourraient être prononcées » , alors que la FA doit se prononcer sur l’affaire dans la journée de lundi. L’affaire est à suivre, mais ouvre les brèches de la mémoire.
Vous avez raté le derby de Manchester et vous n’auriez pas dû
– Il faut voir José Mourinho longer sa ligne à Old Trafford, dos au jeu, pour comprendre ce qui se dessine sous son visage fermé. Les images ne trompent pas, et certaines expressions sont définitivement plus graves que d’autres. Ce United-City était le premier derby de Manchester de la saison, le premier entre Mourinho et Guardiola, mais aussi un sommet entre deux équipes qui affichaient jusqu’ici un 100% de victoires depuis le début du championnat. Reste que l’histoire n’aime pas l’égalité. Elle aime le triomphe, le spectacle, la colère et les émotions. C’est pour la façade, entre les entrées rageuses de Mourinho sur le terrain pour contester les décisions d’un Mark Clattenburg vivement contesté par l’entraîneur portugais après la rencontre, son accolade avec Pep et l’ambiance incroyable qui régnait samedi sur Old Trafford. Mais au final, que faut-il retenir de cette première défaite de Manchester United cette saison, gros message dans la lutte à distance qui va opposer les deux voisins jusqu’en mai ?
This victory is for all of our fans, we win together, we fight together, our club, our city!! pic.twitter.com/iPGpNR0qSH
— David Silva (@21LVA) 10 septembre 2016
Il faut se le dire : cette fois encore, Guardiola a mangé Mourinho tactiquement, et ce, dès le coup d’envoi avec le choix de placer d’entrée sur le banc Martial et Mata pour offrir notamment à Henrik Mkhitaryan sa première titularisation en Premier League. Le Special One le sait : « Je n’ai effectué aucun changement après vingt minutes, car je ne voulais pas détruire mes joueurs. Avant la rencontre, j’avais fait un certain nombre de changements, car je pensais que les qualités individuelles de certains joueurs pouvaient me permettre d’obtenir ce que je voulais. Cela n’a pas été le cas. » Mourinho avait fait un pari et il l’a perdu facilement (1-2) face à un City ultra dominateur, gourmand à la possession et qui a contrôlé l’ensemble de la partie grâce notamment à des relayeurs (De Bruyne et Silva) omniprésents. En face, Manchester United a été obligé de jouer en contre, mais sans ses meilleures armes pour jouer dans ce registre, ce qui a rapidement compliqué la chose, alors que les gribouillages de Claudio Bravo sur sa copie n’ont pas suffi à pimenter le scénario. L’histoire est compromise quand on ajoute une défense perdue symbolisée par la paire Blind-Bailly en retard dans les duels, imprécise à la relance. Ce n’est pas du Mourinho.
La stat inutile
1 – Hull City est devenu samedi lors de son nul à Burnley (1-1) la première équipe de l’histoire de la Premier League à aligner le même onze de départ lors des quatre premières journées.
What else ?
Vainqueur de Southampton samedi (2-1) malgré un c.s.c. de Petr Čech, Arsenal enchaîne un deuxième succès de rang. Et Giroud n’a toujours pas marqué. La vie d’Arsène.
Pour les premiers pas en match officiel de Wilshere avec le maillot de Bournemouth, les Cherries se sont imposés face à West Bromwich (1-0). Jack Sparrow.
Depuis son premier biberon en Premier League, Kelechi Iheanacho a marqué neuf buts. Sur treize frappes cadrées. Habile.
Pep Guardiola n’est que le quatrième coach à remporter ses quatre premières rencontres avec son nouveau club en Premier League.
Kane est devenu le quatrième joueur de l’histoire de Tottenham à inscrire plus de cinquante buts en Premier League derrière Sheringham, Defoe, Keane.
Swansea est la meilleure victime de Diego Costa : six buts en quatre matchs. Miam.
Résultats et classement de Premier League Retrouvez toute l’actualité de la Premier LeaguePar Maxime Brigand